On ne voudrait pas trop préjuger du sens de la ponctualité qui anime (ou pas) ces lauréats du Franc’Off 2013, mais une chose est certaine : le jour où il a été procédé à la grande distribution de la bonne humeur, Les R’tardataires étaient à l’heure ! Mieux même : ces Liégeois-là sont arrivés un poil en avance, de manière à en faire plus ample provision. Histoire d’en glisser généreusement dans Mieux vaut tard que jamais, leur premier album. Et de ne jamais en manquer sur scène, leur biotope naturel où, là non plus, ils n’ont jamais dû invoquer le sacrosaint principe du quart d’heure académique.

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Notez, l’académisme, c’est aussi peu leur truc que le démontage et le remontage les yeux andés du réveil Bayard de type Sonnefor : Les R’tardataires sont emmenés par deux MC’s, Max(ime) et Ced(ric) – pour les présentations : qui se connaissent depuis les bancs de l’école -, mais leur hip hop en français dans le texte trouve du ressort côté funk, reggae, voire même rock ou influences manouches. Et pour les compléter, ces présentations, précisons que le duo aux micros est épaulé par un groupe de cinq musiciens, parce que tout simplement, « ça rend les choses plus vivantes » : Benoît (basse), Aurélien (batterie), Andréa (clavier), Sébastien (guitare) et DJ Nsk (scratches).

A l’autopsie, ces finalistes de la Biennale de la Chanson française (ils ont terminé sur la
troisième marche du podium en 2012) n’ont peut-être pas avalé une montre, mais ils sont généreux dans le groove et se font observateurs ironiques quand il s’agit de démonter les rouages de l’existence quotidienne. Comme les choix (« L’homme ne sait pas ce qu’il veut »), la procrastination (« La folie des glandeurs »), la vieillesse (« Mamy blues »), la cigarette qui fait rigoler (« 22, fais tourner ! ») ou le plaisir simple d’une canette de bière (« Soirée mousse »).

« Mieux vaut tard que jamais » est autrement plus convaincant que les excuses listées dans le texte d’« En r’tard » ! Genre : « J’ai raté l’ascenseur, j’ai dû attendre le suivant ». Voilà un disque qui ressemble à une bulle dans le temps. Qui délimite son propre fuseau horaire, où le seul dommage collatéral du second degré et de la vibration positive qui y règnent serait comme une envie de passer en mode festif.

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