Direction la capitale pour profiter du plus festif et métissé des festivals bruxellois : Couleur Café ! Bienvenu dans le parc verdoyant d’Osseghem, au pied de l’Atomium où musique, ambiance et animations sont mis sur un pied d’égalité.
Nous traversons tout le parc pour nous rendre à la Red Stage, pour débuter notre soirée en compagnie de blackwave. Le duo jazz hip-hop/rap/rock anverso-gantois composé de Willem Ardui et Jay Walker a la lourde tâche d’ouvrir cette mainstage mais ils ne se laissent pas impressionner ! Jay assure le rôle de rappeur et Willem celui de chanteur/producteur et la complémentarité est excellente ! On vous avoue qu’on les découvre en direct et on accroche bien.
L’alchimie des garçons, accompagné d’un jazz band de 7 musiciens, fonctionne très bien. On s’échauffe alors les muscles en douceur et on se laisse emporter dans leur univers aux multiples facettes au fil des chansons avec grand plaisir ! On ne manquera pas d’aller écouter plus attentivement leurs différents projets dont ‘no sleep in LA’, leur dernier album en date.
On part en cours de route pour aller découvrir le parc et les différentes animations proposées en ses quatre coins. On se rend donc à la Dub Stage pour écouter Reggaebus SoundSystem. On se mêle, le temps de quelques sons, à un groupe d’humains dansant – malgré cette chaleur écrasante – collé-serré en se laissant porté par ce que le soundsystem reggae/Dub nous propose et rejoignons cette sorte de transe généralisée.
Notre chemin continue jusqu’à La Plancha où commence un genre de cours de danse/zumba, mené par deux nanas ultra énergiques, qui se retrouve envahi en l’espace de quelques secondes. On se faufile pour s’extraire de cette bande de joyeux danseurs et continuons notre balade vers le Tieks qui accueille deux rampes de skate ! On y découvre des jeunes très talentueux divertissant aisément leur public à l’aide de figures diverses et variées.
Il est temps de redescendre vers The Fox qui se trouve sous un grand chapiteau aux allures de cirque pour découvrir la jeune Argentine de 23 ans : Sofia Gabanna. Rappeuse latino aux influences hip-hop, l’artiste débite ses punchs dans la plus grande aisance, le rythme est vraiment bon, le genre de boom-bap avec ce qu’il faut de rimes. Ce n’est pas ce qu’on a l’habitude de voir en festival et cette fraicheur fait du bien !
Retour à la Red Stage pour assister au concert de SOJA ! A-t-on vraiment besoin de les présenter ? Les Soldiers Of Jah Army est un groupe phare de la scène reggae qui se fait relativement rare en Europe – on les a croisé pour la dernière fois à Esperanzah! en 2018 – donc on ne pouvait pas les louper ! Une bonne dose de reggae roots rafraîchissant en ce début de soirée très chaude. Le groupe américain nous fait profiter de ses influences hip hop et rock qu’ils marient à la perfection avec un reggae engagé qui nous invite à grandir, à s’ouvrir à la diversité musicale mais également culturelle et à faire évoluer les mentalités. Les connaisseurs savent que le groupe – et le reggae en général – véhicule des thèmes engagés et pousse à élever les consciences et quoi de plus cohérent de les avoir programmés à Couleur Café.
Passage par The Fox pour danser sur le reggae RnB de la jeune jamaïcaine Jaz Elise ! Soutenue par le célèbre reggaeman jamaïcain Protoje, la chanteuse fait partie de la nouvelle génération et apporte un vent nouveau sur la scène reggae en y mélangeant délicatement la soul, le dancehall et le RnB. Accompagnée de cinq musiciens et deux choristes, l’harmonie est bien présente et ce petit groupe dégage quelque chose de très solaire ! Jaz Elise a une voix très claire qui, associée à ses influences, provoque bon nombre de déhanchés dans le public.
