Nous sommes malheureusement déjà au dernier jour du festival, avec le coeur comme à chaque fois empli de nostalgie de ces trois jours passés sur la plaine de Clisson. On avoue que l’énergie n’est plus la même qu’au premier jour, en revanche l’envie, elle, est toujours au max ! On essuie un bel orage en fin de matinée mais on reste à l’abri dans notre logement, ce qui nous aura un peu retardé, mais finalement valait mieux être au sec.
On arrive donc sur site après les orages afin d’éviter d’être entièrement rincé et couvert de boue comme certains. Car une belle compétition de lutte dans la boue s’est organisée entre la mainstage et le Kingdom of Muscadet. On vous rassure tout de suite, c’était vraiment dans une ambiance très légère et personne n’a été blessé, même pas une petite entorse à la cheville ! On entend la fin du concert de Halestorm sur la route et Lzzy Hale a toujours une voix aussi puissante, dommage d’être arrivé juste si tard mais on fait avec, les festivals sont faits de choix. Passage plus brutal par la suite avec Hatebreed qui enchaîne sur l’autre mainstage et ils nous sortent le set classique de festival, aucune surprise mais au moins on connaît toutes les chansons et comme on aime bien ce groupe, ça ne nous dérange pas d’avoir un set classique. C’est la huitième fois que le groupe joue à l’affiche du festival, c’est donc le groupe qui est le plus venu sur scène au Hellfest. C’est d’abord notre nuque qui prend cher avec les gros breaks des Américains, qui ne font vraiment pas dans la dentelle.
L’enchaînement peut paraître surprenant et pourtant ça colle parfaitement, mais on passe à Electric Callboy ! Ça fait quelques fois qu’on loupe les Allemands de peu alors on était bien chaud d’assister à leur prestation et voir ce qu’ils ont dans le ventre. Ils viennent avec leur mélange de techno et metalcore pour faire danser les festivaliers, et ils sont nombreux ! La plaine est bien bien remplie et les gens sont chauds, ça tape déjà dans les mains pendant la vidéo d’introduction. Quand le groupe débarque, la fête peut commencer et ça ne va pas s’arrêter durant près d’une heure. Ils communiquent bien avec le public et on sent qu’ils sont là pour faire la fête et passer un bon moment… tout comme les festivaliers en soit ! Honnêtement le concert est très réussi et on doit partir un petit peu avant la fin pour être sûr d’être bien placé pour nos chouchous du jour mais on a passé un sacré bon moment.
On vous le donne dans le mille, on se retrouve du côté de la Valley pour Mutoid Man. On se met à l’abri d’un vilain petit crachin dans la structure métallique sur le bord de la plaine jusqu’au début du concert. On sort de l’abri et on se dit que ce groupe a décidément tout pour eux, ils ramènent même le soleil à Clisson pour le début du show. Premier passage au Hellfest pour eux et visiblement très peu de monde les connaissait. Le public est bien présent hein, on ne dit pas qu’il n’y avait personne, très loin de là. Mais la quasi-totalité du public découvre le groupe, on a fait copain-copain avec quelques personnes tout au long du concert, qui étaient complètement soufflées par la prestation du trio.
Et il y a de quoi ! Le groupe est bien déchaîné, leur musique technique et puissante, avec leurs riffs style trash metal hyper accrocheurs, ne font qu’emballer la foule. Il faut dire aussi que la communication du groupe est excellente, ils ont une « coolitude » naturelle qui fait qu’ils peuvent faire à peu près n’importe quoi et ça passe crème. Le groupe Animals a repris une chanson, « Please don’t let me be Misunderstood« , mais c’était complètement foiré, selon ses mots, alors Stephen nous livre leur version qui est bien meilleure d’après lui ! Toujours un très bon troll ce Stephen Brodsky ! Ils ont également bien travaillé leur setlist car on y trouve un seul nouveau titre, de l’album qui paraitra en juillet et le reste ce sont pas mal de leurs classiques qu’on reprend à tue-tête avec le sourire jusqu’aux oreilles. On a eu droit à Kiss of Death, Date With the Devil, Micro Aggression de l’album War Moans, du pur plaisir pour nos oreilles. Tous les éléments étaient réunis pour encore passer un excellent moment du côté de la Valley.
A la fin du concert on apprend l’annulation last minute de Incubus pour raison médicale, on va donc en profiter pour s’asseoir un peu et se reposer à l’espace presse. On sent que nous sommes le dernier jour du festival, l’accumulation de fatigue est présente et les muscles sont douloureux, mais c’est sans compter sur les deux jobards qui arrivent…
Retour sur la plaine principale pour les deux zigotos de Tenacious D ! Beaucoup, beaucoup de monde les attend avec une impatience non dissimulée. Et on assiste à un véritable show comico-musical, qui retranscrit si bien l’univers du duo. Entre les morceaux, principalement issus de leur album hyper célèbre The Pick of Destiny, nous avons droit à quelques petits sketchs dont certains issus de l’époque Saturday Night Live. Car pour ceux qui ne le savent pas, Tenacious D à la base ça part d’un sketch pour le SNL. L’ambiance est franchement bon enfant, Jack Black et Kyle Gass emmènent un public conquis d’avance dans leur univers. Mais une nouvelle fois on a été surpris, car le public n’avait pas l’air de connaître autant les chansons que ce à quoi on s’attendait.
