Une voix, une présence et une ambiance magique, ce sont les mots pour décrire la prestation exceptionnelle de Dotan, ce 4 mars dernier, au Trix MusiekCentrum d’Anvers.
De passage dans la ville des diamantaires, nous avons pu observer un des joyaux de la scène. Dotan, l’auteur / compositeur et sa bande de musiciens qui l’accompagne étaient sur la scène du Trix. Une prestation qui valait le détour. Après un album « 7 Layers », classé top1 selon le tob BEL IV et Ned Tipparade (classement des artistes Hollandais), Dotan poursuit sa tournée européenne. C’est déjà la deuxième (et dernière) date en Belgique. Le public est venu de partout pour voir ce dernier concert. Dans la salle, on parle néerlandais, flamand (il y a une différence, si si!), français, mais aussi anglais, espagnol, italien, … Aucun doute, Dotan attire la foule. Et toutes les générations. Autant de « jeunes » que de « vieux » ce soir là.
Après une très belle entrée en matière de Megan Washington, la salle est rapidement complète. Pour trouver une bonne place, il faut être capable de se faufiler parmi les amoureux, les quelques groupies, la presse (très nombreuse), les groupes d’amis qui se retrouvent mais aussi les nombreux badauds solitaires qui ont fait le déplacement. Quelques minutes avant le concert, la scène est envahie par une épaisse fumée. Les musiciens se glissent dans ce nuage de brume et Dotan arrive. La foule l’acclame, le concert commence.
À moins d’être un(e) groupie, un journaliste chez « classic 21 » ou d’avoir cherché des informations sur internet, on est surpris du nombre de musiciens. Une agréable surprise lorsqu’on se rend compte que la version « studio » de l’album n’est pas un tour de passe-passe informatique. L’effet « chorale des temps moderne » est tout à fait naturel. Si le concert commence dans un style très rock (avec des guitares électriques, et une saturation poussée presque à fond), l’ambiance « Dotan » reprend très vite le dessus. Grosses caisses, des tambours, guitares acoustiques enchanteresses et des voix qui s’élèvent en chœurs.
L’artiste est sur scène comme à la maison, d’autant qu’il partage un point commun avec une bonne moitié de son public: ils parlent la même langue (quoique le hollandais est assez différents de notre « algemeen nederlands » bruxellois, selon mes voisins de concerts). Dotan s’adresse donc à son public régulièrement, pas seulement pour le remercier, mais aussi pour expliquer, préciser ou introduire le morceau suivant. Il serait très difficile de transcrire la cohésion entre le public et son chanteur. Mais ce dernier en a bien conscience. Le groupe va se lancer dans une version presque « a capella » de « Swim to you » (tout de même accompagné par une guitare très discrète). Mention spéciale à l’ingénieur du son qui a su faire ressortir l’essence de ce moment, avec un simple micro !
Le concert se poursuit et presque tous les titres de « 7 layers » sont déjà joués. Mais les fans n’ont pas à s’inquiéter, le groupe joue aussi de nouveaux morceaux (peut-on attendre un nouvel album dans le courant de 2015 ?). Le groupe quitte la scène et Dotan reste. Le public en demande plus, Dotan poursuit alors son répertoire. Retour des musiciens pour une dernière chanson, toujours dans cette atmosphère idyllique. Après un premiers salut au public, le groupe s’en va. Sous les acclamations du public, Dotan revient seul et accepte de jouer une chanson de plus, mais à ses conditions. Il veut profiter de la salle pour jouer en acoustique pure (sans amplifications). Il explique qu’il veut retrouver les conditions dans lesquelles il a composé la chanson. Il s’avance donc dans la foule, qui se presse autour de lui, et demande le silence de la salle. C’en est quasi religieux. A lui seul, il a fait taire les 400 (voir plus!) personnes présentes ce soir là. Pour mieux voir, les gens grimpent sur la scène, sur des baffles, … La sécurité laisse faire, probablement elle aussi tombée sous le charme de l’artiste.
Deux bonnes minutes sont nécessaires pour que la salle soit complètement silencieuse. Et il joue. Même de très loin, Dotan est parfaitement audible. C’est un moment exceptionnel qui touche tout le monde. Quelques fans et quelques amoureux verseront une larme, touchés par le moment. La fin de la chanson est reprise en chœur par le public. Des briquets s’allument, une ambiance « concert privé », avec un artiste au milieu de la salle. La fin de la chanson provoque un tonnerre d’applaudissement. Pendant le retour de l’artiste vers la scène, son groupe revient. Dotan s’adresse au public et semble se préparer à jouer un autre morceau mais la chanteuse/claviériste l’interrompt.
« Dotan, nous avons un cadeau pour toi ». Elle lui remet le « disque de platine » que le groupe vient de recevoir pour les ventes du single ‘HUNGRY’. L’émotion est palpable sur la scène. Fier de son succès, le groupe entame son top-track ‘Home’ avec tellement d’émotion et d’énergie musicale, que ce fut comme si l’on redécouvrait celui-ci. Pour un dernier morceaux, c’était tout ce que l’on pouvait attendre après un concert de très haut niveau.
Dotan nous a plongé dans le pays des merveilles. Mais durant les presque 2 heures de concert, pas de lapin blanc. Le temps s’est arrêté. Le public a été plongé dans le monde d’émotion et de transcendance que l’artiste a su créer. Le groupe sera à Werchter, à Ronquière, au Gladiolen festival et à pas mal d’autres endroits encore. Si ce n’est déjà fait, je vous conseille vivement d’aller découvrir l’artiste sur scène, et d’acheter son album ‘7 layers’.