Petit passage par la Black Stage pour prendre la température avec Coco Em. On reste quelques minutes, suffisamment pour se faire entraîner au milieu de la piste de danse et faire un petit tour de toboggan puis retour à la Red Stage pour découvrir Fireboy DML.
Et quelle claque ! Le public est bien présent et attend l’artiste de R&B avec impatience. Le nigérien est accompagné de 2 bassistes, un claviériste et un batteur pour un superbe mélange africain qui nous réchauffe le cœur et les muscles en cette soirée rafraîchissante après une après-midi sous le signe du soleil brûlant. Le public est ultra bouillant et chante les paroles sans se faire prier, le sol du frontstage en tremble carrément !
Un look total black avec des baskets vert fluo, une ceinture de strass et une chaîne blingbling pour parfaire le look. On regrettera les musiciens qui sont un peu trop en arrière-plan à notre goût… Mais en voyant Fireboy DML prendre son pied, dansant avec ses tripes, on comprend pourquoi ses musiciens sont plus en arrière que pour les autres groupes de la même scène.
En parlant de danser… L’artiste fait bouger tout le monde sans exception ! Si si on vous jure qu’on a même vu le safety crew travailler leurs déhanchés ! Après les headbangers du Hellfest, ce déhanché chaloupé général fait beaucoup de bien à nos cervicales, peut-être un peu moins à nos pieds encore meurtris de notre week-end dernier sur la plaine de Clisson.
Quand on vous dit que le public est venu pour lui : il hurle d’excitation à chaque début de morceau. Un petit souci technique nous laisse deux minutes pour reprendre notre souffle et on repart de plus belle. L’artiste interagit beaucoup avec son public et va jusqu’à lui demander si quelqu’un veut venir danser avec lui sur scène – une fille de préférence précise-t-il – et finit par choisir une jeune fille du 1er rang qui rejoint la scène en courant. Et l’instinct de l’artiste était bon car elle a des pas de danse de feu !
45 minutes de show sont déjà passé sans s’en rendre compte et on presse donc le pas pour rejoindre The Fox où on doit se frayer un chemin dans un chapiteau subitement devenu bien trop petit pour accueillir Peet !
On connaît bien le bruxellois qu’on avait notamment croisé aux Francofolies de Spa l’été dernier alors qu’il rivalisait, avec brio, avec Mc Solaar qui se produisait en mainstage. Et quand on voit comment déborde le chapiteau de The Fox, il aurait largement pu s’approprier la mainstage de ce Couleur Café qu’il fréquentait comme festivalier quand il était ado.
Petite pause sur scène pour que Peet nous montre ses talents avec 3 kickflip bien maîtrisé – mais qui auront eu raison de ses nouvelles baskets blanches – avec le skate d’un jeune du public.
Pierre Mignon a sorti son dernier projet Todo Bien il y a quatre mois et est accompagné de son band de 5 musiciens ultras chauds bouillants pour le défendre sur scène. Peet est le 1er artiste de notre programme qui chante en français et c’est super cool que ce soit un artiste qui soit ici à la maison ! Il remercie d’ailleurs son équipe pour l’avoir amené là où il est aujourd’hui, à être sur scène et vivre de sa musique et il enjoint le public à prendre soin de soi et à ne jamais lâcher leurs rêves malgré les embûches. Le public sort les briquets pour ‘Verre en main’. Et oui, pas de smartphones en mode lampe de poche ici mais des briquets à la Old School qui colle parfaitement à l’artiste !
On a changé de scène, changé d’artiste et changé de style mais une chose ne change pas : on danse toujours autant ! Bon OK ce n’est pas le même déhanché mais ne vous inquiétez pas que nos pieds chauffent ! D’ailleurs, une pause s’impose, Peet nous demande de boire de l’eau afin de diluer l’alcool qui a coulé à flot pour certains et demande même au premier rang de boire quelques gorgées dans la bouteille qu’il leur tend. Après le chant, le skate et la prévention, Peet nous montre ses talents circassiens en faisant… des bottle flips ! Après quelques essais infructueux – le public ayant bu trop de gorgées dans cette bouteille – le bottle flip est réussi et la musique redémarre aussitôt avec ‘La Vibe’.
