Nous voilà “enfin” à cette dernière journée de festival… Sentiment très mitigé car c’est bientôt la fin, mais cela annonce également un final absolument tonitruant et dantesque pour nous. Depuis l’annonce des horaires de passage des groupes, nous avons repéré l’enchainement absolument incroyable Corey Taylor, Queens of the Stone Age, The Offspring et Foo Fighters ! Autant vous dire que là-dedans se trouve deux de nos groupes préférés, et un artiste qu’on apprécie très fortement en live. La fin de journée et de festival s’annonce idyllique.

On démarre tout ça sur la Mainstage 1 sous un soleil radieux avec les Suédois de Blues Pills et leur blues rock psychédélique qui nous plait tout particulièrement. Pas de nouvel album sorti pour le moment, juste quelques singles assez prometteurs, on ne sait donc pas trop à quoi s’attendre pour leur set. La voix et la présence sur scène de la chanteuse Elin Larsson nous font un sacré effet à chaque fois, elle arpente la scène de gauche à droite tout en allant chercher du regard la moindre personne du public présente. Niveau setlist le groupe nous sort un set best-of avec une majorité de titres issus du dernier album Holy Moly! sorti en 2020. Sans oublier vers la fin du set leur incroyable morceau Devil’s Man sur lequel la voix d’Elin est toujours aussi époustouflante. Voilà un excellent premier concert de la journée, on avoue avoir un peu cramé dans les premiers rangs mais heureusement l’organisation arrose le public entre chaque concert.

Petit point technologie, nous avons eu la chance de tester une invention formidable pendant le concert de Blues Pills. Un gilet immersif pour les personnes malentendantes, c’est un gilet avec divers endroits de vibrations qui vous aide à ressentir le rythme et le type d’instrument, c’est vraiment hyper inclusif comme expérience. Le Hellfest a investi dans plusieurs systèmes comme celui-ci et il est à disposition des festivaliers qui en ont besoin, moyennant caution. Si vous avez votre propre système qui se connecte en Bluetooth, vous pouvez vous rendre à la console son et demander à vous connecter. N’étant pas malentendant il faut quelques minutes pour s’habituer au système mais c’est quelque chose de très intuitif. C’est une magnifique initiative mise en place par le festival qu’il ne faut pas hésiter à relayer. Il faut également souligner que le festival est très accessible pour les PMR / PSH et que beaucoup de bénévoles sont présents sur site et dévoués pour que tout le monde puisse passer le meilleur festival possible.

Pas de Show me The Body car vu les difficultés de circulation, nous avons préféré nous éviter ce calvaire durant le dernier jour afin de se préserver pour la suite. On en profitera pour nous rassasier avec les fabuleuses tourtes et frites de patates douces, notre valeur sûre de ce festival. Ainsi que faire nos emplettes au stand de merchandising des groupes du jour qui n’est pas évident à trouver mais nous avons pu dégoter le tout dernier T-Shirt de Queens of the Stone Age dans le modèle qui nous intéressait.

Le début de l’enchaînement des grandes hostilités débute sur la Mainstage 2 avec l’incroyable frontman et chanteur de Slipknot, Monsieur Corey Taylor. Nous avons déjà assisté à sa performance le weekend dernier lors du Graspop mais on ne va clairement pas s’empêcher de reprendre du plaisir en retournant le voir ici à Clisson. Même si la setlist est exactement la même, logique, son interaction et sa prise d’espace sur scène sont différents. Ce ne sont pas des messages pré-enregistrés qu’il récite par cœur juste pour faire genre. Bien sûr le message de fond est le même mais on constate véritablement de la sincérité dans ce qu’il dit et fait sur scène. Il enchaîne les chansons avec toute son aisance vocale que l’on trouve tout bonnement hallucinante, aussi à l’aise dans un chant clair que lors de ses cris les plus bestiaux. Il dédicace le très beau morceau Black Eyes Blue de son album CMFT sorti en 2020 à sa Queen et parvient déjà à nous toucher par sa sincérité et l’émotion qu’il y met. Toute une partie du public dans la fosse s’assied pour le premier morceau du passage acoustique, Snuff, c’est incroyablement inattendu et beau, ça a rendu ce moment encore plus magique. Après, grosse surprise car il joue le morceau From Can To Can’t issus du projet Sound City initié par Dave Grohl mais malheureusement pas d’apparition surprise de ce dernier… Ah dommage ! Il dédicace ensuite le très touchant morceau Home à sa femme, l’amour de sa vie, Alicia, qu’il aime depuis sept ans, qui l’a rendu plus fort et l’a incroyablement aidé lors de sa dépression il y a six mois. Il l’avait déjà dit au Graspop en précisant qu’il le dirait absolument sur chacune de ses dates pour exprimer à quel point elle est importante pour lui. Il nous termine tout ça avec un Duality très énervé comme on l’aime. Ce concert est encore une très belle claque, vraiment Corey Taylor est un frontman comme on en retrouve très peu avec une palette archi diversifiée.

On ne pensait pas vivre ça un jour, mais voici l’heure des gigantesques Queens of the Stone Age sur la Mainstage 1 du Hellfest ! Dire que nous sommes fans de ce groupe depuis plus d’une vingtaine d’années serait faible… Nous ne les ratons pas lors de leurs passages en Belgique, même avec un son absolument immonde au Sportpaleis. Heureusement nous sommes sur la plaine du Hellfest et on sait que le son sera bon. La bande à Josh Homme débarque sur scène en toute décontraction, ils savent ce qu’ils ont à faire et ils ont dû passer du bon temps en backstage avec leurs potes.

