Attention les jeunes, groupe culte ! Tangerine Dream nous vient tout droit d’Allemagne et des années 70, mais avant tout ça, qu’est-ce que c’est que le Krautrock ? C’est du rock progressif, expérimental, psychédélique venu d’Allemagne à la fin des années 60 mais utilisant majoritairement des instruments électroniques. Sans ce style musical, pas de post-rock, ambient ou la new age.
Avant de passer au concert, une petite présentation de Tangerine Dream est nécessaire. Car le groupe a déjà changé pas mal de fois de composition, généralement en fonction des périodes et expérimentations musicales. Le groupe a donc démarré à la fin des années 60 avec Edgar Froese comme instigateur principal et membre constant jusqu’à son décès en 2015. 1973 marque la fin de leur première période, Pink avec pas mal d’interprètes qui entoure Edgar. Ils enchainent durant une dizaine d’années avec la période Virgin, jusqu’à la moitié des années 80, période pendant laquelle le groupe connaitra pas mal d’évolutions. Ils vivent alors rapidement les périodes Blue et Melrose dans la deuxième moitié des années 80. Durant Seattle, le groupe sera formé majoritairement par Edgar et son fils Jerome Froese. Viennent ensuite les deux périodes finale avec TDI entre 1996 et 2005 puis enfin la période Eastgate. Petit fun fact, le groupe a composé des titres inédits pour la bande originale du jeu GTA V et à partir de 2015 ils ont repris les concerts avec comme membre Thorsten Quaeschning, Ulrich Schnauss et la violoniste Hoshiko Yamane.
Avec autant d’années, de phases et d’expérimentations, on ne savait pas trop à quoi s’attendre exactement ce soir…
Venons-en enfin au concert parce qu’on ne va pas vous faire la totalité de l’historique du groupe dans les détails, ça mériterait une conférence complète. Soyons honnête, la moyenne d’âge est assez élevée ce soir, à n’en pas douter il y a des fans de la première heure dans la salle ! Certains sont même chouchoutés et le Botanique a installé quelques sièges dans le fond de la salle, super initiative de leur part, il ne faut pas hésiter à le souligner !
Côté musique, chaque morceau est un tableau qui raconte mille et une choses. Les visuels et l’ambiance lumineuse sont totalement différents en fonction du morceau. C’est évident que c’est le cas à chaque concert, mais ici les univers par lesquels nous font voyager les morceaux sont tellement différents les uns des autres. Le groupe ayant traversé les époques on retrouve toutes sortes de sonorités tout au long du concert mais quand même une majorité de son électro, l’idée de ce soir est clairement d’envoyer les bonnes grosses basses qui claquent.
D’habitude avec ce style musical nous sommes plutôt tentés de fermer les yeux et se laisser porter par la musique et notre imagination. Mais ici, impossible de décoller les yeux de la projection, qui est toute aussi prenante et variée que la musique. C’est bien évidemment généralement le cas, mais rare sont ceux qui parviennent à maitriser à ce point cet aspect des concerts comme Tangerine Dream.
Pas un seul mot n’est prononcé par les musiciens, seulement quelques petits regards et sourires mais pour le coup on s’y attendait avec ce genre musical. Ce n’est pas un show pop durant lequel l’interaction entre les musiciens et la foule est primordiale. Ici la communion s’effectue avec la musique.
Après pratiquement deux heures, ils viennent saluer le public tel un orchestre symphonique le ferait. Lorsqu’ils quittent la scène les applaudissements se font de plus en plus fort les “obligeant” (c’est prévu ne vous inquiétez pas…) à revenir sur scène pour notre plus grand plaisir. Encore une grosse demie heure de show en guise de rappel qui clôture cette soirée magnifique, maîtrisée de bout en bout et à la qualité indéniable.
Ils saluent enfin la foule et se communique avec le public pour les remercier de l’incroyable énergie de ce soir, il parle bien évidemment de la symbiose créé dans la salle entre le groupe et le public, pas des pogos déchainés lancé à travers la salle, ce n’est pas l’idée…