Grosse soirée dans l’Orangerie du Botanique avec les concerts de Liturgy et Lingua Ignota. On a déjà pu assister aux deux shows cette année au Roadburn festival et malheureusement nous n’avions pas du tout été conquis à l’époque… Peut-être à cause du timing pour ces deux prestations, mais quoiqu’il en soit, nous avons décidé de refaire le déplacement pour tester à nouveau l’expérience, car on sent qu’il y a quelque chose…
Présentation du premier projet de la soirée avec Liturgy, groupe de Black Metal venant tout droit de Brooklyn, New-York. Initialement c’était un projet solo de Hunter Hunt-Hendrix créé au milieu des années 2000, avant de se transformer en un quatuor. Ils sortent leur premier album Renihilation en 2008 et leur dernière production, As the Blood of God Bursts the Veins of Time, EP de 4 titres est quant à lui sorti cette année. Ils ont connu un changement de line-up en 2019 avec les arrivées de Mario Miron à la guitare, Tia Vincent-Clark à la basse et Leo Didkovsky à la batterie.
Ensuite ce sera au tour de Lingua Ignota, alias Kristin Hayter, originaire de Lincoln, Rhode Island aux Etats-Unis de monter sur scène. Elle a malheureusement subi beaucoup de traumatismes, aussi bien psychologiques que physiques durant une grande partie de sa vie, ce qui peut expliquer le côté très sombre de son univers. Elle a sorti son premier album “Let the Evil of His Own Lips Cover Him” en autoproduction en 2017, et le dernier en date “Sinner Get Ready” est quant à lui sorti en 2021 sur le label Sargent House. Sachant mieux ce à quoi nous allions assister, en connaissant beaucoup mieux les artistes et les morceaux, on était prêt et impatient que ça démarre.
La soirée commence donc avec Liturgy, dont la timidité au micro lors des communications avec le public contraste violemment avec leur musique et le chant black métal de la plupart des morceaux. Pas de décors particuliers, les 4 musiciens sont en formation classique sur scène et l’image est projetée sur le fond. On note déjà pas mal de monde dans la salle, il est clair que les deux groupes de ce soir sont attendus. Cette fois-ci on a droit à un set plus classique du groupe, ils ne jouent pas en intégrale leur dernier album. On ne vous cache pas que c’est pour notre plus grand plaisir d’avoir un set différent de ce qu’on a eu en avril. Ça secoue violement la nuque dans le public et on se fait défoncer par la double pédale avec grand plaisir ! On est franchement transporté par la musique et le chant particulier du frontman.
En milieu de set nous avons droit à un morceau du premier EP, Immortal Life, sorti en 2007. Le dernier morceau joué est issu de l’EP sorti cette année, un long morceau progressif. Ils annoncent par la même occasion la sortie d’un nouvel album l’an prochain qui devrait se nommer 93696.
Après un passage éclair au bar pour se prendre un rafraîchissement, retour direct dans la salle car comme dit plus haut, les deux prestations de ce soir sont attendues et il y a pas mal de monde qui est resté dans la salle à attendre Lingua Ignota.
Ambiance pesante et lourde en début de prestation. Kristin Hayter dispose doucement ses éclairages sur scène, dans un calme et un silence qui sont rares pour un début de concert. Après cette mise en place scénique, Lingua Ignota démarreavec le titre Many Hands issus de son dernier opus Sinner Get Ready, suivi par le seul morceau qui provient de son précédent album, Galigula, elle joue son fameux titre Do You Doubt Me Traitor. Les images projetées et la scénographie sont aussi dérangeantes que poétiques et les diverses émotions émanant de la chanteuse sont véritablement palpables. On sent tout son mal-être quand elle déclame les textes de ses chansons, l’intensité qu’elle parvient à nous transmettre peut paraitre malaisante à certains moments, ce qui nous aura certainement rébuté un peu la première fois, mais maintenant que nous y sommes mieux préparés, on peut se le prendre de plein fouet et “apprécier“.
Après une bonne demie-heure de set elle descend de scène pour continuer à chanter dans le public, éclairée d’une des lampes qu’elle a installée plus tôt. Cet échange avec le public qui n’est pas forcément au premier rang permet à plus de monde de ressentir au plus près les émotions que transmets Lingua Ignota. Lors de ce passage parmi le public, on sent un regain de vigueur et le set semble alors moins sombre que sur le début. Cette sensation continue au fur et à mesure que le set continue et on “respire” un peu plus, l’ambiance est un chouilla moins pesante.
Le set se termine avec une très belle reprise du titre Jolene de Dolly Parton, morceau apprécié d’une majorité mais dont la signification prend un tout autre sens avec l’interprétation de Lingua Ignota. Donc au final, nous avons beaucoup, BEAUCOUP, plus apprécié les deux sets ce soir au Botanique que lors du Roadburn, la soirée était intense et il nous faudra quelques jours pour redescendre réellement de celle-ci mais on est bien content de s’être laissé tenter une deuxième fois pour revoir ces artistes !