C’est avec l’émotion d’un vieux fan que j’ai ouvert le dossier de presse relatant le “making of” du nouvel album de Pink Floyd, et définitivement dernier album du groupe, qui sera déposé dans les bacs des disquaires dès le 10 novembre 2014.
Pink Floyd… Comment expliquer l’influence fondamentale de ce groupe sur la musique populaire du XXe siècle sans tomber dans les inévitables lieux communs ? Comment ne pas réveiller, au fond de ma mémoire, les 3 concerts époustouflants auxquel il me fut donné d’assister, à l’aube des années ’90, et ces shows qui sont encore considérés, en 2014, comme un des sommets inégalés de l’art scénique ? Comment ne pas émettre de commentaires dithyrambiques sur le jeu d’un David Gilmour, véritable pilier de la technique guitaristique, avec son sens du toucher, ses sonorités et son phrasé uniques…
The Endless River fait suite aux prises réalisées pour The Division Bell, en 1993. Nick Mason, Rick Wright et David Gilmour, membres officiels de Pink Floyd (rappelons que Roger Waters ne fait plus partie du groupe depuis le milieu des années ’80) enregistrent alors plusieurs morceaux qui ne figureront pas sur l’album.
Rick Wright décédera en 2008 et les deux membres restant décideront de sortir ce qu’il considèrent comme un hommage à Rick Wright. Il s’agit donc des anciennes bandes, réécoutées, revues et retravaillées de façon à faire de The Endless River un album s’inscrivant en plein dans le XXIe siècle.
Et il est vrai que les rares extraits qu’il nous a été donné d’entendre, s’ils évoquent de suite l’univers des deux derniers albums du groupe, laissent aussi percevoir quelque chose de plus abouti, de plus peaufiné, un peu dans l’esprit des albums solos du maître Gilmour.
Au final, l’album présente 18 morceaux, servis sur un double CD au design magnifique, oeuvre de Ahmed Emad Eldin, jeune artiste égyptien de 18 ans, dans l’esprit du légendaire créateur des pochettes de Pink Floyd, Storm Thorgerson (Hipgnosis), décédé en 2013.
Une seule chanson: “More Than Words”, aux paroles joliment écrites par Polly Samson – Madame Gilmour à la ville – et des instrumentaux présentés comme les “4 faces de cette chanson”. Le concept reste donc bien floydien !
Les puristes de la période “Syd Barret” n’y trouveront sans doute pas leur compte: l’album se veut actuel, dans la continuité de l’évolution du groupe légendaire. Mais l’épure semble parfaite, ciselée, réfléchie, travaillée par ces orfèvres du son… – comment pourrait-il en être autrement ?
Et il m’est d’avis que de nombreux guitaristes succomberont de nouveau sous le charme de Gilmour, pierre angulaire du monde de la six-cordes, ce 10 novembre !