Ce dimanche soir coïncidait avec la clôture des Nuits Botanique, et ce au bout de près de deux semaines où, chaque soir ou presque, les différentes scènes du Centre Culturel (mais aussi avec un retour remarqué aux Halles de Schaerbeek et une escapade à Bozar) ont vu les groupes et artistes se succéder dans un joyeux mélange des genres alternatifs et indépendants, entre valeurs sûres et découvertes de demain. Le gros avantage pour tout le monde se trouvait dans le fait que les concerts se déroulaient tous en salle ou sous chapiteau, permettant de ne pas être trop gêné par une météo qui fut souvent capricieuse. C’est au total plus de 27 000 spectateurs qui se sont pressés au pied de la tour des Finances. Pour cette dernière soirée c’est sur la scène située dans les jardins extérieurs que nous avons jeté notre dévolu pour une soirée folk, intime et chaleureuse à la fois avec, dans l’ordre de passage, Benni, William Fitzsimmons et The Paper Kites.

C’est donc avec la jeune chanteuse belge BENNI que nous entamons la soirée sur le coup de 18h30. Avec déjà quelques jolies premières parties et une finale du Concours Circuit sur son CV, Benni installe son univers musical quelque part dans une obscurité percée de douces étincelles qui virevoltent telle des lucioles. En compagnie de ses trois musiciens (guitare, piano et batterie, cette dernière étant tenue par Martin Grégoire de Glass Museum), Benni propose un set mené avec douceur et sensibilité, le public se laissant bercer par son timbre de voix perçant et délicat à la fois. Les curieux sont nombreux à avoir investi le chapiteau en ce début de soirée pour écouter les titres lumineux de la jeune chanteuse qui alterne entre sa guitare (presque trop grande pour elle) et son piano. En fin de set, elle propose un dernier titre électrifié et contemplatif à la fois. Les applaudissements sont généreux et spontanés. Benni sortira prochainement un premier EP, affaire à suivre.

C’est ensuite WILLIAM FITZSIMMONS qui prend le relais pour un set un peu spécial : comme le veut une certaine tendance actuelle, il vient fêter l’anniversaire d’un album phare de sa discographie. Dans son cas, il s’agit de fêter les 15 ans de “The Sparrow and the Crow” qu’il interprète donc en intégralité ce dimanche soir. L’album en question ne comporte qu’une seule thématique : il y est question du premier divorce du garçon, joyeux et festif donc. Nous insistons sur l’adjectif “premier” car c’est lui-même qui l’a mentionné au début du set. Non sans humour, il nous souhaite de passer un bon moment. Sur une scène sans aucun artifice, c’est accompagné d’un guitariste qu’ils égrènent notes et paroles des différents titres de l’album avec doigté et minutie. L’atmosphère se fait alors encore plus intime que durant le set de Benni. La voix du gaillard est douce à nos oreilles, ce qui contraste avec son timbre grave lorsqu’il s’exprime entre les morceaux, en plus de sa chemise de bûcheron, de sa barbe et de ses petites lunettes. Nous voici bien décontenancés, l’habit ne faisant pas le moine. Cette douceur rend d’ailleurs peut-être même les choses trop lisses et monotones par moment. En dehors de certains titres plus rythmés, on aurait aimé que tout cela prenne un peu plus de relief. Au delà des premiers rangs, l’attention est en effet plus disparate. Le set de William Fitzsimmons est sympa à écouter mais sans vraiment réussir à susciter l’enthousiasme. Et c’est finalement sa reprise d’ “I want it that way” des Backstreet Boys qui remporte le plus de succès à l’applaudimètre.

Enfin, c’est aux Australiens de THE PAPER KITES que reviennent la tâche et l’honneur de clôturer le festival en douceur. Durant une grosse heure, les 5 membres du groupe et leurs 3 musiciens additionnels vont envelopper le Botanique d’une agréable atmosphère sonore aux airs de soleil couchant sur des plaines du sud oscillant entre l’indie, la folk, le blues, les ballades et les mélodies rock plus électriques, poussant certains titres jusqu’à 4 guitares jouant simultanément. On note aussi la présence d’une, toujours hypnotisante, steel guitar. Le tout est emmené par la voix chaude et aérienne de son leader. The Paper Kites nous offre aussi quelques incursions au coin du feu avec la présence d’un harmonica et d’un banjo tandis que quelques cœurs féminins viennent enrober l’ensemble. Rassemblés autour d un micro unique et à longue portée, le groupe offre également quelques moments presque chuchotés, aux airs de fin de veillée nocturne à la belle étoile. Cependant, il faut s’y prendre à 3 reprises pour un de ces titres perturbé par le survol d’un avion et par deux ambulances qui passent par là, toutes sirènes hurlantes. Il est en effet difficile de réussir de créer cette ambiance intime et fragile en pleine ville et le long de la petite ceinture bruxelloise. Mais la magie finit par opérer et clôture ainsi la soirée avec autant de douceur que d’élégance rock et folk à la fois.

Avant que la nuit tombe, c’est avec un soleil qui montra même le bout de son nez (ce fut rare ces 15 derniers jours) que cette édition 2024 des Nuits s’est achevée. Prenez déjà vos agendas pour l’année prochaine mais aussi pour cet automne : Les Nuits 2025 auront lieu autour des weekends des 18 et 25 mai. La “Garden Party” et la formule “All Access” initiée cette année seront plus que probablement reconduites. Avec une formule qui sera amenée à evoluer. Avant cela, rendez-vous est donné les 1, 2 et 3 novembre pour Nuits Weekender. Un festival Indoor sur trois jours et trois scènes, avec l’esthétique des Nuits ! A suivre.

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