Avant toute chose, qui est ce fameux Thundercat ? De son vrai nom Stephen Lee Bruner, est une figure emblématique de la scène musicale actuelle. Ce prodige de la basse incarne à lui seul un mélange éclectique de genres musicaux, fusionnant habilement le jazz, le funk, la soul et l’électro pour créer sa propre sonorité si reconnaissable. Originaire de Los Angeles, signé sur le label Brainfeeder, il a suivi une trajectoire artistique fulgurante, collaborant avec certains des plus grands noms de l’industrie musicale, tels que Kendrick Lamar, Flying Lotus et Erykah Badu. Son style unique et sa virtuosité technique lui ont valu une reconnaissance internationale, propulsant son œuvre au-delà des frontières et des catégories conventionnelles.

On se retrouve donc du côté de Seraing dans la nouvelle salle de l’OM que nous avons découverte en novembre dernier avec une soirée incroyable, qui réunissait Perturbator, Carpenter Brut et HO99O9. Mais nous ne sommes pas là pour ça ce soir, revenons-en à notre cher Thundercat. Nous l’avons déjà vu cette semaine à l’Ancienne Belgique dans un concert absolument délicieux, car l’américain gratifie la Belgique de deux dates ! Petit point sur la salle car c’est la première fois que nous l’évoquons ici et c’est une grande réussite. L’accès en voiture y est très aisé, à quelques kilomètres de la sortie d’autoroute, le parking est relativement aisé, soit dans les parkings prévus par la salle, soit le long de la route. L’endroit est admirablement bien pensé pour les personnes à mobilité réduite avec des rampes d’accès ainsi qu’une zone surélevée. De plus, la salle possède son propre petit restaurant ainsi qu’une cour intérieure avec un Food Truck de qualité, qui vous sert des Bao variés et particulièrement délicieux.

C’est à L4U d’ouvrir la soirée, en nous balançant un savoureux DJ set, variant les styles tout en restant soul et funk avec quelques incursions drum’n’bass et breakbeat. Le public arrive petit à petit et se laisse facilement entrainer dès les premiers pas dans la salle par le mélange de genre proposé par la DJ. Après tout ça, nous pouvons nous concentrer sur la pièce maitresse de la soirée…

Petite musique d’intro que nous n’arrivons pas à identifier avant que le groupe ne rentre sur scène, de manière complètement décontractée. Après des premières salves d’applaudissements, Stephen branche sa basse et on perçoit un petit bruit aigu, cyclique et qui ne part pas… Lui ne semble pas s’en rendre compte, on dirait que ce n’est que pour les enceintes dirigée vers le public, mais c’est un petit peu embêtant. Ce problème ne sera pas résolu du concert, alors heureusement que ça ne s’entendait pas trop durant les morceaux, mais dès que le musicien se mettait à parler au public, on n’entendait plus que ça.

Il démarre donc le concert avec les morceaux d’introduction de son dernier album, It Is What It Is, en enchainant Great Scott / Interstellar Love sur lesquels le groupe se laisse déjà aller à une belle jam de fin de morceau. Voilà qui annonce la couleur pour la soirée, car si vous allez voir Thundercat en concert ne vous attendez pas à avoir exactement la même chose que sur album. Le groupe se laisse très souvent aller à des parties d’improvisations à la fin des chansons ou bien entre ces derniers, lorsque le bassiste magicien laisse virevolter ses doigts sur le manche de sa gigantesque basse tout en discutant tranquillou avec le public. Viennent ensuite quelques morceaux de notre album préféré du groupe, Drunk, avec notamment Uh Uh et A Fan’s Mail (Tron Song Suite II), la température monte très vite dans la salle et les danses deviennent lascives. Il y a un côté sexy qui se dégage de la musique des Californiens et ce n’est qu’amplifier quand on les retrouve en live.

Arrivé plus ou moins à la moitié du show, avant de jouer le morceau Isn’t It Strange de Pedro Martins, Stephen nous explique le pourquoi du comment. Surtout, il commence par encenser le multi instrumentaliste et “oblige” le public à écouter son album Radio Misterio, que vous pouvez retrouver sur toutes les plateformes de streaming. Comme il l’explique, parfois lorsque l’on créé une musique il y a des parties en plus, c’est allongé ou raccourci et ce morceau Isn’t It Strange est pour lui la véritable fin de son album et du morceau It Is What It Is. Là on peut vous dire que le groupe se lâche et on comprend mieux pourquoi il veut absolument l’intégrer à son set. Le groupe continue d’enchainer et à chaque morceau, on se fait la réflexion que chaque membre du groupe est un véritable virtuose. Que ce soit à la batterie ou aux claviers, les deux musiciens qui accompagne le bassiste sont incroyables et nous bluff de minutes en minutes. Certes il n’y a pas de section cuivre avec Kamasi Washington sur cette tournée, mais nous ne sommes pas en reste pour autant avec les musiciens présents.

Après ce passage, nous avons droit au morceau Dragonball Durag que l’artiste dédicace à Akira Toriyama, célèbre Mangaka, papa entre autres de Dragon Ball et Dragon Ball Z, malheureusement décédé plus tôt cette année. Encore un morceau pour danser collé-serré, qui exacerbe le côté sexy de la soul, on se sent enveloppé dans un cocon de douceur et de volupté dont on ne veut jamais s’échapper. Peu après, sur une improvisation il nous sort son morceau avec le regretté Mac Miller, What’s The Use et qu’est-ce que ce groove est délicieux, on s’en délecte jusqu’à la dernière seconde. On approche de la fin du concert et on le ressent car l’ambiance se fait plus dansante, le groupe nous a amené exactement où il le voulait, on s’est tous laissé guider pour notre plus grand plaisir. La clôture avec les enchainements de Funny Thing, Them Changes et Show You The Way est grandiose au possible, tout le monde se lâche complètement, une véritable explosion de joie finale qui fait tellement plaisir. Au final, à part le bruit parasite, le concert est une réussite complète sur tous les points, la salle est excellente et on aime toujours l’ambiance de la région Liégeoise. On vous recommande de garder l’agenda de la salle à l’oeil car il y a très souvent d’excellents artistes programmés

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