Bastian Baker a fait son grand retour sur les scènes belges en ce début d’été, à l’occasion du Wacolor. Nous avons eu la chance de rencontrer l’artiste suisse, ex-coach de The Voice, à l’issue d’un concert haut en couleurs, qui a mis le feu à un parterre de jeunes wavriens dont on ne sait trop s’il fallait imputer l’euphorie à la seule présence de la star ou à la fin des examens. Il nous livre ses impressions et nous parle de son prochain album.
Scènes Belges : Ca faisait longtemps qu’on ne t’avait plus vu du côté de chez nous… Ca fait quoi de remettre les pieds en Belgique ?
Bastian Baker : C’est toujours un immense plaisir. Il y a peu d’endroit dans le monde où quand on débarque en festival, après une chanson, c’est déjà l’émeute. Tout le monde fait les mêmes gestes, on a l’impression qu’il y a une communion dans le public belge qu’on ressent tous ! C’est très très plaisant, et on revient chaque été avec grand plaisir. Ce n’est pas le cas partout…
SB : Le Wacolor, c’est un festival très jeune, on fête la fin des examens aujourd’hui. Ce concert, tu l’as vécu comment ?
BB : C’est chaque fois de l’adaptation, et c’est ça qui est cool. On est hyper flexible. Quand je suis sur scène en solo par exemple, je pense à la chanson suivante pendant que je joue la précédente, en fonction des réactions du public, pour garder les gens connectés… Aujourd’hui, on a modifié le set-lits en fonction de la manière dont le public était en train de réagir. Il fallait mettre un peu de tempo parce que c’est la fin de l’année, on fête la fin des exams ce soir, c’est les vacances, ils ont bu leur première bière, ils sont contents… Il fallait mettre un peu d’ambiance et d’énergie ! Effectivement, c’était un public très jeune, mais c’était jeune et enthousiaste, donc c’était cool !
SB : Tu es très présent médiatiquement, on t’as beaucoup vu à la télévision, dans The Voice, dans Danse avec les Stars… C’est une association évidente, selon toi, la musique et la télévision ?
BB : Il y a le noyau « musique », et puis après, il y a un nombre de racines et de chemins possibles à prendre, dont l’un d’eux est la télé. « The Voice » est une expérience hyper-positive, qui a marché dans les deux sens. C’est marrant parce que aujourd’hui, la musique est vraiment indissociable de la télé. C’est un média très fort ! Par exemple, même si on était déjà vraiment bien implanté, The Voice a clairement accéléré le processus qui fait qu’aujourd’hui, il y a encore autant de gens qui viennent à mes concerts. Après, je pense que ça reste deux choses différentes: si ton disque est mauvais, tu le vends pas et si tes concerts sont nuls, personne ne vient… The Voice, c’est de l’entertainment, c’est très bien fait et j’ai pris énormément de plaisir à participer, mais ça ne fait pas tout! J’ai fait quelques parenthèses télévisuelles parce que j’y vois surtout des opportunités immenses de rencontrer des gens, de collaborer avec des autres artistes, de découvrir de jeunes pousses… C’est une énergie exceptionnelle à chaque fois ! Après, quand j’ai vu, j’ai compris et je passe à autre chose. Mais il n’y a pas de stratégie télévisuelle en particulier, rien n’est prévu. Je prends les choses comme elles viennent, même si j’aime bien ça! Ce n’est pas un volet que je ferme, mais le vrai plaisir, il est là, il est sur l’heure qu’on va jouer, sur les tournées qu’on planifie, sur le voyage que ça nous offre, sur les frissons que ça procure quand le public chante tes chansons, c’est là qu’est la vrai énergie.
SB : Tu viens de sortir ton nouveau clip, Everything We Do, qui est aussi le premier single de ton prochain album. Sur ton site Internet, on peut y lire l’histoire de la chanson, comment tu l’as construite. C’est quelque chose d’important pour toi de partager ton processus créatif ?
BB : Sur chaque album, j’essaye en effet de mettre en lumière ce processus, de manière différente. Sur le deuxième, on avait fait un petit reportage en studio, avec quelqu’un qui me suivait toute la journée et on y dévoilait le processus d’enregistrement. Pour mon prochain album, je me suis dit que ces chansons avaient toute une histoire, elle ont toutes une symbolique, elles ont toutes été inspirées par quelque chose ou par quelqu’un, elles ont toutes été écrites dans un certain lieu, dans un certain contexte… Et c’est vrai qu’il y a une certaine ignorance du public par rapport au travail qui se fait en amont d’un album. Quand tu vas chercher un CD dans un magasin, tu prends le CD, tu l’achètes et puis basta ! Tandis que l’artiste qui est derrière, il a commencé par le produire, il a écrit les chansons, il a galéré sur les paroles, il a rechargé la prod, il a réfléchi au tracklist, à la cover… C’est un immense univers en fait ! Aujourd’hui, tout va très vite, on ne prend plus vraiment le temps de parler des chansons du point de vue de celui qui les a écrites. J’ai écrit des petits textes pour la moitié des chansons du prochain album où justement il y a ce côté super explicatif: où j’ai écrit, pourquoi j’ai écrit, quelles ont été mes influences, quelles étaient les émotions à ce moment-là… Et j’espère qu’avec ça, ça va donner une vue un peu plus personnelle de mes compositions. Qu’aux yeux des gens, ce sera plus que juste un mec qui vient chanter « Everything We Do » sur une musique sympa…
SB : Une petite info croustillante pour terminer ?
Haha, il faut que je fasse attention à ce que je vais dire… A chaque fois, je suis à deux doigts de balancer une énorme connerie! Sur le point de révéler mon homo-sexualité ou mon cachet de The Voice par exemple. Parce que 10 000 euros pour dix mois de boulot, c’est quand même beaucoup trop peu… Non je déconne! (rire) Tout ce que je peux dire, c’est qu’on est bientôt dans la dernière phase d’enregistrement de l’album et qu’il contiendra un duo avec une artiste qui vit en Belgique! Mais je ne peux malheureusement pas encore en dire plus…
Notre compte-rendu du Wacolor ici.
Bastian Baker sera en concert le 29 août à Spa pour le “Beau Vélo de Ravel” et à Thuin pour “Scènes Sur Sambre”