Troisième journée sous des températures caniculaires à Clisson, comme pour l’ambiance ça ne fait que monter et on va atteindre des sommets aujourd’hui ! Avec la chaleur qui règne à en faire fondre le goudron des routes, soyons honnêtes, on se rend sur le site en fin d’après-midi quand les températures maximales sont passées… Mais ce n’est que pour mieux profiter des concerts auxquels nous allons assister aujourd’hui car nous irons sous la Altar. Ce n’est pas dans nos habitudes, mais avec sa programmation orientée vers les musiques progressives et l’une de nos belles découvertes pré-festival, on ne va pas bouder son plaisir quand même !

Néanmoins… Que ne serait pas une journée de festival au Hellfest si on ne passait pas voir comment se porte la maison et donc direction la Valley pour débuter par les allemands de My Sleeping Karma et leur stoner rock psychédélique instrumental. La plaine est sacrément bien remplie pour les accueillir et le groupe semble particulièrement content de jouer ici. Il y a une connexion qui se créé instantanément entre eux et la foule, comme quoi il n’y a pas « forcément » besoin d’un chanteur pour avoir cette connexion, cet espèce de dialogue entre la foule et le groupe. Les riffs sont aussi chauds que l’atmosphère et pour démarrer c’est tout ce qu’il nous fallait, la nuque est échauffée on peut y aller !

Nous repartons vers la plaine principale pour ce que l’on pensait être le concert ‘rock-copains‘ que nous nous faisons chaque année. C’est ce concert où on profite surtout de la musique de loin, en n’y prêtant qu’une demie-oreille et en discutant avec les amis présents et les gens que l’on croise chaque année au festival. Mais ici ce ne fut pas le cas, parce qu’avec Black Country Communion les musiciens sont d’une telle virtuosité qu’il est impossible de décoller les yeux et les oreilles de la scène. Ce super-groupe complètement dingue est composé de Glenn Hugues (ancien bassiste / chanteur de Deep Purple), Joe Bonamassa (virtuose de la guitare), Jason Bonham (fils de John Bonham, batteur de Led Zeppelin) et Derek Sherinian (ancien claviériste de Dream Teather), excusez du peu. C’est tout bonnement époustouflant ce qu’ils sortent, chacun avec son instrument de prédilection. Nous assistons à un véritable récital. Les mecs jouent comme ils respirent, ça semble d’une simplicité et d’une fluidité quand ils le font, on sent terriblement bien la maitrise de chacun d’eux. Au final nous sommes bluffé par le groupe et nous devrons prendre le temps plus tard pour discuter, parce que là on est resté bouche bée.

Nous ne bougeons pas très loin pour nous rendre vers l’Altar avec un groupe pour qui c’est une date toute particulière. C’est le dernier concert du guitariste David Ramis Åhfeldt et du chanteur Loïc Rossetti avec The Ocean et nous n’allions surtout pas rater ça car on suit et apprécie fortement le groupe depuis une bonne quinzaine d’années. Nous n’exagérons pas en disant que dès les premières secondes du concert, on sent qu’il y a quelque chose de particulier dans l’air. En plus de la voix déchirante de Loïc Rossetti qui transmet un large panel d’émotions, on sent que le groupe y met toutes ses tripes pour offrir le meilleur de lui-même. Un petit bémol cependant, c’est assez rare que pour le souligner, mais nous n’avons pas trouvé le son excellent pour le coup, un peu brouillon, ne rendant pas vraiment honneur à la qualité de production du groupe sur album. Mais ça ne nous a clairement pas empêché de profiter et apprécier chaque instant du concert avec des blast beat tonitruants et dévastateurs ! Délicieusement furieux et incroyablement touchants, les allemands ont réussi une magnifique prestation dans un chapiteau conquis.

Toujours sur cette même scène, nous avons pu assister à l’une des découvertes les plus dingues que nous avons fait cette année, à se demander comment est-ce que nous avons pu passer à côté de ça, avec les italiens de Vola. Le métal progressif « Toolien » qu’ils envoient est d’une précision chirurgicale. Nous mettons tout de suite les pendules à l’heure, parce qu’ici le son était divinement impeccable, absolument parfait sur toute la ligne ! Que ce soit les claviers, la guitare, la batterie, la basse ou le chant, chaque piste était magnifiquement mixée et l’ensemble n’était que du miel pour nos oreilles. Ils enchainent les morceaux avec quelques pauses de temps à autre pour remercier le public présent de les soutenir comme ils le font. Un autre gros point fort du groupe est leur travail lié au graphisme, que ce soit pour la réalisation des pochettes mais aussi des clips et ici en l’occurence des projections qu’ils utilisent en live. Chaque morceau a droit à sa projection et ses effets, tout en ayant une continuité et une cohérence du début à la fin. Ils termiront d’ailleurs avec les mêmes motifs que ceux qu’ils ont utilisés sur le premier morceau. Nous sommes complètement conquis et avons passé une heure dans les étoiles, à cotoyer le divin à travers la prestation de Vola. C’est un groupe que nous le louperons sous aucun prétexte si l’occasion de les voir en salle se présente.

Nous terminons en beauté et intensité sur la Valley avec Russian Circles. Un groupe qui démontre aussi qu’il n’est pas nécessaire d’avoir un chanteur pour transmettre des émotions, leurs riffs parlent pour eux. Les américains sont actifs depuis une vingtaine d’années et s’ils sont au sommet ce n’est pas pour rien. Ce qu’ils nous ont livré ce soir au Hellfest est digne des meilleures expériences musicales que vous pouvez vivre si vous aimez l’introspection et l’état cathartique que ce genre de musique peut provoquer. Un autre gros point fort du groupe est son show light, vous pouvez rester les yeux grands ouverts, complètement ébahi par ce qui s’offre à vous, que ce soit dans les moments lumineux et colorés comme dans ces instants plus sombres. Nous sommes complètement hypnotisés et le temps n’a plus aucune espèce d’importance, tout ce qui compte ce sont les rythmes, les riffs et la lourdeur que le groupe balance avec une perfection divine. Une sorte de fusion avec la musique elle-même.

Quand toute cette beauté s’arrête, il est difficile pour nous de reprendre nos esprits et on avoue que le retour se fera avec la tête dans les étoiles, celles que la musique nous aura fait cotoyer tout au long de cette journée.

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