Sysmo n’est pas un collectif comme les autres. Sysmo est un concept. Et un sacré concept puisqu’il rend à sa musique son aspect communautaire. Ce collectif de quatorze percussionnistes nous rappelle que la musique est avant tout une affaire de connexion entre les êtres… 

sysDans un concert de Sysmo, la musique n’est pas un objectif. Elle est un moyen. Un moyen de rassembler les corps et de volatiliser les esprits. Le concept est simple, frais et organique : treize percussionnistes, un meneur et une foule de gens qui dansent. Chacun à leur tour, les membres du groupe prennent le lead des treize autres pour emmener le collectif dans une virée folle de percussions totalement improvisée. Le leader se tient devant les autres et balance ses ordres à coup de langage des signes et d’extase galopante, jouant avec ses pairs comme s’ils constituaient son unique instrument. Les séquences sont endiablées, spontanées, sont marquées par leur instantanéité, et plongent rapidement notre chaire dans une enthousiasmante transe. Une expérience brute faite de montées, structurée à la manière d’un show electro, s’accélérant progressivement jusqu’à l’explosion. Tam-Tam, djembé, bongo, maracas, grosse caisse, cymbales – et une foule d’autres surprises : tous concourent à faire danser un public multi-générationnel, dans une rythmique organique et tribale, pénétrant les entrailles à la manière d’un millier de coeurs battant à l’unisson. On n’écoute pas Sysmo, on le vit. Rapidement, je ne fais plus qu’un avec la musique. J’en veux encore, toujours plus, je baigne dans une exaltation surréaliste, et je prie pour que ce moment ne s’arrête jamais. Sysmo est probablement une des mes meilleures surprise live depuis de nombreuses années…

Mochélan Zoku en guest star !

Sysmo est probablement le seul groupe proposant un abonnement pour ses concerts. Etrange? Pas du tout, puisque chaque concert est unique, 100% improvisé, et qu’il suffit de goûter à l’un d’entre eux pour ressentir un puissant besoin de réitérer l’expérience. Chaque show se voit par ailleurs accompagné d’un invité qui vient, le temps d’une demi-heure, mêler sa voix, sa guitare ou ses platines au flot sismique du collectif. Jeudi dernier, c’est Mochélan Zoku qu’on était heureux de redécouvrir sur scène. Le rappeur carolorégien, dont la réputation n’est plus à ériger, a relevé avec brio le défi difficile mais réjouissant de poser son flow délectablement nonchalant sur la machine de guerre que sont quatorze tambours résonnant tels les pas d’un millier d’hommes lancés dans une implacable marche conquérante. Contradiction surprenante et asymétrie des sons, le vacarme emmène la verve de Mochélan si haut que l’on regrette de n’y avoir droit que le temps de trois chansons, même si celles-ci s’étalent chacune sur près de dix minutes de live.

En conclusion, j’ai assisté à un show puissant, unique et inoubliable. Deux heures de sueur ne nous laissant aucun répit. Et je compte bien ne pas en rester là…

Echantillon pour la route :

 

www.sysmo.be

Bruxelles (Atelier 210)

4/2 (invité : Olivier Thomas) – 7/4 – 5/5 – 2/6

Bruxelles (Recyclart)

3/3 – Anniversaire 3 ans de Sysmo

Liège (Reflektor)

18/2 (première) – 17/3 – 21/4 – 19/5 – 16/6

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