Étant donné qu’on avait déjà vu Tenacious D en salle, niveau communion avec le public on était habitué à ce que tout le monde chante les chansons et interagissent avec le groupe, mais ici c’était plus une démonstration auquel le public assiste. On sait que le public français a parfois un peu de mal avec l’anglais et on va dire que c’est pour ça que tout le monde ne réagissait pas à toutes les vannes subtiles, ou moins subtiles, des gugusses. Mais ce n’est pas grave car eux aussi, tout comme Mutoid Man, ont une « coolitude » hors du commun qui fait qu’ils peuvent faire ce qu’ils veulent, ça va fonctionner. Tous nos titres préférés y sont passés allant de Wonderboy à Tribute sans oublier le fameux Fuck Her Gently en clôture, remanié pour que ce soit toujours passable de nos jours. Voilà une tête d’affiche qui tient toute ses promesses !
Il nous fallait dire au revoir à la nouvelle plaine de notre deuxième maison à Clisson, la Valley. Qui est-ce qui vient clôturer la programmation dans le jardin comme ça pénard ? Ce sont les Américains de Melvins qu’on voit seulement pour la deuxième fois alors qu’ils ont trente années au compteur ! Encore une fois le groupe respecte la ligne conductrice de la scène, en proposant un son plus orienté stoner rock, vous l’avez compris, pour notre plus grand plaisir ! Alors on n’hésite pas à se lâcher et s’exploser la nuque une dernière fois ici sur les riffs et les breaks ravageurs des Américains. Comme la première fois où on les a vu, et même si c’était en salle, la communication n’est pas leur point fort. Ils se contentent de jouer leurs morceaux, certes très bien, mais vraiment très peu d’échange avec le public. Comme d’habitude ça ne nous choque pas, mais visiblement les autres personnes non-habituées du style sont interloquées. On est sûr qu’ils s’y feront au bout d’un moment…
Passage très rapide pour dire au revoir à la Warzone et profiter des trois premiers morceaux de The Ghost Inside qu’on ne connaissait pas. Il y avait de la lumière donc on s’est approché et franchement, en trois morceaux ils ont réussi à nous donner envie d’écouter ce qu’ils ont à proposer. Magnifique énergie déployée dès le début de leur concert, on a du mal à décoller pour rejoindre le show final de ce festival.
On ne va pas partir sans profiter un minimum des monstres de Slipknot quand même ?! Alors rendez-vous sur la mainstage pour clôturer ce festival en beauté avec les Américains qui sont ici à Clisson comme à la maison. Ils étaient déjà programmés lors du Furyfest, avec la fameuse anecdote des gobelets d’urine qui étaient lancés sur scène. On arrive à rejoindre nos amis devant la console son sans trop de soucis, la place est idéale pour apprécier le reste concert comme on le souhaite. Sens du timing ou savant calcul, on arrive pile poil pour un de leur nombreux titres phares, Wait and Bleed. Nous les avions déjà vu lors de l’édition du Knotfest ici même en 2019 et même s’il y a eu quelques remaniements dans le groupe l’énergie et la perfection d’exécution reste la même. On se prend la même force en pleine face et on ne se lasse pas d’avoir People = Shit, Purity, Duality, etc.. La voix de Corey Taylor reste, elle aussi, incroyablement exceptionnelle. Un set de festival parfait pour clôturer ces quatre jours absolument idylliques.
Après ce set merveilleux pour clôturer un festival, Slipknot prouve d’ailleurs une fois de plus qu’ils méritent ce spot et cette envergure, nous avons droit au traditionnel feu d’artifice. Et quel feu d’artifice les amis ! Même après en avoir pris plein les yeux et les oreilles pendant quatre jours, ils parviennent encore à nous émerveiller comme une fin de spectacle à Disneyland. Niveau musical, nous étions sur un fond sonore composé de AC/DC, Van Halen et Rammstein. On ne sait pas encore officiellement qui sera programmé l’an prochain, mais une chose est sûre, au niveau de l’affiche et de l’ambiance, le Hellfest ne nous aura encore jamais déçu… Alors on se dit à l’année prochaine avec la plus grande des impatiences. Courage, plus que un an à attendre…
Si vous voulez avoir une chance de vivre cette aventure l’an prochain, les places sont en vente à partir de ce mardi 27 juin.