Surpriiiiiiise !

Nous nous sommes rendus à Dour ce dimanche pour la dernière journée du festival grâce à un agenda qui s’est débloqué en toute dernière minute. Merci et bravo à l’organisation ainsi que l’équipe d’accréditation pour leur réactivité et leur gentillesse. On sait que les demandes de dernière minute en festival sont souvent très compliquées. De ce fait, aucun programme n’est prévu pour la journée, c’est totalement en freestyle qu’on se rend sur la plaine, ce qui n’est pas dans nos habitudes. On va donc se laisser guider par la musique jusqu’à voir où cela nous mène…

En arrivant sur le site on prend le temps de passer par La Brasserie pour notre petite réunion d’équipe traditionnelle à Dour. Ça nous permet de discuter avec une personne qui découvre le festival pour la première fois. Elle nous avoue avoir pas mal galéré pour trouver la bonne entrée du festival parce que visiblement ça manque un petit peu d’indications. Pour avoir fait le chemin retour par la sortie « normale » du festival, on a pu constater par nous même le manque d’indications. Allez, quelques panneaux ne serait pas de trop à rajouter pour l’an prochain, ça faciliterait la vie de tout le monde ! Par contre, ce qu’ils ont enfin ajouté, que l’on espérait depuis des années, ce sont les noms des scènes sur les tentes ! Tout le monde peut enfin s’y retrouver facilement et plus, les inscriptions sont hyper stylisées et sont en cohérence avec la programmation des scènes. Alors on espère un peu plus d’indications pour l’année prochaine, surtout s’ils peuvent créer des panneaux aussi stylisés que pour les scènes. Une autre amélioration que l’on souhaiterais voir, ce serait un peu plus d’installations sur le site, certes il est facile d’y circuler, mais un peu plus de décorations / installations pour les festivaliers ne serait pas de refus. Les campings ont reçus leur lifting, il est temps de le faire sur le site.

Notre cœur nous envoie directement vers Le Garage pour commencer avec Stella Rose, dont la description nous a intéressé. On confirme ce qu’on a lu, elle ne chante pas, elle hypnotise ! Son post-punk est énergique, à la limite de la transe et nous emporte dès les premiers morceaux. Le fait que le son soit à fond aide très certainement à cette immersion, le show light n’est pas en reste, terriblement épileptique. Voilà un des nombreux plaisir que nous avons à ce festival, de se rendre à un concert sans connaître et se prendre une furieuse claque ! L’énergie brute qui se dégage de ce concert nous sur-boost pour le reste de la journée ! Il y a aussi des moments de douceur dans le concert et c’est là que sa voix prend le dessus sur les instruments pour notre plus grand plaisir. Voilà déjà une belle découverte qu’on s’empressera de mettre dans la voiture pour le retour nocturne.

En attendant le prochain concert au Garage, on décide de ne pas bouger trop loin et aller jeter une oreille à Kilimanjaro à la Balzaal. Décris avec des rythmes africains et des influences Westerns, on avoue avoir eu du mal à percevoir les dernières mais la bonne quinzaine de minutes qu’on a passé là étaient plutôt agréables même si ce n’est pas notre kiff premier. Comme pour notre précédente journée, le vrai potentiel de la Balzaal se révèle une fois la nuit tombée.

On revient donc vers le Garage pour GRLwood, l’énergie sur scène est électrique, la musique intense, avec cette patte bien à elles qu’elles décrivent comme de la scream-pop. Musicalement, on accroche vraiment : les riffs sont efficaces, les structures surprenantes, la rythmique inventive. Mais on bloque un peu sur les parties criées. Ce n’est pas un problème de justesse ou d’intensité, simplement une question de goût. Malgré ça, la prestation est solide, le lien avec le public est franc, et il y a une vraie personnalité.. On reste quand même une demie heure avant de se retrouver du côté du Dub Corner.

On a passé un peu moins d’une heure dans ce havre de basses à danser gentiment, se trémousser en se laissant transpercer par la puissance sonore. C’est un endroit dans lequel on se sent bien, notre collègue y était passé ce jeudi mais pas nous, voilà chose faite. C’est une valeur sûre si vous n’avez rien de particulier à aller voir, que vous n’êtes pas hermétique à la musique Dub, c’est un tout bon endroit plus posé, plus doux, plein de bonnes vibes.

