Nous sommes arrivés vivant au troisième jour de ce festival, les températures -tout comme l’ambiance- s’annoncent une nouvelle fois incroyables. On ne le dit pas assez mais c’est fou à quel point le beau temps peut embellir une aventure, aussi formidable soit-elle de base. Notre programmation d’aujourd’hui est aussi variée que ce que le festival propose, impossible de ne pas trouver son bonheur. C’est parti pour ce samedi en folie au Hellfest !

Direction le site en début d’après-midi et nous n’avons pas échappé à la petite averse orageuse. Vous savez, celle où les gouttes sont gigantesques et chaudes, vous êtes complètement détrempés en moins de deux minutes… Heureusement nous trouvons abris sous un arbre et ensuite un pont et ça n’a pas duré longtemps. On est mouillés mais vu l’heure et le ciel bleu qui se profile, on devrait avoir le temps de sécher car il fait chaud à Clisson !

On se retrouve directement à la Valley (on vous a dit que c’était notre scène préférée ?) pour voir Grandma’s Ashes et retrouver un ami que nous devions voir depuis plus de deux ans sans que ça n’ait jamais pu se faire ! Autant vous dire que l’ambiance était plutôt positive et festive. Le groupe français nous envoie un sacré bon stoner rock qu’on apprécie tout particulièrement pour démarrer ce troisième jour, moins violent que les précédents. Mention spéciale au t-shirt de la batteuse qui arbore un message « No abuser on stage« . On ne partira pas ici dans de grands débats, mais nous sommes contents de voir la scène francophone soulever un peu ce genre de question. On écoute, à l’écart, avec plaisir les morceaux du groupe Parisien et ça passe super bien. À plusieurs reprises on interrompera notre discussion pour profiter de la musique tellement ça semble bon. Quand on rentrera on ira jeter une oreille plus attentive à leurs projets, voilà une bonne découverte qui ne sera pas tombée dans l’oreille d’un sourd.

On part vers la mainstage pour les seuls et uniques Puscifer ! Le groupe de Maynard James Keenan (leader du groupe Tool) se produit pour seulement cinquante minutes malheureusement alors il va falloir en profiter un maximum. Et quelle performance extraordinaire de leur part, on savait en connaissant un peu le gaillard que rien est laissé au hasard et tout est merveilleusement travaillé. Un régal pour les oreilles, encore une fois le son est d’une grande qualité. Surtout que pour leur rock progressif, c’est quand même assez important de ne pas avoir un son trop étouffé. Inutile de vous dire que les membres sont archi à l’aise sur scène, Maynard lâche quelques petites piques habituelles sur scène qui font bien marrer le public. Un goût de trop peu pour ce set, qui aurait pu durer encore une bonne demi-heure pour nous, on n’aurait pas craché dessus.

Petite pause par l’espace presse pour prendre un peu d’ombre et se désaltérer avant de retourner sur la plaine pour Porcupine Tree. Nous sommes bien placés à l’avance pour le concert et nous avons bien fait. Ils commencent avec un de leur titre le plus connu, Blackest Eyes, et il n’en faut pas plus pour nous charmer comme vous vous en doutez. Difficile de décoller les oreilles du concert tant c’est bon, des virtuoses à chaque instrument et un son magnifique. Qu’est-ce que vous voulez qu’on demande de mieux? Pour notre plus grand plaisir nous avons droit ici à un set de 1h10, comparé au groupe précédent sur la même scène ça fait quand même vingt minutes de plaisir de gagnées. Les compos du groupe rendent aussi bien en live que sur album, si vous aimez ce qu’ils font n’hésitez pas une seule seconde et foncez les voir. Ici malheureusement, vu l’heure, on ne peut pas profiter d’un show light digne de ce nom mais sinon croyez-nous il en vaut la peine également.

Devinez où est-ce que nous retournons ? A la Valley bien évidemment pour une sacrée dose de psychédélisme ! Cette fois c’est avec Earthless qu’on va passer un bon moment, on se retrouve à notre petit endroit habituel de ce côté du site et c’est parti pour le plaisir. On s’assied dans un confort tout relatif et on laisse nos oreilles profiter de ce que le groupe nous envoie. Petit clin d’oeil à Isaiah Mitchell qui arbore un magnifique t-shirt Funkadelic, on comprend mieux certains riffs et sons du groupe avec une si belle influence. De manière assez récurente dans ce style, il n’y a pas de temps mort entre les morceaux, tout s’enchaine avec une aisance déconcertante, ce n’est qu’à la fin du show que le chanteur remerciera le public présent. On a secoué la tête pendant tout le concert, les cervicales ont bien morflé mais quel plaisir !

