C’est à la veille de la sortie du deuxième volet de leur trilogie, « La Planque » que les Dalton posaient leurs instruments sur la troisième scène de l’Inc’Rock.
L’occasion de discuter avec deux des quatre membres du groupe de cette nouvelle aventure.
Scènes belges : On est à la veille de la sortie de votre second disque (le 5 mai), ce soir marque de départ de la saison des festivals. Vous qui êtes en groupe de scène, comment vous sentez-vous ?
Dalton Télégramme : On est heureux et impatients. On fait une proposition qui sur le disque est beaucoup plus « live », le premier était très léché. Ici, on s’est nourri de l’expérience scénique. Nous nous sommes posés quatre jours et nous avons enregistré dans des conditions très proches de celles du live. C’est un des avantages de ce projet en trois épisodes. On peut évoluer d’un disque à l’autre, bouger nos limites et modifier nos repères. C’est une vraie chance.
SB : La première tournée était celle de la découverte pour le public, vous avez gagné de nombreux prix ce qui vous a donné une certaine visibilité.
Sur cette seconde tournée, vous avez l’impression d’être attendus, que le public est déjà avec vous?
DT : Nous nous voyons toujours comme des outsiders. Pour nous, tout est à faire. Une date comme aujourd’hui, dans une région qui nous est moins connue, est un défi.
SB : Un projet de trois épisodes c’est un sacré défi. Comment en êtes-vous arrivés à cette démarche de projet à long terme ?
DT : On n’avait pas conscience de ce que cela représenterait à la base mais on est heureux d’être dans cette aventure. On passe d’une idée à l’autre, le format des trois épisodes nous permet d’évoluer dans un canevas.
Je crois qu’on était, et que l’on est encore, rempli de doutes, mais on est déterminé. On a la conviction que ce que l’on propose peut toucher le public tout en étant très atypique.
Nous sommes quatre et nous formons une équipe, un groupe soudée, et grâce à ça nous n’avons pas peur que cela s’arrête car nous savons que quoiqu’il arrive nous ferons de la musique ensemble.
SB : Votre musique a régulièrement été qualifiée de cinématographique. Quel est votre point de vue sur cette perception du public ?
DT : Quand on fait de l’Americana, il est clair que l’on est dans une démarche qui peut faire appel à des souvenirs de cinéma. Quand on écrit, on se fait des films, on imagine. Nous pompons dans nos racines bien sûr mais le principal est issu de notre imagination.
Nous avons envie d’embarquer le public avec nous, d’être dans un mouvement. C’est également pour cette idée d’être en mouvement que nous aimons le concept de tourner et pas uniquement dans des lieux dédicacés à la musique (Ndlr : lors de la première tournée, le groupe avait notamment joué dans les gares avec l’idée d’aller vers un public qui n’était pas à cet endroit pour écouter de la musique).
SB : Quel est votre programme dans les semaines à venir ?
DT : Nous jouons dans de nombreux festivals dont certains à l’étranger, en Roumanie, en Bretagne, en Suisse. Nous revenons à Bruxelles, le 5 mai prochain pour le lancement du second volet « La Planque ».
Puis, nous retournons à Montréal et c’est une vraie joie. Montréal, c’est une scène qui nous inspire dans notre travail car là-bas, il n’y a aucune gêne à chanter en français sur de la musique western, bluegrass. On attire pas mal les programmateurs étrangers car nous sommes dans un mouvement très différent de ce qui se fait sur la scène rock wallonne. On se sent bien là-bas, on sait qu’on va être reboosté, que l’énergie sur place est très nourrissante.
Ce que nous aimons c’est nous faire plaisir sur des projets, ne pas trop réfléchir, avancer. Par exemple, en ce moment on tourne pas mal dans les écoles avec les Jeunesses musicales et c’est chaque fois enrichissant. On est face à des gamins qui sont « obligés » d’être là pendant cinquante minutes, reste à nous de les convaincre. Finalement, on est à chaque fois dans une remise en jeu.
SB : Le second album est là, vous en êtes déjà à penser au suivant ?
DT : Pour le premier on avait beaucoup maquetté, pour le second on s’est préparé en jouant beaucoup, pour le troisième on sera sans doute dans une autre démarche.
On y pense mais là on est vraiment dans la sortie du second disque.
C’est donc un groupe fin prêt et hyper enthousiaste qui se préparait à monter sur scène et le concert fut à la hauteur des attentes.
Le public a accueilli l’originalité du groupe avec beaucoup d’entrain et s’est laissé embarquer dans ce road movie musical.
Il y avait énormément de connivence entre les membres du groupe. Musicalement parlant, on a assisté à un déploiement d’énergie et de partage festif.
On a hâte de découvrir ce disque et de revoir les quatre liégeois dans les prochains festivals et le 15 mai prochain pour leur release bruxelloise à l’Arrière scène.