Le fond de l’air était décidément très agréable en cette Nuit du Botanique du 13 mai 2016. À mon arrivée, sous les rayons de soleil et le ciel azuré de l’après-midi, une foule de badauds aussi bigarrée que d’humeur festive s’agglutinaient progressivement sur les marches du Jardin botanique. L’endroit était en effet stratégique : au carrefour de l’îlot à boisson, du campement des foodtrucks (mention spéciale pour les cornets de glace salés de chez Le petit nuage !) et en face du chapiteau où tout allait se passer. Ce moment de flottement et d’attente avant le début des hostilités finissait de me convaincre de la bonne organisation de la soirée et de son fort potentiel euphorisant. Le sold out obtenu quelques jours auparavant, venait quant à lui confirmer que Les Nuits du Botanique avait encore une fois su réunir un casting solide et cohérent. Solide parce que l’on peut résolument être confiant dans le pouvoir attractif de La Femme (qui, après avoir joué au Petit Journal de Canal+, avait juste eu le temps de sauter dans le premier avion pour présenter son nouvel album au public belge) et cohérent, car les sonorités disco ont bercé l’ensemble des différentes prestations de la soirée.

En mode totale découverte, FùGù MANGO se révéla rapidement une belle surprise. Si a priori les vocalises très 80’s ne sont pas ma tasse de thé, fort est de reconnaître que leur mélange avec des rythmiques tribales et des sonorités pop-indie fonctionne particulièrement bien en live. FùGù MANGO, cela pourrait être le nom du cocktail que vous dégustez sur les plages de Miami pendant un été caniculaire. La présence scénique des musiciens (mention spéciale pour l’énergie et l’investissement du chanteur et percussionniste Vince) vaut vraiment le détour et il y a fort à parier que la formation aura encore de grandes idées à essaimer dans les années à venir.

Puis vint le tour des grands attendus de la soirée. La tension était palpable dans le chapiteau lorsque le groupe fit son entrée sur scène. La Femme, avec son caractère (musical) bien forgé et sous son apparente légèreté, n’était toutefois pas venue pour discuter philosophie, mais pour confirmer sa popularité et son efficacité guitares en main et clavier au bout des doigts. Forts d’un premier album mémorable à plus d’un titre et bien ancré dans son temps, les musiciens, conscients de l’attente suscitée depuis l’annonce de leur nouvel album (prévu pour septembre) et de la sortie d’un premier single qui a marqué les esprits (Sphynx), venaient abreuver les curiosités d’un public bien décidé à en découdre.

Le set alterna plus ou moins régulièrement nouvelles pistes et hits bien connus. Toujours très professionnel, il n’y eut pas beaucoup de fausses notes et on peut dire que les deux chants – pièce maîtresse de l’expérience proposée par La Femme et ce qui aurait pu vraisemblablement poser problème – étaient bel et bien au rendez-vous. La communion entre les musiciens et leur public ne pouvait dès lors que croître et des titres comme Anti-taxi furent de réels moments de pure énergie. Sans vendre la mèche de leur prochain album, les nouveaux morceaux envoyés durant le live se reconnaissent tout de suite et transpirent la cohérence. Tout en s’éloignant des sentiers électro de Psycho Tropical Berlin, le groupe veut vraisemblablement proposer des titres plus bruts, peut-être plus accessibles, mais en gardant ses touches psychédéliques et une place centrale pour ses chants et ses textes. On attend avec impatience la suite !

Rédaction : Guérand Gautier

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