Nous sommes sûrs que vous vous rappelez de cette ritournelle “Je ne veux pas travailler, je ne veux pas déjeuner, je veux seulement l’oublier… Et puis je fume”.
Alors comme ça, à l’écrit peut-être pas, mais écoutez ce morceau vous aurez très certainement droit à un choc mental si vous ne vous en rappeliez pas de prime abord.

Ce soir c’est donc le concert du collectif Pink Martini, une formation ultra riche en influences et qui se fait plutôt rare par chez nous alors une petite description ne devrait pas être de trop. En francophonie, mis à part le raz-de-marée de ce titre Sympathique, il est vrai que les autres sorties du groupe sont restées plutôt discrètes. La formation est créée dans les années 90 par le chef d’orchestre / pianiste Thomas Mack Lauderdale, issus d’une famille avec d’autres enfants adoptés, il est plongé dès son plus jeune âge dans le métissage des cultures. Nous connaissons le côté international du groupe mais ça l’est également pour l’audience. Lorsque l’on entend parler les gens autour de nous il y a bien évidemment les traditionnels anglais, français et néerlandais, mais en plus pas mal d’espagnol, italien et portugais. On s’installe dans un confort relatif à l’étage du Cirque, on pensait que les sièges avaient été changés lors de la rénovation, mais visiblement ce n’est pas le cas à l’étage. Par contre la vue d’ensemble et plongeante sur la scène reste toujours aussi agréable.

L’arrivée des nombreux musiciens se fait sous les applaudissements chaleureux du public, avant que la chanteuse China Forbes ne débarque dans sa magnifique robe scintillant de mille feux et emballe directement tout le monde avec la puissance et la beauté de sa voix ! Sa présence sur scène, empreinte de charme et de grâce, a ajouté une dimension supplémentaire à chaque morceau interprété. Il n’y a dès lors plus aucun doute quant à la qualité de la soirée que nous allons passer, c’est du très très haut niveau. Le son est limpide, admirablement bien mixé pour que, même au balcon, nous puissions profiter de la virtuosité de chaque musicien présent sur scène. On se met à taper du pied et swinguer gentiment sur notre siège, l’ambiance monte doucement mais surement. En troisième morceau nous avons déjà l’immense carton Sympathique mais il n’y a pas d’engouement particulier, on entend par là que, pour une fois, le public n’est pas là pour LE titre phare du groupe, mais bien pour leur discographie entière et leur concept. On ne boude pas notre plaisir d’entendre cette ritournelle que la chanteuse fait répéter au public à la fin du morceau. Du côté scénique, rien d’extravagant, les lumières étant plutôt là pour donner une atmosphère jazzy et feutrée à la soirée, ce qui correspond parfaitement bien avec la salle du Cirque-Royal. Il ne nous manquait d’un petit verre de rhum aux arômes fumés pour compléter ce tableau idyllique.

Sur le morceau Anna (El Negro Zumbon) le groupe lance un concours de danse avec poster a la clé pour les meilleurs danseurs du public, ce qui déclenche un gentil petit bordel de notre côté, ce n’est pas comme si les gradins du Cirque Royal étaient faits pour danser une rumba ! Quelques motivés iront jusqu’à descendre sur les paliers pour s’adonner au plaisir de la danse en toute sécurité. La chanteuse nous confie, pendant que le pianiste fait signer le poster pour le couple gagnant, qu’elle a plusieurs raisons d’aimer la Belgique en particulier… car son compagnon est Belge !

Différents chanteurs et chanteuses se succèdent sur scène et ils sont tous à couper le souffle. Des voix incroyables, d’une justesse et d’une puissance impressionnantes, des frissons nous parcourent régulièrement tout le corps.
Que ce soit China ou bien Thomas, ils n’hésitent pas à prendre quelques minutes entre chaque morceau pour nous en parler, soit avec l’histoire du morceau soit avec une anecdote liée à ce dernier. Voilà de quoi enchainer les morceaux avec des transitions douces sans que le public ne voie le temps passer tout en créant cette atmosphère sympathique et conviviale entre le groupe et l’audience. Le répertoire de Pink Martini, tiré de différentes cultures et époques, a créé une expérience musicale captivante et enrichissante. Des chansons en français, en espagnol, en italien et en anglais se sont succédé, offrant une immersion totale dans le monde de la musique internationale. Le groupe termine cette belle soirée avec leur titre dansant Brasil pour que la salle se lève comme un seule homme une dernière fois et danse à en perdre la tête !

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