L’ère du numérique et du streaming met à notre disposition une quantité quasi-inépuisable de musiques qu’il nous est impossible d’explorer dans sa globalité. L’avantage : c’est une ressource abondante et d’une richesse infinie pour les passionnés de musique. Le désavantage : “trop is te veel”, autrement dit, on risque la saturation, l’overdose, et l’étincelle de cette passion risque de disparaître. Mais de temps en temps (on espère le plus souvent possible), il y a un album, un artiste qui nous tombe dessus un peu par hasard, ou qu’on a été écouter par curiosité. Et là c’est LA claque. Celle qu’on attendait pas, ou plus, celle qu’on a pas vu venir. Celle qui nous hérisse les poils alors qu’on pensait que ce genre de phénomènes physiques et émotionnels appartenaient, pour nous, au passé.

Sorti en début d’année, sans faire de bruit mais sans crier gare non plus, l’album “JOURNEY TO THE DAWN” du producteur belge MACGRAY nous a fait ressentir tout ça. Il y a sur cet album quelque chose qui appartient au monde contemporain, mais aussi de parfois futuriste, tout en nous renvoyant aussi dans notre passé culturel et musical à l’époque des grands compositeurs. Un peu comme Worakls et Laake l’ont fait sur leurs derniers albums respectifs. On retrouve la même approche de la musique électro : soignée, propre et équilibrée, juste comme il faut, pour nous faire danser et valser, mais sans basculer dans le gros beat un peu crado et vite fatiguant. Il y a quelque chose de cérébral et transcendant comme la musique de Rone peut le générer, il y a aussi quelque chose de très organique et humain, comme la musique électronique de Thylacine peut le faire sentir aussi. On retrouve aussi de manière récurrente un piano, parfois nostalgique, parfois furieusement dansant, évoquant les production du berlinois Nils Frahm. Au fil de l’écoute de cet album on pense encore à d’autres producteurs belges, tout aussi prometteurs, que sont Elefan ou Rari. MACGRAY réussi à  aborder la musique électronique comme un vecteur d’émotions et d’onirisme, par des rythmes et sonorités riches et peaufinées, sans jamais basculer dans la facilité de formules déjà usées à l’infini ou basiques, ni dans un élitisme musico-intellectuel forcément clivant et vite lassant.

MACGRAY opère avec magie comme tous ces artistes et producteurs, et marie à la perfection la musique électronique avec la musique classique. Deux univers qui sont encore souvent présentés comme incompatibles et opposés à l’extrême. Et pourtant, MACGRAY relève le défi que Berlin fasse danser Vienne, et que Vienne fasse valser Berlin, pour Un voyage jusqu’à l’aube.  Ce mariage n’a rien de forcé, il n’y a aucun doute sur la beauté du consentement des époux ! Dans un autre registre et pour faire un parallèle avec le monde de la bande dessinée, on peut dire que cet album est comme un album de Tintin, il est à mettre dans les oreilles de tout le monde, de 7 à 77 ans, chacun y trouvera de quoi éveiller sa sensibilité musicale, que l’on soit branché clubbing (et donc forcément en manque pour l’instant) ou musique classique.

Pour aller écouter cette pépite, il vous suffit de cliquer ICI !

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