Un homme, regard sauvage, sous des bois de cerf, telle est la première image qui saute aux yeux lorsque l’on prend en mains « L’Envol », l’album d’Ivan Tirtiaux.
On est plongé d’emblée dans un univers organique, aux couleurs de terre et de mousse.
La force des arrangements, recherchés et construits qui tissent au fil des morceaux une dentelle fine et fragile. L’équilibre entre la musique et les textes oscille sans cesse. Ivan Tirtiaux joue les funambules.
« Présage » se veut musicalement angoissant, tendu et perçant. Le texte, flirtant avec une certaine forme d’ironie.
« Les Océans » jouent sur la mélodie comme une invitation au départ, à l’aventure. La voix d’Ivan Tirtiaux, profonde appelle à la réflexion, fait naitre la curiosité du morceau suivant. Loin des chanteurs torturés, Ivan Tirtiaux ouvre les yeux de celui qui l’écoute. Il propose des perspectives sensorielles, intrigantes et essentielles bercées de mélancolie et d’une certaine lassitude proche du spleen créatif. C’est sa force et sa faiblesse. Une force car il est rare de se voir proposer un tel voyage, une faiblesse car il ne sera pas aisé pour chacun d’oser se lancer dans l’aventure tortueuse et torturée de ce disque.

Sans concession mélodiquement, se voulant tendu comme un rempart, une résistance face au formatage actuel, le premier album de cet artiste complet est un joli cadeau fait au public, à celui qui aime la chanson française et qui veut prendre le risque de se laisser emporter. Sans concession, anti-conformiste à souhait, « L’Envol » nourrit l’esprit et fait avancer. Nous ne pouvons qu’espérer qu’il rencontre l’adhésion du public.

« L’Envol », est disponible à la vente et sur les plateformes de téléchargements et Ivan Tirtiaux sera en tournée (duo ou quartet) en Wallonie et à Bruxelles jusqu’en février 2015.
Infos : www.ivantirtiaux.com

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