A peine sortie de Bruxelles-les-bains, la capitale européenne se prépare à accueillir dans quelques jours, le festival urbain le plus éclectique du paysage belge. L’occasion de se pencher sur le cas de cet évènement unique en Europe.

Son directeur, Denis Gerardy, nous confie la volonté, depuis le tout début, de proposer une affiche à l’image d’une ville à savoir éclectique et multiple. Le mélange des genres musicaux, avec des balises, est la marque de fabrique de cet évènement qui tient sa ligne de conduite malgré les qualifications « de festival fourre-tout » des premières années.
A l’image des Vieilles charrues ou de Paléo, le BSF a lancé le mouvement des festivals où chacun peut trouver chaussure à son pied.La longueur du festival permet aux festivaliers d’aller découvrir des univers différents au fil des 10 jours.

Bien entendu, il y a toujours des festivaliers qui viendront pour un artiste en particulier. On annonce déjà le concert de Benjamin Clementine quasi complet. Et un des secrets est sans doute là. La programmation qui déniche, longtemps à l’avance, ceux qui au moment du festival seront en haut de l’affiche et suscitent l’engouement. Le pari est osé mais il s’appuie sur un public qui aime le risque et ne craint pas la découverte.
Denis Gerardy explique qu’au moment de préparer l’affiche, des choix sont indispensables. Avoir des artistes de qualité tout en gardant un budget serré qui permet de continuer à proposer un pass à un prix démocratique. Parfois, il y a des déceptions, des artistes qui n’entrent pas dans la ligne budgétaire ou qui nécessitaient une infrastructure impossible à mettre en œuvre dans le cadre du festival. Quand Prince ne tient pas sur la scène ou quand Léonard Cohen ne peut jouer devant un public debout et que les pavés de la Place des Palais ne supportent pas les chaises, il faut se résoudre à abandonner le projet mais qu’importe, il y a suffisamment de beaux talents que pour nourrir l’affiche.

Le BSF est resté fidèle à lui même au fil du temps mais s’adapte d’année en année. En 2015, adieu au Magic mirror qui a connu des soirées ultra-complètes (Les innocents, Antoine Chance, Machiavel,…) et bienvenue à la salle de la Madeleine qui accueillera, avec plus de capacité d’accueil. Ne ratez pas la soirée Rectangle qui s’y tiendra. Une fois de plus le BSF fait la part belle aux artistes belges.

S’adapter ne fait pas peur aux organisateurs ; de nouveaux écrans, plus grands, une scène plus développée, un repositionnement de la régie. L’envie de proposer un meilleur confort aux nombreux festivaliers. Placer la musique et le festivalier au centre des préoccupations est depuis toujours l’ADN du BSF. Avec 130.000 visiteurs, le festival avoue n’avoir aucune volonté d’extension. Denis Gerardy avoue que la question s’est posée mais a été assez rapidement balayée. Perdre le caractère à visage humain est trop grand.
Par contre, cette année, le BSF rencontre une réelle demande du public en intégrant un volet jeune public à la programmation. Ouvrir l’espace musical aux plus jeunes, leur montrer qu’un concert est source d’émotion, les prendre en considération, telle est la volonté des programmateurs.

Le BSF est au centre de la ville, de la capitale européenne. Ceci a évidemment des avantages et des inconvénients. L’environnement prestigieux permet d’attirer de belles têtes d’affiche. Cette année, Aaron a choisi Bruxelles pour son retour. Le groupe voulant réellement jouer au BSF. Côté inconvénients, la logistique, le besoin de collaborer avec les services de sécurité, de police, de la ville et les contraintes des sites en eux-mêmes.
Cette année, le BSF se positionne encore un peu plus comme un acteur de la ville en proposant aux détenteurs du pass l’opération Feel the city qui permet aux festivaliers de découvrir la ville (Cafés, Musées,…) à un tarif ultra avantageux.

Autre nouveauté de cette édition, la projection gratuite de films musicaux chaque soir. De quoi ravir les amateurs du genre et séduire les curieux.

C’est donc un évènement très particulier que Bruxelles s’apprête à accueillir. Au regard de l’affiche, on peut d’ores et déjà imaginer qu’il sera truffé de moments particuliers tels que ceux vécus chaque année.

http://www.bsf.be/

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