Autrefois pionnier de la scène alternative belge, aujourd’hui élevé au rang de légende du rock, Machiavel continue de nous surprendre par la diversité de ses compositions. Un rock progressif empruntant tantôt au folk, tantôt au reggae. Mario Guccio, le chanteur du groupe, dont le timbre nous évoque par moment celui de Phil Collins, pourrait rythmer la partie de sa seule voix, accentuant les syllabes et ponctuant les intonations quand le tempo s’accélère, capable de défier la loi de la gravité lorsque le set se fait plus aérien.
Mais c’est l’Orchestre Symphonique de Chambre de Wallonie, accompagnant le groupe, qui donne de l’ampleur à l’ensemble, transforme le mythique en épique, donne de l’élan aux envolées lyriques du chanteur, apporte du relief à la batterie et porte la symphonie jusqu’au creux de nos viscères.
Le concert se fait tantôt énergique, tantôt suave et nostalgique. La chaleureuse lueur des briquets se hissant au-dessus des têtes se mêle à la luminosité blafarde des écrans de smartphones, témoignant d’un public multi-générationnel. On retiendra le moment où Marc Ysaye a pris le micro, de sa voix de crooner, pour interpréter des titres un peu plus « soft rock », accompagné du piano seul. Un moment d’anthologie qui nous vaut de découvrir en live un morceau vieux de plus de 40 ans, écrit par le fondateur du groupe alors qu’il n’était âgé que de 19 ans.
On terminera en notant que le chapiteau a rarement été aussi plein durant cette édition que pour le concert de Machiavel. Il n’y a rien à dire, qu’on aime ou qu’on n’aime pas, Machiavel jouit d’une expérience incroyable, d’un professionnalisme irréprochable qui élève le groupe au rang de monstre sacré. Et ça déplace encore les foules après 40 ans d’existence… Serait-ce dans les vieilles casseroles qu’on fait les meilleures… ?
Retrouvez notre interview de Marc Ysaye, fondateur du groupe et directeur de Classic 21, très prochainement sur Scènes Belges !