Après une première journée déjà bien remplie, nous attendons qu’il fasse un peu moins chaud avant de nous rendre sur le site. Encore bravo à l’organisation d’ailleurs pour avoir mis en place des points d’eau à pas mal d’endroits, ainsi que des zones de rafraîchissement avec des brumisateurs qui sont particulièrement efficaces. Mais on ne va pas vous mentir, même avec tous ces dispositifs il fait très, très chaud et on cherche rapidement des coins d’ombre pour s’abriter. Le petit bois du Muscadet étant bien évidemment jonché de corps cherchant la moindre molécule de fraîcheur, on trace notre route vers notre divine scène…

Après avoir profité d’un peu de fraîcheur on retourne donc dans notre désert préféré pour les Québécois de Dopethrone. La plaine de la Valley est clairement moins remplie qu’hier pour Slomosa et on ne va pas s’en plaindre mais on sent que la majorité du public du jour est présent pour la tête d’affiche et rien d’autre. La circulation est plus aisée aujourd’hui et on se trouve un petit spot parfait à l’ombre de la structure adjacente à la scène et c’est parti pour le show. Au début on avait un peu peur que la chaleur ait fait trop tourner la tête au bassiste qui se met à taper sa basse avec le pied mais au final tout va bien, ce “pouilleux” fait toujours n’importe quoi selon le chanteur. La voix d’outre tombe de Vincent Houde est d’une intensité et d’un lugubre, on s’en régale ! Bordel qu’est-ce que c’est bon de démarrer sa journée de concert avec ce type de musique. On se répète mais c’est vraiment absolument parfait pour nous avec cette chaleur, tout est réuni pour se sentir dans l’élément fondateur de ce type de musique. Leur prestation est vraiment excellente, même si un peu chaotique entre les morceaux avec leur communication mélangeant français, québécois et anglais. C’est à s’y perdre ! Durant les morceaux on hoche furieusement de la tête et ça nous plait, les cinquante minutes du concert sont passées à une vitesse hallucinante et on a refait le plein de dopamine.

Il est plus ou moins 20h30 lorsque le groupe The Hu débarque sur la mainstage du festival et heureusement qu’ils ne sont plus programmés sous un chapiteau car la plaine est noire de monde ! Ils ont une belle popularité ici au Hellfest et n’hésitent pas à jouer avec le public pour entretenir cette complicité. Le soleil se couchant et les températures devenant complètement vivables ça permet au public de se déchaîner aux rythmes des chants gutturaux des Mongols. Bien joué de la part des programmateurs qui ont encore fait un choix gagnant ici en permettant à un maximum de gens de prendre leur pied sur un groupe atypique.

On reste sur la plaine principale pour assister au début du show de Muse, parce que quand même, il faut voir ce qu’ils peuvent donner ici à Clisson. Le festival s’est pris des salves de commentaires négatifs pour la programmation d’un groupe jugé moins cohérent à l’affiche par une minorité mais il faut avouer que les anglais s’adaptent à merveille et répondent de la plus belle des manières à leurs détracteurs en fournissant un début de concert hyper énergique, rentre dedans et avec une sonorité bien dure. D’ailleurs, la plaine était particulièrement remplie (autant que pour Slipknot, Iron Maiden ou Metallica) pour un groupe que soi-disant si peu de gens veulent voir sur ce festival. Ils jouent de manière puissante, mais il faut avouer que le son aurait mérité d’être bien plus percutant. L’effet de puissance retombant alors assez vite. Entre leurs morceaux ils en profitent pour jouer des riffs de groupes habitués du festival comme Slipknot ou Gojira, très bien joué de leur part, on apprécie.

On quitte la mainstage pour repartir vers la Valley et assister au concert du groupe qui est resté caché sur l’affiche durant quelques semaines en tant que Very Spécial Guest… Le Hellfest réussi encore une belle prouesse en alignant Hermano ce soir après avoir réussi à avoir Botch en 2023, on peut dire que nous sommes particulièrement gâtés par la programmation de la Valley. Le groupe est en hiatus depuis pas mal d’années car John Garcia, le chanteur, aime batifoler de groupes en groupes et de projets en projets, il est donc compliqué de pouvoir être partout en même temps pour faire une tournée. L’aisance sur scène des gaillards est indécente, ils ont une prestance qui n’a d’égale que leur réputation. Le show light est à la hauteur aussi, on en profite d’autant mieux que l’obscurité s’installe. On assiste à une prestation cinq étoiles et à titre pesonnel on peut cocher le fait d’avoir vu un projet supplémentaire de John Garcia qui reste une voix emblématique du style stoner / desert rock.

Vient enfin l’heure de notre cérémonie chamanique tant attendue… Heilung est un groupe que l’on a découvert il y a un tout petit peu moins de dix ans et qui nous a instantanément scotché. Le projet artistique proposé par cette entité multiculturelle (Danemark, Norvège, Allemagne) nous a transcendé dès la première écoute et le voir ce soir, sur la mainstage du Hellfest en cloture de journée est un doux rêve auquel on ne pensait pas assister un jour. Pouvoir vivre cette expérience avec toute la démesure du décors et la taille du festival rend cette expérience encore plus magique. Comme on l’a déjà dit, un concert dépend aussi de l’instant présent et avec qui vous êtes pour le vivre.

On a été plus que comblé par ce qui nous a été proposé, la scénographie est divine, les costumes, les décors, etc… du début à la fin tout est judicieusement et délicieusement maitrisé. On a juste à ressentir tout ce que le groupe envoie et on se le prend directement dans les entrailles. Que ce soit lors des mantra guerriers qui nous transcendent à nous imaginer au bord de l’assaut du Gouffre de Helm, tel des hordes d’orcs se motivant aux sons des tambours de guerre dans le Mordor. En opposition avec les moments plus délicats composés de chants mystiques évoquant la nature et la maternité. Nous repartons vers notre campement avec la rythmique martiale encore en tête et un sourire jusqu’aux oreilles de cette journée encore incroyable.

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