Les R’tardataires, groupe de hip hop liégeois, étaient à l’heure du rendez-vous fixé par l’Inc’Rock ce troisième jour.
Un concert qui s’est révélé être une excellente surprise, un set très carré et travaillé où le second degré était très présent, le groupe qui a la particularité d’être composé de « vrais » musiciens a séduit un public hétéroclite très réceptif en ce début de dimanche après-midi.
Un début de saison des festivals qui coïncide avec la sortie (le 19 mai) de leur premier album « Mieux vaut tard que jamais ». L’occasion de se poser quelques instants avec deux des membres du groupe.
Scènes belges : Vous êtes aujourd’hui à l’Inc’Rock dans le cadre de la journée dédicacée à la musique urbaine. Votre musique est certes du hip hop, mais vous la définissez vous même comme du hip-hop, funk, reggae second degré. Comment vous positionnez vous dans un évènement comme celui-ci ?
Les R’tardataires : On est fondamentalement hip-hop dans notre manière de travailler. La rigueur propre à ce courant musical est très présente chez nous mais on veut absolument associer d’autres couleurs et surtout ne pas se prendre au sérieux, le second degré est indispensable pour nous. Cela nous a semblé évident dès le départ et musicalement notre volonté de jouer avec des musiciens en live, de nous éloigner de la formation DJ plus classique nous a permit d’aller vers un autre public, de fouler d’autres scènes et nous en sommes ravis. La semaine dernière, nous étions aux Aralunaires, ce qui est tout sauf un festival de musique urbaine à la base. Le public était là et a été très enthousiaste. On aime ça aller chez les gens, ils sont ouverts. Le fait qu’on ne se prenne pas au sérieux a un super bon impact sur notre relation au public.
Aujourd’hui, nous avons joué dans le cadre d’une scène très hip-hop et ça s’est super bien passé.
Même si on s’est éloigné de l’univers hip-hop classique, finalement, comme nous faisons notre travail avec beaucoup de sérieux sans se prendre au sérieux, on arrive à faire notre place.
Il faut dire qu’aujourd’hui, la scène rap est en mutation selon nous, deux courants se distinguent. Il y a toujours le rap dur mais une scène plus ouverte se développe avec un aspect conscient mais aussi plus festif et plus démocratique.
SB : On attend votre album depuis de nombreux mois, la sortie a été reportée à plusieurs reprises. Cette fois, il est là, nous l’avons dans les mains. Vous nous en parlez ?
R : L’album sort le 19 mai dans les bacs avec une belle distribution. On l’a voulu très complet et assez « classique » dans sa conception. On a mis beaucoup de temps à le faire car on ne s’était pas rendu compte de ce que cette façon de bosser (Ndlr : poser trois ans de travail en même temps) impliquait. Rassembler les bonnes personnes, aller au bout de chaque phase du travail. Cet album, le premier, est pour nous une manière de faire une photographie complète de notre travail des trois dernières années. Il est très dense, 17 morceaux, une intro, un interlude, un titre caché donc forcément on s’est retrouvé à court de temps… Mais finalement avec un nom comme le nôtre, on était presqu’obligé de ne pas être dans les temps.
On entre dans la promo de l’album, on va le défendre sur scène (Francofolies, Ardentes), on est très impatient.
Ce qui est étrange, c’est que la sortie de l’album est pour nous aussi une page qui se tourne, on sent qu’on est déjà prêt à réfléchir au prochain album. On sait déjà qu’on ne travaillera plus de la même manière. Sur ce premier album, on a attendu d’avoir beaucoup de matière ce qui au final nous a un peu débordé au moment de finaliser le disque. Là, pour le prochain, je pense qu’on va aller vers un travail plus progressif, pas après pas.
Les R’tardataires fixent rendez-vous au public lors des Ardentes et des Francofolies de Spa. D’ici là, leur premier album « Mieux vaut tard que jamais » sera disponible dans les bacs et sur les plateformes dès le 19 mai prochain. La chronique de l’album sera prochainement disponible sur Scenesbelges.be
