Voilà maintenant déjà plus de 30 ans que le duo Britannique d’UNDERWORLD inonde les dancefloors, les salles et festivals avec leurs beats électroniques. Au milieu des années 90, marquées par le phénomène des raves parties, ils ont catapulté la techno sur les ondes des radios du monde entier avec leur titre “Born Slippy”. Morceau qui a marqué une génération entière dont l’œil se met encore aujourd’hui à briller avec émotion à chaque fois que ses premières notes résonne quelque part. Mais à coté de ce mausolée de la musique électronique, Underworld c’est aussi une discographie d’une grosse dizaine d’albums et surtout un ambitieux projet gargantuesque lancé début novembre de l’année passée : “DRIFT”. Le concept : chaque semaine pendant un an proposer un nouveau titre en ligne. Tout ça a été rassemblé dans un joli package récemment commercialisé. Les vétérans ont encore de la ressource !
Branle-bas de combat ce vendredi soir à Anvers. Il y a la Night of the Proms au Sportpaleis et Underworld donc à la Lotto Arena. Deux salles quasi mitoyennes. Du coup ça met quand même un peu de bordel. Direction la petite sœur du Sportpaleis pour nous. Et c’est vers 19h30 que cela s’anime gentiment : les lumières s’éteignent, des nappes de synthés commencent à se répandre dans la salle et un jeu de lumières bleutées venu du centre du plafond éclaire la fosse et les gradins. La scène est quand à elle pour le moment noyée dans les fumigènes et l’obscurité. Petit à petit d’autres couleurs apparaissent et la puissance sonore augmente. Les sonorités se font plus nineties aussi, tout cela sent bon pour la suite.
C’est finalement à 21h15 que la scène prend vie. Et ça commence avec une vidéo de drift projetée sur 5 écrans géants ! Les deux sujets de Sa Majesté, Karl Hyde au chant et Rick Smith aux machines, arrivent sur une scène entièrement vide, à l’exception des quelques machines et ordinateurs placés au centre. Ils attaquent directement avec “S T A R” et ses sonorités robotiques, issu du fameux projet “Drift”. Le son est énorme, démesuré. Les limitations sonores d’application en Flandre ont été mises de côté ce soir il semblerait. Et c’est tant mieux. Le premier qui met des boules quies a perdu ! Ça tombe bien personne ne les met. Tout le monde a gagné ! Et ça va durer comme ça plus de deux heures !
Ils ont beau avoir la soixantaine et les cheveux bien gris (voir blancs) l’énergie est toujours là , et sans temps morts. Karl Hyde chante, danse et on se demande à quel moment il reprend son souffle. Il est constamment éclairé par un halo de lumières blanchâtres du plus bel effet, notamment lorsque la salle est plongée dans l’obscurité. Mais la plupart du temps c’est une déferlante de lumières multicolores qui tournoient, de projections sur les écrans géants, de lasers et de vagues de fumigène qui constituent le visuel du set. Et de son côté Rick Smith ne lâche pas ses machines et ses synthés, balançant les samples et les beats sans broncher. Le duo a connu son heure de gloire dans les années 90 et au début des années 2000 mais aujourd’hui en 2019 c’est comme si leur musique n’avait prit aucune ride. Ils ne se sont pas enfermés dans un style ou dans une époque, ils ont continué à explorer les possibilités sonores quasi infinies qu’offrent la musique électronique, sans s’éparpiller non plus.
Après un démarrage assez nerveux le set alterne entre les morceaux de “Drift” et d’autres titres piochés dans toute leur discographie. On a particulièrement apprécié l’épileptique et hypnotique “Border country”. En milieu de set, le tempo se fait plus posé, mais cela n’est que temporaire. Notre seul petit regret dans cette setlist sera l’absence du titre “Scribble” issu de l’album Barking.
La dernière partie du set est menée sur un mode “tu danses ou tu meurs” avec l’étincelant “Two month off” et l’offensif “King of snake” notamment. La salle est plongée dans un véritable brouillard de fumigène que les lumières et autres lasers peinent à percer. C’est en toute fin de set qu’ils se décident à lâcher l’arme de guerre ultime qu’est “Born Slippy” : hystérie complète, bras en l’air, larmes qui coulent, pas de danses improbables, quelques slams et gentils pogos, et surtout de grandes accolades générales. Le pouvoir de ce morceau sur une foule reste impressionnant. Ils viennent clôturer et peaufiner leur concert avec “Always loved a film” et une version déchainée de “Moaner” où tous les boutons du son et du light show semblent avoir été poussés au maximum. Les deux British ont le souci du travail bien fait, sans afficher la moindre lassitude ou baisse de régime malgré les années qui passent. God save the Queen and Underwold !
Pour la setlist du concert de ce vendredi c’est ICI
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