C’est très récemment et à quelques heures près que ces deux chanteurs belges ont sorti leurs premiers clips respectifs. Jusque là rien de bien fantastique. Ça devient tout de suite plus intéressant quand on sait que les deux jeunes gens avaient été sélectionnés pour la finale du concours Du F dans le Texte 2020. Finale qui n’a jamais pu avoir lieu, le Covid étant passé par là malheureusement. Rendons leur malgré tout un peu justice avec un coup de projecteur sur leurs premiers titres. Les parcours, pourtant bien différents, de ces deux artistes les amènent à parler d’une même thématique, celle de la difficulté à trouver sa place dans notre société lorsque l’on a entre 20 et 30 ans, soit ceux que l’on catégorise comme les “Millenials” ou la “Génération Y”.

LO – Mort-Né :

LO, on l’a découvert un peu par hasard à Flagey en première partie de la chanteuse bruxelloise Sïan Able, au cours d’un set où il s’était présenté seul, derrière un grand piano à queue. Pendant une demi-heure, il avait littéralement scotché l’assistance avec sa fougue pianistique et des textes intimes et percutants. Une surprise et une découverte que personne n’avait vu venir. Scènes Belges avait écrit les mots suivant à son égard : “La musique et les paroles de LO viennent se percuter et se répercuter quelque part entre une complainte doucement saezienne et une rage  furieusement fauvienne, en forme de thérapie et d’exutoire fragile, intime et juvénile. Le tout sur des thèmes empreints de mélancolies et d’un quotidien désabusé”. L’article complet est à lire ICI. Son single “Mort-Né” est dans la même veine, entre peur et regret face au monde et aux personnes qui nous entoure, tout en cherchant à se construire soi-même. Le piano fait place à de multiples instruments et sonorités à tendance électronique pour l’habillage sonore. L’univers musical et artistique du jeune homme devrait nous réserver encore quelques belles surprises dans les prochains mois sur son premier EP qu’on attend avec impatience et curiosité. En attendant vous pouvez le suivre ICI.

Krego – Millenials

Parcours bien différent pour Krego : un passage par The Voice Belgique Saison 7 dans l’équipe de Slimane, ensuite volé par Vitaa, une reprise très personnelle du “Djadja” d’Aya Nakamura qui a affolé les réseaux sociaux fin 2019. La vidéo est à voir ICI. Il avait alors pris le contre-pied de la marque de fabrique de la chanteuse en proposant une version en langage soutenu de son hit. Un joli coup médiatique et un sacré buzz pour l’artiste. Et pourtant il a fait le choix de ne pas surfer sur cette vague et de ne pas succomber à la tentation d’une notoriété soudaine mais probablement éphémère qui aurait pu l’enfermer dans un cadre artistique très restreint. C’est presqu’un an après qu’il revient avec son premier vrai single : “Millenials”. On osera la comparaison avec Stromae car le texte de cette chanson semble faire le même constat que celui fait par Paul Van Haver il y a 10 ans maintenant (vous le sentez passer le coup de vieux là d’un coup ?) : difficulté à trouver sa place dans la société et une entrée dans la vie active pas simple, mais ça va on peut danser. Krego tire le même portrait de son époque avec des paroles comme On a pas l’argent mais nous on a Instagram ou La la la la je suis en vie c’est déjà ça, à mettre en face de l’actualité de 2020. Et musicalement aussi on sent l’influence du chanteur bruxellois. Attention malgré tout à ne pas vouloir en être la version 2.0 . Le titre et le clip n’en restent cependant pas moins aussi efficaces que bien ficelés avec cette idée de conflit générationnel se déroulant chez un psy et qui dérape allègrement. Vous pouvez le suivre en cliquant par ICI.

A leurs manières et dans des styles différents, mais toujours en français, LO et Krego, nous décrivent leur quotidien de “jeunes adultes” et la manière dont ils le perçoivent et le vivent. Krego le fait avec des airs de fausses légèretés de façade. Mais cette façade cache une réalité bien plus amère, presque cynique, comme les réseaux sociaux peuvent aussi très bien le faire. LO quant à lui n’y met aucune façade, se livrant à cœur ouvert dans une sorte de flash-back personnel qui l’amène à décrire la personne qu’il est aujourd’hui. Dur dur d’exister et d’être soi-même en 2020, mais ces deux là y arrivent malgré tout à leur manière et avec un certain talent !

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