Nous devons bien avouer que nous étions sceptiques mais surtout curieux quand les Francofolies ont annoncé leur nouvel aménagement.
Rassembler toutes les scènes dans et autour du Parc des Sept heures semblait être un pari audacieux.
Ce jeudi marquait l’ouverture des festivités musicales et l’essai est transformé.L’esprit convivial des Francofolies de Spa est renforcé par la nouvelle configuration du site.
Tout le monde peut cette année voir ce qu’il veut avec un pass unique et ça c’est plutôt bien. Fini les festivaliers à deux visages. Ceux qui déambulaient dans le Village et ceux qui avaient leur sésame pour l’Hotel de Ville, ce qui souvent voulait aussi dire ceux qui avaient opté pour la version éco et ceux qui pouvaient se permettre de débourser plus pour voir plus. Cette année, c’est la fête. Un véritable pas vers une démocratisation de la musique. Avec un pass à 113,50 euros pour quatre jours ou 53,50 euros par jour, on peut tout voir ce qui fait des Francos un festival à la portée de tous et toutes.
C’est avec un programme haut en couleurs que la version 2.0 du festival s’est ouverte ce jeudi. Sur la scène Proximus, les Liégeois d’Atomic Spliff ont déjà fait monter la température et ont transporté les festivaliers à Kingston, au son de leur reggae ragga énergique. Atomic spliff, c’est l’assurance de déjà décoller dès l’entrée du festival !
Amir les suivait sur la même scène. Le finaliste de la saison 3 de The Voice France et représentant de la France au concours Eurovision de 2016 a attiré un public nombreux déjà conquis et a assuré le show.
Notre promenade découverte du nouveau site nous a ensuite conduits à la scène Sabam for Culture. On y a retrouvé Delta, déjà présent aux Francos 2017. Le duo belge a une fois encore, en visant les étoiles (leur premier single), fait profiter le public nombreux d’un beau moment musical à ciel ouvert (titre de leur premier album) sous le soleil toujours bien présent en cette fin d’après midi sur le Parc spadois: Delta est sans nul doute un groupe taillé sur mesure pour le festival francofou !
C’est en compagnie de l’envoûtante Clara Luciani (ex membre de La Femme) que nous avons entamé la soirée. Le grain de voix grave et suave de la Marseillaise a emporté le public présent sur la scène Trace pour un voyage souvent empreint de mélancolie, mais aussi plein de punch et franchement rock, avec un talent évident et une présence folle. On a un peu l’impression d’assister au concert de la fille spirituelle de Françoise Hardy. Le coup de coeur du jour.
Tel Iggy Pop, Roméo Elvis a, quant à lui, livré une véritable performance presqu’animale. Vêtu du maillot des Diables rouges, qu’il a vite laissé tomber, dévoilant un torse noueux et nerveux à l’image de sa musique, le bruxellois a pris le public à bout de bras et lui a fait faire tout ce qu’il voulait. La réaction des spectateurs était impressionnante. C’est une génération qui était présente sur le site de la scène Rapsat. Des filles et des garçons qui trouvent en Roméo un fer de lance de leur réalité. Un rap sec et précis, équilibré entre phrases chocs et réflexion. Un placement impeccable et une manière de dire les choses très explicitement ne sont pas sans rappeler 1995 et Alpha Wann.
Le groupe belge L’or du Commun, avec lequel il avait fait ses premiers pas dans le rap, était sur la même scène juste avant. C’est donc tout naturellement qu’ils ont rejoint le rappeur liane pour le final. Celui qui se définit lui-même comme un enfant des Francos qu’il a souvent fréquenté avec son père et où il a également été bénévole, a définitivement démontré que le rap n’est peut encore être synonyme de communion.
Alors qu’on aurait pû les attendre sur la scène Rapsat, c’est au cœur du parc que les Girls in Hawaii se produisaient en début de soirée. C’est avec un soleil rasant que le groupe a pris possession des lieux. Une atmosphère qui collait parfaitement à leur set qui avait été adapté par rapport aux nombreuses dates de la tournée 2018. Entre leurs désormais classiques et titres du nouvel album, les GIH n’ont pas manqué leur énième rendez-vous avec les Francofolies. Y allant crescendo, ils ont littéralement mis le feu à la scène Proximus pour leur final. Jeux de lumières impressionnants et sons électros ont mis le point final à leur prestation.
C’est avec le show de Lost Frequencies que nous avons laissé Spa ce jeudi. Convaincus que la fête ne fait que commencer.
A suivre……
Ch. Cotton & X. Piron