Dès leur arrivée on sait qu’on va assister à une bonne performance, on les connaît à force. Et ça ne loupe pas, ils démarrent le concert avec Regular John, morceau qu’ils ne jouent pas souvent et on est lancé ! Enchainement avec The Lost Art of Keeping a Secret, nous sommes aux anges, on se met déjà à chanter les refrains et sautiller comme les plus jeunes là-bas devant. Le groupe se lâche pas mal sur les passages instrumentaux des morceaux, n’hésitant pas à les prolonger et continuer de jouer leurs riffs entrainants. Josh Homme interagit assez peu avec le public contrairement à ce qu’on a l’habitude de voir en Belgique, mais bon Spider-Man n’est pas là non plus pour tisser un lien particulier entre le groupe et la foule. On ne va pas vous mentir on prend un pied de cinglé sur chacun des morceaux, surtout les plus anciens évidemment comme Burn The Witch, Go With The Flow ou encore le morceau le plus sexy de la terre à nos yeux Make It Wit Chu. A côté de ça, il reste très sympathique de découvrir les compositions du dernier album ici, même si dans ce but il vaut mieux un concert en salle. Le show des QOTSA, notre pinte de Moscow Mule (n’oublions pas les traditions même si nous ne l’avons pas encore mentionné cette année) et le soleil qui commence doucement à se coucher, le décor est idyllique en tout point. On ne pourrait pas être à un meilleur endroit à cet instant T, la programmation – la météo – l’ambiance du festival – les gens avec qui nous sommes, tout est réuni pour passer un moment divin. Le son gras des guitares et de la basse du groupe est comme du miel pour nos oreilles, on ne le dira jamais assez mais on profite d’un son incroyable ! Josh Homme passera tout de même un nouveau morceau dans le frontstage pour le plus grand plaisir des fans aux premiers rangs. Le finale No One Knows enchaîné avec A Song for The Dead est un grand classique du groupe et bordel l’effet est toujours aussi dantesque ! Nous voilà bien chauffé pour le moment que nous attentions avec impatience…

Lorsque les dates de l’édition de cette année ont été annoncées, on se doutait plus que très fortement qu’elles avaient été bougées pour faire venir ce groupe cultissime du rock moderne. Les Foo Fighters sont bel et bien au Hellfest aujourd’hui et c’est la fête !

21h55, soit cinq minutes avant le début officiel, ce grand fou de Dave Grohl débarque en courant sur scène suivit par ces comparses et ça gueule déjà dans le micro ! Le riff de All My Life démarre et la folie s’empare de nous à son tour, l’énergie brute avec laquelle le groupe vient de débarquer sur scène décoiffe alors que nous sommes quand même au Hellfest, et que du lourd nous en avons vu. Les morceaux s’enchaînent à une vitesse complètement dingue : No Son of Mine et The Pretender sans aucune pause avant un Walk qui nous touche particulièrement depuis les événements du Pukkelpop 2011. Dave prendra la parole par après pour faire leur petit discours habituel de présentation et dire qu’ils sont là pour jouer le plus de morceaux possibles. D’une honnêteté implacable le Dave ! Autant ils enchaînent les chansons autant ils semblent faire durer les parties instrumentales plus longtemps qu’à l’accoutumée et ils jouent “fort”, c’est hargneux. Un peu comme leurs potes de Queens of The Stone Age plus tôt dans la soirée. La setlist est vraiment délicieuse avec leurs plus grands classiques qui y passent Breakout, My Hero, Learn To Fly qui nous permettent de nous égosiller et exploser ce qu’il nous restait de voix. Au final assez peu de morceaux très récents du groupe, à part un The Teacher absolument sublime et dont la très longue partie instrumentale nous aura laissé bouche bée, les yeux rivés sur la scène à être complètement absorbé par la musique. Au 3/4 du concert le groupe s’accordera quand même un petit moment pour discuter avec le public et lancer des reprises de morceaux archi connus comme Sabotage, Mr. Crowley ou encore Paranoid ce qui sera le seul véritable moment de pause et d’interaction car après le groupe s’est lancé dans un final absolument fou ! Les titres Monkey Wrench, Best of You et le Everlong final nous aurons propulsés sur un nuage de bonheur dont nous allons relativement vite redescendre…

On regarde l’heure, ce que nous n’avions absolument pas fait de tout le show ce qui est plutôt rare, pour constater qu’il n’est que 23h45… On se dit alors que OK, ils ont commencé plus tôt mais ils vont revenir faire quelque chose de spécial pour le feu d’artifice peut-être… 23h50… 23h55… On se dit qu’ils attendent minuit que les autres concerts soient terminés… 00h00… 00h10… De plus en plus de gens partent, les sifflets et autres huées se font entendre sur toute la plaine du festival. 00h15.. Pratiquement la totalité du public s’est fait une raison qu’il n’y aura pas de feu d’artifice ni de final grandiose. Les écrans affichent simplement la communication pour la vente des tickets de l’an prochain qui aura lieu le mardi 09 juillet… Pas un merci, pas un bonsoir, pas de musique, rien du tout… On vous avoue que ça fout un sacré coup au moral d’avoir un final aussi abrupte…

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