La région de Bordeaux est mondialement connue pour ses grands crus alcoolisés. Mais on pourrait aussi parler de ses grands crus musicaux parmi lesquels on peut notamment compter Noir Désir, Eiffel, Odezenne et TALISCO. De la chaleur et du soleil, même beaucoup de soleil, il y en a très souvent dans les régions où poussent les vignes. Talisco nous a apporté tout ça avec beaucoup de générosité et d’enthousiasme, comme du bon vin (ou de la bière).  Bref, le cocktail parfait pour un glacial vendredi soir de novembre.

C’est dans sa version box que l’Ancienne Belgique nous accueille ce soir. Et en première partie LEO NOCTA vient tranquillement mais joliment ouvrir la soirée. Au programme : une demi-heure de volupté avec un duo synthé-batterie, et quelques accords de guitares le temps d’un morceau. Ils s’accordent même le plaisir d’un duo avec Alex Lucas et sa voix qui évolue quelque part entre Christophe Willem et Selah sue. Le tympan laisse se glisser en lui cette pop douce et légère. Tout ça commence à sentir bon le soleil. L’AB a la bonne idée de balancer “Le temps est bon” de Bon Entendeur dans les enceintes pour nous faire patienter avant Talisco. Ok, là maintenant ça sent définitivement le soleil ! Pendant ce temps, sur scène s’installe une série de longs et étroits miroirs qui s’élèvent vers le ciel comme des pics.

21 heures sonne comme l’heure du départ. TALISCO à la guitare et ses deux musiciens à la batterie et aux synthés/basse montent su scène. Ils partent pied au plancher et enclenchent directement la sixième vitesse avec le titre “Sensation”, issu du dernier album Kings And Fools. Le son est épais, le light show sauvage et Talisco prend des poses conquérantes avec sa guitare tout en balançant ses mélodies épiques. Idem pour son chant qui s’élève de manière aventureuse et solaire. Chaque morceau s’étire et se prolonge dans des versions résolument rocks. Le tout avec une euphorie qui se manifeste autant sur scène que dans le public. Ça y est, c’est les vacances, il y a plein de soleil et il fait chaud !
 
 
L’ensemble du set va se dérouler dans cette intense dynamique. Ils vont enchainer les titres issus de leurs trois albums durant l’heure et demi de concert. La force du répertoire de Talisco est d’avoir quelques tubes imparables qui n’éclipsent pas pour autant le reste du set proposé. On pense ainsi aux titres “Your Wish”, “The Keys” et “Sun” dissiminés par-ci par-là dans le set. Vous savez ce genre de morceaux que vous avez déjà entendu quelque part, à la radio, dans une publicité à la télévision, qui sont restés dans votre tête mais dont vous ignorez totalement qui en est l’interprète. C’est un peu ça.
 
Entre deux morceau un mec dans le public ramène trois bières pour les membres du groupe. Du coup Talisco en profite pour vanter les mérites gustatifs de la Jupiler en comparaison à une 1664… on ne les refera pas ces Français. Le “mec aux bières” reviendra un peu plus tard ramener d’autres bières, sauf que sur scène ils sont nul part dans leurs bières. Le public en profite alors pour chambrer gentiment le groupe. Et lorsque Talisco veut présenter les deux musiciens qui l’accompagne un type crie “Non!”, fou-rire général. Quand il finit finalement par les présenter c’est pour dire que son claviériste s’appelle Thomas Piron (véridique) !
 
A l’heure du rappel, Talisco revient d’abord seul à la guitare pour le titre “So old”, c’est toute la tension fragile de sa voix qui est alors mise en avant. le trio repart ensuite pour deux derniers titres : “I’m the dead man” et “Two Hands”. Ils évitent ainsi le trop facile piège du rappel en forme de concentré des titres les plus populaires du répertoire, sans pour autant faire retomber l’ambiance, au contraire.
 
 
L’électro-pop de Talisco peut parfois paraître légère dans sa version studio, mais en live elle se gonfle et déboule bien comme il faut en poussant les murs, sans rien casser. On était venu chercher du soleil, de la légèreté et des good vibes, on est reparti avec tout ça, et même plus encore.

 

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