Finale du concours DU F. DANS LE TEXTE 2022 : récit et verdict !

La soirée commence avec ONIRI : artiste multidisciplinaire, la jeune chanteuse vient présenter un projet sonore  et visuel global où les influences se bousculent. On vous avoue qu’on a parfois eu du mal à suivre le fil rouge de l’ensemble entre tambour indien, kazoo, chant lyrique, look cyber-goth et autres influences plus pop et modernes. L’ombre du duo Ascendant Vierge n’est pas bien loin. Oniri est un projet personnel, peut-être un peu trop pour qu’on adhère pleinement au voyage proposé. Mais on ne pourra pas reprocher une quelconque monotonie au cours du set tant chaque titre possède sa marque singulière. Enfin on soulignera le gros travail de beat maker de son acolyte qui l’accompagne sur scène : propre, percutant, aérien et… onirique.

Place ensuite au quatuor de GROS CŒUR : des cheveux longs, des moustaches, quelques tatouages et des synthés. Un bon gros délire rock psyché ensoleillé qui sent bon la moiteur et la fournaise d’un festival forcément un peu perché. Et tout ça avec des paroles chantées en français. Inutile de préciser que les pédales d’effets jouent leur jeu à plein pot avec les guitares. Après un début de set relativement tranquille, quoi qu’il faille le dire vite, le vaisseau multicolore s’électrise grassement. Les passages planant s’entremêlent de manière débridée avec les longues montées en tension qui s’achèvent dans des orgies de guitares bien abrasives et d’une batterie malmenée avec brio. La tempête souffle dehors, une autre tempête est en train de s’abattre dans l’Orangerie. Le groupe quitte la scène face à un public debout et surexcité qui vocifère avec enthousiasme. Et lorsque le groupe vient démonter son matériel, le public se remet à hurler. Le public a choisi son favori. La première grosse grosse claque de la soirée.

On continue la soirée en partant dans une toute autre direction musicale avec LAZZA GIO. Projet solo et introspectif de la jeune rappeuse. On retrouve là aussi un joli travail de beatmaker et de couches sonores vaporeuses et lancinantes. Les textes sont bruts mais remplis d’une sensibilité  authentique et à fleur de peau. On retrouve pas mal d’effets sur la voix, mais ceux-ci contribuent à faire transparaître les émotions des textes qui nous racontent les tourments de son âme, de ses échecs et de ses regrets. Électronique, puissant et urbain, le set n’en demeure pas moins très doux et profondément sensible. Une très jolie découverte.

Et pour clôturer la soirée c’est FEFEYE qui monte sur les planches. On part dans un univers groovy quelque part entre le faux second degré de Philippe Katherine et la classe synthétique de L’Impératrice. La basse et les claviers se chargent de l’ambiance. Les 5 gaillards sont pieds nus sur scène, de quoi encore rajouter une touche un peu décalée à l’ensemble. Avec sa voix haut perchée à la Jimmy Somerville mais à la sensualité de M, le chanteur du groupe balance ses textes mélancoliques qui parlent d’amour, avec les yeux fermés le plus souvent. Leur set s’apparente à une sorte de classieuse bulle de savon bien chaude et moelleuse. Et pourtant à la lecture de leur bio ouvertement loufoque on aurait pu s’attendre à beaucoup de choses mais pas à cette pop synthétique élégante, légère et accessible à la fois.