Benabar sort son nouvel album « Inspiré de faits réels » et se lance dans la préparation de ce qui s’annonce comme une tournée dont le public se souviendra longtemps.
C’est sous le soleil de ce début d’automne que Scènes belges a rencontré ce bel artiste, bien dans ses baskets et qui pose un regard positif et franc sur nos petits moments de vie.

Scènes belges : Votre nouvel album, « Inspiré de faits réels » est à l’image de votre répertoire, un assemblage d’histoires, d’anecdotes, de moments de vie tantôt tristes tantôt drôles. Comment faites-vous pour transformer ces petits moments du quotidien en chansons ?

Benabar : C’est une gymnastique depuis presque 30 ans. Je développe l’inspiration comme un muscle. Entre ce que je vois et ce que je sélectionne en me disant ça va faire une chanson, je reste disponible à ce qui se passe, je cherche des angles différents, j’habille. C’est beaucoup de travail et ça demande de l’attention en continu. Je pense que c’est là que l’artiste apporte sa créativité. Faire en sorte que celui qui écoute la chanson retrouve un peu de lui, de ce qu’il vit et qu’en même temps cette situation soit présentée différemment pour qu’il s’évade aussi de sa propre expérience.

SB : Une de vos particularités est de proposer deux versions de vos chansons. Celle du disque, qui force l’attention tant les chansons sont détaillées et celle de la scène joyeuse et festive. Pensez-vous à ces deux aspects au moment de l’écriture et de la composition ?

Benabar : Quand j‘écris, j’essaie de penser à la chanson sans voir plus loin. Je reste concentré sur l’essentiel de la création.
Je m’oblige à éviter les questions du type est-ce que ça va plaire ? Est-ce que je vais passer à la radio ?… Quand je fais ma chanson, je suis dans l’intime, après, lorsque la chanson est là, tout le reste doit être du spectacle, du divertissement. Sur scène, il n’y a que ça qui est primordial. J’aime le côté chansonnier, ça me plait beaucoup de pouvoir proposer des chansons légères, rigolotes. Sur cet album, on a beaucoup travaillé le rythme. Alterner légèreté et sérieux. A l’image de la vie en somme. Attention, je n’ai pas envie de flinguer la journée des gens. Le regard posé sur une situation peut être véridique sans être larmoyant.
Là on commence la tournée, on est dans l’excitation du moment où le disque ne nous appartient plus et où on peut lâcher prise sur scène. Un disque c’est le détail, le contrôle. La scène c’est la présence et l’énergie. Une fausse note, un oubli de texte n’est pas le plus important.
Je me réjouis de revenir à Bruxelles. C’est un endroit qui compte beaucoup. En plus, je vais découvrir une nouvelle salle qui s’annonce intéressante [Ndlr : Benabar sera au Palais 12 le 23 avril 2015].
J’ai vécu à Bruxelles, j’ai aimé cette ville que je connais bien. Je pense que je me sens bien ici car j’essaie d’être dans la légèreté et le contre-pied qui sont assez caractéristiques de la Belgique.
Ici, on sait apprécier aussi les artistes qui se revendiquent populaires. On se prend moins la tête avec les étiquettes à coller, avec es cases où il faut absolument ranger les gens.
J’aime l’idée d’être un artiste populaire, d’être dans le divertissement. Artistiquement, ce qui me motive c’est l’envie de m’adresser à beaucoup de monde, de donner du plaisir et puis n’oublions jamais que c’est le public qui choisit le chanteur, sans lui ça devient très vite compliqué. Je suis attentif au lien avec le public. Je lui suis fidèle et il me le rend bien. Je suis très chanceux et j’en ai conscience.

SB : Le disque est sorti il y a quelques semaines, vous êtes en pleine préparation de la tournée. Vous nous dévoilez un peu de ce que vous proposerez au public sur scène ?
Benabar 
: Sur ce spectacle, on veut proposer quelque chose de différent de l’ancienne tournée. J’ai envie d’avoir quelque chose entre un récital de Nougaro et des Négresses vertes. Des cuivres, des moments plus classiques, des moments rock, de l’émotion.
Mêler l’intime et le festif. Un spectacle comme des montagnes russes.
On pense à une première partie qui ne serait pas musicale. Un numéro de cirque ou quelque chose dans cette veine-là. Je veux vraiment que la dimension spectacle familial soit présente.

SB : Aujourd’hui, les nouveautés foisonnent en chanson. Qu’est-ce qui vous fait vibrer musicalement ?

Benabar : Aujourd’hui je suis touché par beaucoup de nouveautés. Il y a beaucoup de belles choses mais il y a aussi beaucoup de formatage. Ce qui est ironique, c’est que souvent les propositions se veulent « différentes », « rebelles » mais qu’au final tout se ressemble. Beaucoup d’artistes sont rebelles de la même manière, parce que ça fait bien de se mettre en décalage. Malheureusement, j’ai parfois l’impression qu’à force de revendiquer cette différence, tout se ressemble. On est dans face à un conformisme dans la pseudo-rébellion. C’est dommage.
J’aime aussi revenir à des classiques et découvrir les chansons plus anecdotiques, ces faces B d’artistes plus classiques. Dernièrement, j’ai redécouvert Gilbert Bécaud par le petit bout de la lorgnette, par ses titres plus confidentiels. J’étais surpris.
Le mélange des influences c’est primordial pour moi.

On ne manquera pas de vous conseiller ce très bel album de cet artiste tout simple qui dégage une belle dose d’optimisme. Son spectacle s’annonce mémorable. Les tickets pour son concert au palais 12 sont en vente via Sherpa.be.

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