C’est dans le cadre du Wacolor que Saule s’est posé quelques instants à nos côtés, histoire de faire un point juste avant de repartir pour une seconde saison de festivals et de rencontres avec son public.
C’est en effet assez atypique de défendre un album sur deux saisons de live et de rencontrer le même succès auprès des fans. Rencontre avec un boulimique de la vie, débordant de projets et qui pose un regard très ajusté sur ce qui lui arrive et sur le chemin qu’il veut suivre.
Scènes belges : Saule, tu as été présent l’an dernier sur de très nombreux festivals. Te revoici pour une saison de plus. C’est assez rare que pour être souligné. Pourquoi avoir rempilé ?
Saule : C’était inattendu. On a commencé l’an dernier avec de gros festivals. Mon intention était de finir cette saison et de me mettre sur de nouveaux projets dont mon prochain album ou encore le nouveau spectacle du Lido ou le conte pour enfant que je crée pour Mons 2015. Mon tourneur m’a appelé, une dizaine de festivals voulaient nous inviter. Au même moment, on commençait à avoir une vraie demande d’autres pays comme l’Italie, où l’album est disque d’or. On s’est posé la question de savoir si tout était compatible. Ca semblait l’être, nous adorons l’ambiance du live et des festivals donc on s’est laissé aller et on a embrayé pour une seconde saison. On va prendre du plaisir pendant les festivals, du Quebec à Kinshasa, puis je reviendrai à mes projets en cours. C’était un beau cadeau qu’il aurait été difficile de refuser.
SB : Sur les festivals de l’an passé, on a vu un nouveau public te découvrir. Quand tu préparais l’album, tu pensais rencontrer ce succès ?
Saule : Depuis deux albums, les personnes qui nous voyaient en concert nous faisaient des retours super positifs de nos prestations live. Parfois, on sentait qu’ils auraient aimé retrouver cette énergie sur un disque.
Au moment de réaliser cet album, il nous est apparu comme évident que nous devions essayer d’approcher au plus près cette énergie. Il y avait l’envie aussi de faire un disque avec une vraie dimension scénique. Pour ce qui est du succès, on ne peut jamais prédire même si ici, avec Dusty men, on a vu des portes s’ouvrir tant ici en Belgique qu’en France ou encore en ce moment à l’étranger. Mine de rien, pour un artiste belge, c’est important de s’internationaliser. Quand tu chantes en français en Belgique, tout le monde attend que tu t’exportes. Pour beaucoup c’est synonyme de succès mais c’est aussi un bon moyen de découvrir d’autres choses.
Pourtant, sur Dusty Men, je n’avais pas l’impression de réellement ouvrir mon univers. Ce titre ne me correspondait pas tant que ça finalement. Après en avoir discuté longuement avec Charlie Winston, j’en suis arrivé à la conclusion que ce titre qui, on le sentait, se voulait un tube en devenir, ne serait au final qu’une clé pour ouvrir des portes, qu’un appel pour que les gens me découvre réellement sur scène. Là le disque sort au Québec, il tourne en Italie et en France, finalement cet album naît et renaît depuis 18 mois.
Ce qui est intéressant, c’est qu’on rencontre des publics différents et qui surtout ne me connaissent pas bien.
Ce qui est aussi génial, c’est que sur ce disque, on est une nouvelle équipe, on tourne depuis deux ans ensemble. On prend un plaisir énorme à jouer ensemble.
SB : Tes projets, tu l’évoquais, sont variés et nombreux. Tu en es où exactement ?
Saule : Mon conte pour enfant se voudra différent de ce qu’on propose habituellement aux gamins. Je vais donc dans un univers Tim Burton, un album à plusieurs lectures. C’est un concert qui sera monté pour Mons 2015 et qui, je l’espère, pourra être produit ensuite. J’ai vraiment envie de proposer une découverte aux enfants, ce que moi j’aurais aimé avoir quand j’étais petit.
Je suis aussi en train de travailler avec Franco Dragone sur le spectacle qu’il crée pour le Lido de Paris. Le monde de Franco Dragone est forcément extraordinaire. Il y aura des choses très spéciales. Venir me chercher, comme Franco l’a fait, en me donnant de la liberté dans des balises posées et imposées par l’ampleur du spectacle, c’est me permettre de casser mon univers, d’aller plus loin, de voir des ailleurs où on ne m’attend pas. J’aime prendre des risques.
Mon quatrième album arrivera mais je suis encore en digestion du troisième. J’observe beaucoup ce qui se passe sur scène, ça me nourrit. En une année de festivals, on a modifié le set, on se connait mieux, on réarrange. C’est vrai que c’est pas mal de choses en même temps finalement mais c’est très enrichissant de par la variété.
SB : Question rituelle, as-tu une manie avant de monter sur scène ?
Saule : On se tape dans la main mais d’une manière très particulière qui nous met le rouge aux paumes. C’est bateau mais ça nous porte plutôt chance jusque-là.
En effet, ça porte plutôt chance au géant Saule. Son concert au Wacolor a emporté le public avec fougue et énergie.
Belle rencontre avec un artiste incroyable de talent et de volonté.
Saule est à (re)découvrir sur scène cet été et à l’automne, ne le manquez pas car il n’y aura pas de troisième saison d’affilée pour cause de projets audacieux.
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