On se place pour la tête d’affiche du jour, le groupe britannique Iron Maiden attire toujours autant de monde vu le nombre de t-shirts qu’on a croisé sur le site tout au long de la journée. Et là, c’est la déception… on a déjà vu les Britanniques il y a une dizaine d’années et on avait été directement soufflés par ce qu’ils dégagent et l’intéraction qu’ils créent avec le public. Ce soir ce ne fut pas vraiment le cas, autant ils jouent bien, le son est bon, Bruce Dickinson a toujours une excellente voix mais la sauce ne prend pas. On a l’impression qu’ils ont appuyé sur play au début, c’était lancé et basta. On ne sent pas l’alchimie qu’on a connu auparavant. Du coup, on décide de changer d’air et d’aller voir des têtes connues, du côté de la Valley, pour ne pas changer…

Bim la surprise ! On connaît bien ce groupe, on les a déjà vu aussi un bon paquet de fois dans des configurations très variées, que ce soit en festival (en après-midi ou soirée, tente ou plein air) ou dans des clubs (petits et grands). Ce soir les bougres de Monster Magnet ont réussis à nous surprendre ! On s’attendait à un show rentre-dedans avec un Dave Wyndorf qui ne tient pas en place et harangue la foule comme on l’avait vendu à tous, mais il n’en fut rien. Ils ont continué dans la programmation de la journée en nous sortant un set purement stoner rock comme ils savent si bien le faire aussi mais ce n’est pas ce à quoi on assiste d’habitude en festival.

Bordel que ça fait du bien aux oreilles d’avoir ce genre de musique, avec le soleil qui termine de se coucher et des températures qui sont agréables, on est proche du nirvana. Ce qui est fort avec eux, c’est qu’ils peuvent te sortir un set bourre-pif comme on l’avait imaginé qui sera absolument incroyable. Et à côté de ça, ils peuvent aussi très bien faire un set stoner et le réussir tout aussi bien. Pour dire la différence avec les autres concerts, on n’a pas entendu un seul « motherfucker » de la part du chanteur avant les trois derniers morceaux alors que, on vous assure que d’habitude c’est le concert où vous entendrez cette expression le plus souvent de votre vie. Mais pas ce soir, pas de communication de sa part au début, ils jouent leurs morceaux et puis c’est tout. Mais qu’est-ce qu’ils sont bons, on est vraiment aux anges d’être venu pour assister à ce set qui aura changé de tout ceux qu’on a déjà vu par le passé. Ils ont terminé avec le trio magique Powertrip, Negasonic Teenage Warhead et Space Lord, un final fou furieux comme on les aime !

On reste dans cette Valley qui nous plaît tant pour accueillir les américains de Clutch. Ils n’ont pas failli à leur réputation mais par contre on ne s’attendait clairement pas à autant de monde, la plaine est totalement remplie et ce même avant le début du concert, qu’est-ce que ça aurait été si la scène était resté au même endroit que les autres années. Les américains sont particulièrement en forme ce soir pour le plus grand plaisir du public. Leur mélange de power rock / stoner aux influences blues font mouche et reste bien dans le thème de la journée. Petite mention spéciale à Brad Davis de Fu Manchu, qui remplace Dan à la basse, et on dirait qu’il a toujours fait partie du groupe. Le groove de Clutch était tout simplement irrésistible. Les rythmes entraînants et les lignes de basse puissantes ont incité le public à se déhancher et à headbanguer avec frénésie. Le groupe a réussi à créer une ambiance festive et dansante ! Neil Fallon, le charismatique chanteur, a su établir une connexion immédiate avec le public du Hellfest. Il n’a pas hésité à adresser des mots chaleureux à l’audience et à l’encourager à participer activement. Ses interactions engageantes ont créé une atmosphère de franche camaraderie, renforçant l’enthousiasme et l’implication du public.

Avant que le concert se termine on se dit que ça doit quand même valoir le coup d’aller jeter un œil à The Hu. Encore un choix gagnant ! Il y a un monde de malade qui veut assister au concert, et comme chaque année pour ce genre de groupe attendu, la Temple vomi litéralement de gens mais on parvient quand même à se faire un chemin jusqu’à l’entrée de la tente et quelle ambiance ! Le public est hyper bouillant et bien serré, on a pu voir quelqu’un s’élancer en crowdsurfing depuis là où nous étions jusqu’au fronstage, c’est vraiment pas pour rire l’ambiance qui règne ici. L’efficacité prime et le public ne demande que ça, ils auraient clairement pu avoir un spot sur la mainstage vu l’engouement. Mais voilà qui clôture notre journée d’une bien belle manière, nous donnant de l’énergie pour le retour.

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