Gros coup de cœur pour son saxophoniste qui apporte une tout autre profondeur à la musique – il a d’ailleurs dégagé une énergie incroyable durant tout le set et pourrait remplacer Peet au micro en cas d’extinction de voix de ce dernier sans aucun souci !
‘Smooth 2.0’, le feat Peet – Roméo Elvis retentit, malheureusement sans ce dernier qui a l’excuse de monter sur la mainstage dans moins de 30 minutes. Mais Peet nous invite évidemment à aller assister au concert du Croco juste après.
Peet reste toujours autant la même valeur sûre et n’a pas dérogé à sa réputation ! Une bonne dose de kiff ! Mais en parlant du Croco, on quitte le chapiteau pendant la dernière chanson pour profiter un petit peu de l’ambiance nocturne avec les ribambelles de guirlandes. Et on manque de justesse de se faire percuter par un groupe de gaillards en train de jouer au frisbee – vive les frisbees LED pour ce genre de partie nocturne – comme si leur vie en dépendait.
On n’est pas les seuls à être parti plus tôt du chapiteau, un bon paquet de jeunes gens se mouvent pour avoir une bonne place pour le King de la soirée : Roméo Elvis ! Après cet excellent échauffement rap aux côtés de Peet, on se rend pour la dernière fois à la Red Stage pour le concert du bruxellois Roméo Elvis.
Roméo Elvis déroge à la règle des 3 premières chansons pour les photos donc on profite des 6 premiers sons pour se mêler au public et prendre la température alors que l’artiste vient présenter son dernier projet ‘Les galeries’ sorti il y a un mois et quoi de mieux que de le faire sur ces terres qu’il a également côtoyées plus jeune. Il n’aura pas fallu attendre longtemps pour découvrir son premier invité, Roswein, pour jouer leur feat ‘Dans mes idées x50’.
Il conquit définitivement le public en jouant, en plus de son dernier EP, des extraits de son dernier album Tout Peut Arriver – album qu’il n’a pas pu défendre comme il se doit, hormis à Bercy, conséquences du Covid – en commençant avec ‘Quand je marche (comme Ben Mazué)’.
Retour dans le passé, en 2018, avec ‘Pogo’, chanson habituelle du… pogo général qui date de l’époque Roméo Elvis x Le Motel. A défaut d’être dans cet énorme pogo, Roméo teste son endurance avec un nombre impressionnant de sauts bien hauts et bien puissants comme il faut. Sauts à cause desquels le Croco est obligé de faire tomber son t-shirt/casquette verts. Nous aurons également eu le plaisir de voir monter sur scène L’Or Du Commun, réunissant ainsi Swing, Primero, Loxley et Roméo pour notre plus grand plaisir !
Fidèle à lui-même, Roméo Elvis interagit énormément avec son public, joue avec et met le feu sans compter et ça, ça fait plaisir ! Quelle meilleure manière de clôturer notre passage à Couleur Café qu’avec une de nos figures emblématiques du rap belge ? On lâche alors appareils photo et calepin pour profiter à fond de la fin du concert.
Soirée terminée, nous prenons la direction de la sortie en profitant des échos lointains de ECHT ! qui finit son concert à The Fox. Couleur Café a eu la brillante idée de transformer le dépôt de leur gobelet réutilisable en une partie de jeu avec un énorme panier de basket à la sortie qui invite les festivaliers à y lancer leur gobelet. S’en vient évidemment le pari de savoir qui lancerait son gobelet du plus loin. Mention spéciale aux braves humains qui prenaient la peine de ramasser les gobelets victimes des nombreux paniers manqués ! On déplorera un énorme mouvement de foule pour une sortie un chouïa trop étroite mais bon, on patiente en profitant du spectacle de l’Atomium illuminé juste devant nous…