Sortir un album c’est faire le choix de s’exposer à la critique, de la plus bienveillante à la plus virulente qui soit. Critique d’autant plus sévère à l’heure des réseaux sociaux où chacun s’autoproclame expert dans n’importe quel domaine choisi au hasard. Rudy Léonet n’est pas de ceux là.
Personnage haut en couleurs des radios du service public et des médias francophones, c’est depuis longtemps que son phrasé et sa plume n’en finissent pas de générer enthousiasme, admiration, crispation et levée de boucliers à cause de prises de positions musicales parfois très tranchées. Quand on a reçu l’info que l’ancien Directeur de la défunte Pure Fm, journaliste musical et animateur avec son ami Hugues Dayez (le « Monsieur Cinéma » de la RTBF) de l’émission Les 5 heures, sortait un album de musiques électroniques on s’est dit qu’il ne devait pas avoir froid aux yeux et que l’exercice allait passer ou casser. Et la critique sera d’autant plus sévère à son égard au regard des avis parfois très durs et sarcastiques qu’il a pu émettre au sujet des productions d’autres artistes. Rudy Léonet peut effectivement être par moment totalement énervant mais il n’en reste pas moins une encyclopédie vivante de la musique moderne et ça, personne ne pourra le lui enlever.
Et donc, ce premier album sobrement intitulé « Home » ? Une très bonne surprise ! Oui, nous aussi on l’attendait au tournant. Il faut reconnaître que cet album est très bien produit et se présente comme une sorte de compilation de la musique électronique au travers des décennies, entre des sonorités venant des années 80 et 90 mais aussi des influences plus actuelles. Un ordinateur, un bon casque audio et un clavier offert par le regretté Marc Morgan à la fille de Rudy Léonet, et le voilà qui nous sort 12 titres produits et composés directement chez lui, à la maison. Au programme il y a de la musique électronique dans le sens le plus noble du terme. Rudy Léonet réussi à rendre l’ensemble cohérent sans que cela ne se transforme en un espèce de fourre-tout musical riche mais bordélique. Il n’a gardé que la richesse des influences et des sonorités. On ira quand-même pas jusqu’à dire que cet album est une synthèse de la musique électronique mais il y a un peu de ça quand même. L’homme s’est fait plaisir en créant comme bon lui semblait, sans objectif précis, si ce n’est la satisfaction personnelle d’un travail bien accompli. Pas question d’élitisme musical non plus : avec 12 titres en 42 minutes, c’est sur un format et une construction finalement très pop-rock que cet album a été composé, loin de la structure musicale répétitive et évolutive qui est propre à la techno, mais plus comme des morceaux de musique instrumentale avec des enchaînements de couplets et de refrains, sans paroles et avec des sonorités électroniques. Finalement très accessible. La bonne surprise musicale de cette fin d’année en somme, d’autant que tout ça est accompagné d’une série de clips où Rudy Léonet a également été à la manœuvre. Pour écouter et découvrir tout ça, il suffit de cliquer par ICI !
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