Quand un artiste sort des sentiers balisés de la chanson commerciale, il prend tous les risques.
Celui de ne pas être diffusé sur les ondes, celui de ne pas être programmé dans les salles de spectacle, celui de ne pas être suivi par le public.
Christophe Miossec est un preneur de risque et ce depuis le début.
Le Brestois, rugueux comme une falaise, n’a jamais répondu à l’appel des sirènes de la grande distribution. Mais son public l’aime et lui est fidèle.
Miossec est tout d’abord un homme de texte et de musique organique. Il est cabossé, sec et dégage à la fois une infinie tendresse et une force naturelle qui forcent le respect.
L’homme est un nuancier à lui tout seul. Sur scène, il dégage une atmosphère troublante. Sa silhouette, chapeau sur la tête, un peu vouté, voix en retrait, il absorbe le public dans un tourbillon trouble et onirique. Il secoue, fait battre le cœur plus vite, augmente la tension artérielle de par l’intensité de son interprétation.
Revenu à des arrangements plus ancrés et plus simples, il déverse son émotion teintée de mélancolie et d’espoir. Le public ne s’y trompe pas, il sait qu’il vit un moment rare de partage, il offre une belle écoute à l’interprète. Que ce soit « Rose » ou « Tonnerre », les classiques renforcent le lien. Le nouvel album est un écrin duquel Christophe Miossec sort des cailloux bruts mais précieux.
Les programmateurs de l’EDEN, du 140 ou encore du Centre Culturel de Bastogne ne se sont pas trompés en programmant le Breton. Ils ont fait carton plein. Quand l’audace est au rendez-vous de la qualité, le public ne peut répondre que présent.
Les photos de son passage à l’EDEN sont disponibles dans notre galerie.
Miossec sera à la Maison de la culture de Tournai le 14 février 2015.