C’est un franc soleil et un ciel bien bleu qui se décident enfin à accueillir les festivaliers pour cette cinquième et dernière journée du Brussels Summer Festival. Celui-ci aura accueilli près de 60 000 personnes, ce qui est très honorable au regard de la météo capricieuse qui a rendu tout le monde fou durant cinq jours. Au programme de ce dernier soir on retrouve des locaux vraiment très locaux, avec pas mal d’artistes Bruxellois à l’affiche : Lost Frequencies et Mustii en tête ! Récit du dernier round qui s’est achevé en apothéose.

C’est devant une petite centaine de spectateurs que le DJ Leomind a la difficile tâche d’ouvrir les hostilités à la Place des Palais. Il ne se laisse pas démonter pour autant et ne cherche pas non plus à se prendre pour ce qu’il n’est pas (encore). Il propose un set entre remix et compositions originales, avec une guitare notamment. Sympa à voir et entendre.

On descend ensuite du coté de La Madeleine car on a rendez-vous avec Mustii. Son interview sera à lire très prochainement sur notre site. On en profite au passage pour aller à la découverte du projet Le Manou (Manou Maerten). La demoiselle a participé à The Voice Belgique en 2013. Elle vient présenter ses compositions dans un style électro-pop agrémenté d’un violoncelle : où quand la musique classique et électronique se rencontrent. Le tout est appuyé par des textes bien acérés sur le thème des relations compliquées. Les effets placés sur sa voix lui donnent un coté très dansant et sensuel qui vient contrecarrer la férocité de son propos. Cela n’empêche donc pas La Madeleine de danser sur ses rythmes bien calibrés. Dommage que les festivaliers n’étaient pas plus nombreux.

photo : Douglas McWall

On s’en va ensuite au Mont des Arts pour un concert qui était attendu et qui attire beaucoup de monde et de curieux. C’est Blanche qui vient présenter ses nouveaux morceaux en exclusivité. Celle qui avait décroché la 4ième place de l’Eurovision en 2017 confie sa joie d’être présente ici ce soir. On était resté sur un souvenir un peu mitigé de son passage au Botanique fin 2018. C’est une électro-pop aérienne qu’elle va proposer durant une petite heure, avec l’appui d’un batteur et d’un claviériste. On a vraiment bien apprécié écouter son timbre de voix et ses mélodies sur fond de soleil couchant. Très rapidement elle envoie les titres « City Lights » et « Moments » comme pour pouvoir ensuite se concentrer sur le reste de ses compositions qui figureront sur son premier album qui ne devrait plus trop tarder à sortir. Et on sent une réelle attente du public par rapport à la suite de sa carrière.

photo : Douglas McWall

Le Mont des Arts est bondé pour accueillir le « 21st Century Boy », Mustii. Il est attendu, et il ne va pas décevoir. C’est avec un set très musclé et d’une grande intensité qu’il va électriser la foule et le centre ville de la capitale. On l’a déjà vu à de multiples reprises dans des prestations enflammées mais ce soir il est survolté et il survole tout. Dès l’intro de « The Cave » il se met à danser furieusement face à un stroboscope qui syncope ses mouvements. Et il va faire preuve de cette même énergie démonstrative durant tout le concert, enchainant les sprints d’un coté à l’autre de la scène, les pas de danse endiablés et tournoyant, les cris en direction du public avant de s’y jeter. Il est aidé par un lightshow ultradynamique, par ses musiciens bien remontés eux aussi dans un style très rock, et par une sonorisation extrêmement puissante (attention les tympans, mais que c’est bon malgré tout). Le seul répit qu’il s’offre se fait sur « Safety Zone » en version piano-voix. C’est ensuite un essaim de smartphones allumés qui éclaire le Mont des Arts sur un instrumental tout aussi lumineux. Sa reprise de « Tainted Love » finit de convaincre les derniers sceptiques qui lèvent alors leur verre en direction de la scène. Mustii achève son concert comme une machine de guerre avec l’apocalyptique «People» et « Feed Me », titre qui lui a permis de faire décoller sa carrière musicale. C’est torse nu et dans un dernier pas de danse qui ferait perdre la tête à n’importe qui qu’il quitte la scène. Selon nous il aurait amplement mérité sa place sur la grande scène, devant le Palais Royal !

photo : Douglas McWall

On entame pour la dernière fois l’ascension vers cette fameuse Place des Palais où l’autre grosse tête d’affiche du jour se produit : le DJ-Producteur Lost Frequencies est lui aussi attendu par une foule compacte qui a déjà été bien chauffée auparavant par Rudimental et . Dès les premières notes c’est toute la Place qui se met à danser. On a trouvé ce qu’on est venu chercher : un show très visuel avec fumigènes, feux d’artifices, confettis et un écran géant qui occupe l’entièreté de l’arrière de la grande scène. On ne s’attardera pas sur le coté « je frappe dans les mains et la musique déroule toute seule », Il fait le job et assure le show pour maintenir une ambiance de fête tout au long de son set électrodance d’une heure trente. Il nous présente en exclusivité un remix du titre « Flou » d’Angèle. Plus tard, il balance sans crier gare un surprenant remix du titre « In The Shadows » de The Rasmus, ce groupe scandinave qui avait eu son petit succès par chez nous au début des années 2000. Sans oublier un remix de Stromae. Il intègre également ses propres compositions dans son mix, avec le titre « Reality » notamment. Un belle fin de festival en forme de feu d’artifice musical et visuel.

photo : Douglass McWall

Notre petit bilan personnel du BSF peut se résumer en quelques mots : découvertes, valeurs sûres, diversité, public bon enfant et convivial, organisation sans faille malgré la météo pourrie. Petit point négatif mais celui-ci concerne l’ensemble des festivals auxquels ont a pu assister cet été : surfer sur la vague contre le harcèlement sexuel et moral dont que les femmes doivent parfois affronter en festivals ou ailleurs est tout à fait louable et à tout son sens. Mais pour permettre aux femmes de passer un bon festival il va falloir aussi mettre plus de toilettes pour elles, beaucoup plus ! On le répète, cette constatation on l’a faite partout où nous sommes allés.

Avant le festival on aura entendu quelques critiques quant à la programmation jugée peu intéressante et fédératrice pour le grand public. On préfère écrire que le BSF a misé sur la diversité et sur pas mal de découvertes finalement. Les curieux auront été rassasiés en tout cas. Difficile de sortir l’un ou l’autre concert du lot pour le mettre plus en valeur car on aura vu et entendu vraiment beaucoup de belles choses de qualité durant ces cinq jours. Alors on va être petit joueur et ne pas faire de choix. On a aussi aimé le demi-litre de bière à 4 euros, flâner au hasard et se perdre dans les allées des nombreux food trucks présents. Brussels Summer Festival on te dit «  à l’année prochaine », du 19 au 23 août 2020 !

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