En 1964, alors qu’il n’est absolument pas connu, Jacques Brel joue sur la petite scène de l’école de St Bertuin (Malonne), le 12 septembre 2014, Vandaveer s’y produit à son tour, pour un concert musicalement riche.
Ils n’étaient pas nombreux, les badauds venus écouter le duo américain Vandaveer. Mais les fans étaient là, et nous aussi d’ailleurs. En mission pour Scènes Belges, nous avons pu rencontrer ce groupe tout aussi atypique que pourraient l’être les USA.
Vandaveer, c’est tout d’abord Mark Charles Heidinger, le leader du groupe. Une voix d’1m80, une chemise « Guns & Roses » et une guitare folk. Il a un côté cow-boy, « américana music » oblige. L’air sérieux et professionnel disparait sitôt les balances finies. Nous découvrons un Mark incontrôlable dans la loge des artistes. Il cherche à créer une « ambiance » comme il nous le dit. Il court partout, éteint des lumières, en allume d’autres, ouvre des portes, joue avec les miroirs, … Son atmosphère est créée, sombre et laissant place au calme. C’est sans doute ce qu’il cherche.
Rose Guerin arrive elle aussi. C’est la voix féminine du groupe. Grande blonde visuellement très extravertie, de nombreuses étoiles colorées sur les bras. Elle commencera par une gymnastique assez particulière avant d’aller s’étendre dans le divan de la loge. Très calme, elle écoute Neil Young, qu’elle nous confesse adoooooorer (« I loooooooooove Neil »). Il semble être sa muse.
La salle ouvre ses portes et nous sommes conviés pour une interview, dans la loge des artistes. Il n’y a pas de stress palpable, ce sont des habitués de « la demi-heure avant le show ». Des pros !
De retour dans la petite salle de concert, décidément si froide. Nous prenons place sur les chaises en bois (d’époque) qui feront un bruit épouvantable à chaque mouvement durant le concert. Et on attend. Mais les vrais artistes ne commencent jamais à l’heure de toute façon.
Arrive enfin le grand moment. Après un très bref discours d’introduction, Vandaveer est là et l’ambiance est au rendez vous. Mark a retrouvé son calme et Rose semble complètement détendue. Le groupe commence avec ses titres les plus connus (dig down deep, fistful of swoon, …). Le public suit, frappe dans les mains, l’ambiance est bon enfant. Renforcée par Mark, tentant de parler français, blaguant sur la chanson à venir, sur notre langue, on pourrait même dire que c’est familial. On regrettera tout de même l’accent de Washington, très marqué, rendant difficile la compréhension de ses blagues. Il avait pourtant fait un effort en interview…
« Et maintenant, une nouvelle chanson qui parle d’un meurtre »
Les thèmes de Vandaveer sont présents, la voix et la musique aussi. Parfaitement maitrisé, le mélange vocal de Rose et Mark est comme à son habitude, fabuleux. Aidé par la bonne acoustique de la salle, le public est bercé par les mélodies du duo. Trop peut-être. Le creux que nous avons ressenti au milieu du concert est notre plus grand regret. Sans doute parce qu’il est tard et parce que c’est de la musique acoustique. Et que le show n’est pas très visuel… Mais le public se réveille vers la fin du concert, au point que sous les demandes de rappels, le groupe reviendra deux fois sur scène. Malgré la fatigue (visuelle) de Rose, Mark s’imposera sur scène et, quitte a être seul pour deux chansons, obtiendra ce qu’il veut : toucher le public par sa musique. Il invite toute la salle dès la sortie de la scène, pour parler. Une mission « autographe et convivialité » qui sera couronnée de succès.
Et c’est au final la bonne conclusion de ce concert. Une ambiance conviviale, un Vandaveer très pro avec sa touche si particulière. Ils s’en iront le lendemain, tels des missionnaires, toujours dans le noble but de partager cette musique. Qu’ils font d’ailleurs si bien.
PS: Pour ceux qui se le demandaient, « Vandaveer » est un nom donné à leur famille (parce que, oui, Rose et Mark sont frère et sœur) depuis plusieurs génération, et qui vient du flamand. « Une histoire de printemps et de ruisseau », selon Mark.