Pour sa dixième édition, le Seneffe Festival s’est offert un prestigieux cadeau pour trois jours : le domaine du château… de Seneffe bien évidemment. Après sept premières éditions placées sous le signe exclusif des covers bands, le festival s’est depuis ouvert aux artistes dits « traditionnels », qu’ils soient confirmés ou plus émergents. Le tout en visant un large public . C’est ainsi qu’on retrouve à l’affiche de cette année des noms aussi variés que Manau, Kyo, Magic System, Julien Peretta, Daddy K, mais aussi R.O & Konoba, Grangeorge et Mosimann. En ce qui nous concerne on s’est concentré sur la journée du samedi, la plus copieuse du festival.
Un festival sur trois jours avec camping, le tout en pleine nature et aux portes de l’automne en Belgique, il faut avoir le goût du risque. Mais ils l’ont quand même fait ! Et en plus ça a de la gueule dans ce cadre splendide, avec un total de quatre scènes, dont deux réservées aux DJ.
Naya était pour nous la curiosité de la journée. Propulsée sur les devants de la scène par l’intermédiaire de The Voice Kids en France elle vient nous présenter son premier album, « Ruby ». Du haut de ses 18 ans, c’est toute seule qu’elle interprète ses compositions, avec la force et la conviction d’une jeunesse passionnée. Un PC et une guitare lui suffisent à gérer son affaire. Ses textes en français peuvent être tantôt sucrés, tantôt féroces. Et elle y met l’énergie pour dérouler ses mélodies tantôt pop, tantôt plus rock, en passant du Français à l’Anglais régulièrement.
Place ensuite à Tanaë. On l’a déjà vue un paquet de fois cet été mais ses concerts sont toujours aussi sympas et appréciables à l’œil et à l’oreille. Avec sa voix fragile mais chaude, elle fait danser la cour du château pour son dernier concert de l’été. Son band l’accompagne toujours autant. Ils ont tous gagnés en confiance et en assurance sur scène depuis la Release Party début Mai au Nuits du Botanique. Et sous un petit 25 degrés avec un beau ciel bleu ça passe d’autant mieux. On apprécie en tout cas les accents rock qu’amène ses musiciens à ses compositions.
Grangeorge vient par la suite répandre sa chaude voix et ses douces mélodies dans le domaine du Château mais du coté du Parc. Le tout avec un généreux soleil couchant. Le Français qui vit à Bruxelles sait y faire, pieds nus et armés de sa guitare, il occupe l’espace avec ses musiciens et sa choriste. A l’aplaudimètre son titre « I »ll be trying » rencontre bien évidemment un joli succès auprès des festivaliers. Mais il sait aussi se montrer plus engagé et nerveu dans le texte et le son. Le concert idéal pour faire la transition entre la fin d’après-midi et la soirée.
La nuit tombe doucement lorsque le duo electro-pop de RO & Konoba monte sur scène pour diffuser ses bonnes ondes. Bonnes ondes piochées à travers le monde et issues notamment de leur album sobrement intitulé « 10 », comme le nombre de villes et de pays à travers le monde où ils ont enregistré un morceau pour composer cet album. Le chant de Konoba est toujours aussi délicieux et leur light show toujours aussi fin et sensuel. Ils ont en effet la chance de jouer lorsque la luminosité bascule dans la nuit sombre. C’est avec le tryptique « I could Be », « On our knees » et l’indispensable « Roll the dice » qu’ils terminent leur set dans une énergie de dancefloor. Le plaisir ne durera qu’une trop courte heure, malheureusement. Mais on ne boudons pas notre plaisir car on a aussi eu la chance de rencontrer ces deux grands bavards quelques heures avant leur concert. Leur interview sera à lire prochainement sur Scènes Belges.
Bon on avoue on a un peu zappé Emma Bale, nos estomacs affamés nous ayant rappelé à l’ordre. Mais ce qu’on en aura vu et entendu de loin nous aura été agréable et mériterait qu’on s’y penche plus en détails dans le futur. Notamment avec sa belle reprise d’ « All I want » de Kodaline.