Auréolé du succès d’une année de tournée magique, Girls in Hawaii donnait deux concert ces lundi et mardi à la Ferme du Biéreau de Louvain-la-Neuve.

Mi release de leur dernier EP, mi résidence pour leur tournée, ces deux soirées étaient un moment hors du temps et des sentiers battus et ce à bien des égards.

L’endroit tout d’abord. La Ferme du Biéreau est une salle toute simple, avec une capacité très limitée. 225 privilégiés, qui avaient été les plus rapides à réserver leur place, constituaient l’audience de ce drôle de rendez-vous. C’est peu, voire très peu au regard des salles que le groupe avait rempli ces derniers mois (l’Ancienne Belgique, le Cirque Royal, de nombreux festivals).
La scénographie ensuite, minimaliste. Une belle lumière, simple et délicate. Plus de vidéo ou de décor important. Cette fois, l’espace est dédié aux musiciens, à la sobriété. Habillés avec classe, les garçons étaient tout en retenue, en humilité et sans artifice.
Et puis la musique, la proposition audacieuse et inattendue par excellence. En acoustique, oui c’était annoncé, mais avec une diversité d’instruments à donner le tournis. Les rôles étaient un peu inversés, la batterie positionnée perpendiculairement à la scène qui s’est vite révélée incroyable, les claviers entourant les deux chanteurs et leurs guitares et la contrebasse qui remplaçait la basse habituelle. Les codes sont bouleversés et le résultat est bluffant.
Chaque titre a été retravaillé et on peine parfois à se souvenir de la version originale tant l’arrangement proposé est complexe, vivant et se suffit à lui-même. Rorscharch en est l’exemple même.
Quelques morceaux du dernier EP viennent ponctuer la set liste de ce concert. The Creek est tout simplement magnifique, envoûtant. Dernier titre de la face B de l’EP (uniquement disponible en vinyl) ce moment fut le climax du concert.
Sans doute, la découverte de ce titre comme un cadeau privilégié ajoutait également à son aura mais c’est aussi l’interprétation organique qui enveloppait le spectateur qui terminait d’emporter le public.
Sur ce concert, on notera l’extraordinaire mise en son. Chaque note, chaque réverbération, chaque grain est exploité et déposé au creux de l’oreille avec délicatesse et élégance déliant avec malice les références que l’on peut avoir vis-à-vis de ce groupe.
Les Girls se sont mis en danger sur ce projet. L’ampleur de la tâche (un mois et demi de travail non-stop) et l’engagement émotionnel ne les ont pas effrayés. Sans doute l’accueil merveilleux que le public leur avait réservé ces derniers mois les avait-il gonflé à bloc et que leur confiance était au firmament lorsqu’ils ont eu l’idée un peu folle de se remettre à nu devant leur public, comme à leurs débuts lorsque seuls leur musique et leur charisme donnaient envie aux spectateurs de les suivre, bien avant l’engouement des média.
Une audace récompensée par un résultat époustouflant qui se veut la promesse de moments précieux pour leurs prochaines dates.
Le groupe se produira, entre autres, le 9 décembre dans la salle mythique Henry Le Bœuf (BOZAR), immanquable.

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