Petite pause pour manger et alors que l’on termine nos frites à 7€ (l’addition est aussi salée que le plat…), le déluge s’abat sur Dour ! En quelques secondes, ce sont des litres d’eau qui tombent du ciel, on a juste le temps de prendre nos jambes à notre cou pour filer en dessous de la tente la plus proche et attendre que ça passe. Un petit quart d’heure après on peut retourner vers le Garage en toute sécurité et relativement peu mouillé. Que cela ne nous empêche pas d’aborder le point nourriture et exprimer notre profonde tristesse car nous n’avons pas vu le stand habituel des pain boulette, pain lard et autres brochettes que l’on retrouvait sur le site depuis notre première édition. A la place, partout les mêmes stands uniformisés qui, on va se l’avouer, n’offrait pas la meilleure expérience gustative que nous ayons connu en festival, surtout pour le prix. Où sont passé les locaux qui nous régalaient les papilles ?

Arrivés juste après le début du concert de King Hannah, le duo qui vient de Liverpool nous enveloppe dans une indie-pop / rock alternatif mélancolique mais réconfortant. Des sonorités qui nous font terriblement penser à Courtney Barnett, avec ce même sens du phrasé lascif et des riffs langoureux. Dommage pour les vibrations venues de la Balzaal lors des moments plus calmes du concert mais c’est le jeu avec autant de scènes et d’artistes. Heureusement, pendant les moments intenses et remplis de distortions, le volume du Garage passe au dessus des scènes avoisinantes, on se sent portés par les riffs entêtants. Tellement portés qu’on ne voit pas le temps filer et, un des avantages du festival, c’est la durée des sets. Ils sont plus proches d’une heure, que des 40-45 minutes habituelles, ce qui permet de vraiment bien profiter des concerts. Dour marquait la dernière date de leur tournée, avant deux mois de vacances bien méritées, on leur souhaite bon repos et au plaisir de les revoir sur scène ! Nous partons quelques minutes avant la fin pour rejoindre le prochain groupe dans La Petite Maison dans la Prairie.

Mais avant de poursuivre l’aventure, une pause café sur le chemin s’impose ! Il fait bien chaud au cœur celui-ci après l’averse, le coup de froid qui s’en suit et la fatigue qui commence à sérieusement s’installer. On se rend donc vers la Petite Maison pour The Horrors, un groupe culte de la deuxième moitié des années 2000. Avec eux, c’est un peu pile ou face pour les prestations, et là nous avons eu la chance de tomber un soir d’exception ! Farys Badwan est dans une forme olympique comme on l’a rarement vu pour être honnête. Les morceaux nous plongent dans un shoegaze comme on aime, à laisser chavirer notre corps, complètement emporté par la musique. Le son est dense, intense, parfaitement calibré, il laisse notre corps en apesanteur pendant que notre esprit vagabonde ailleurs. Le groupe nous entraine dans un set clair-obscur et fait la part belle à l’album Primary Colours sorti en 2009 et qu’on apprécie particulièrement. Si vous vouliez savoir ce qu’était une prestation cinq étoiles d’un groupe de shoegaze / post-punk, il fallait être là. Il faudra un petit message de rappel pour nous sortir du concert et aller voir la tête d’affiche du jour.

C’est à Charlotte de Witte que revient l’honneur de clôturer la mainstage du festival après cinq jours intenses de musique. Qui de mieux que la DJ belge pour transformer une dernière fois la plaine en rave géante ? Elle aussi nous a fait passer des soirées endiablées à danser, depuis ses débuts sous le pseudonyme de Raving George. Le public débarque en masse depuis la Balzaal, certains partant bien à l’avance pour être sûr de ne pas rater le début du set, les autres arriveront une bonne quinzaine de minutes après mais une chose est sure, tout le monde veut assister à cette prestation sur la Last Arena. Son set claque fort et sans surprise nous fait danser et taper du pied du début à la fin. Son set est carré, bien préparé, puissant, tous ses tubes et remix y passent (Overdrive, The Age of Love, etc…) pour le plaisir de la plaine entière. Le show light est imposant et hypnotique mais sans avoir besoin d’une quantité astronomique de lights. On garde les yeux rivés vers la scène complètement transporté par la complémentarité de la musique et du show visuel. La gantoise affiche un énorme sourire tout le long du set, elle magnétise les fans par son aura. Il n’y avait pas mieux que le morceau The Age of Love en final pour terminer en beauté cette soirée de notre point de vue. Charlotte de Witte a reigné sur The Age of Doureeeuuuuh !

Une édition de Dour qui aura été plus courte sur la durée que les autres années pour nous, mais pas moins de plaisir pour autant ! Une nouvelle fois nous avons trouvé chaussure à notre pied parmi la programmation pléthorique du festival, que ce soit au niveau électro, hip-hop, rock, indie-pop, etc… Le festival a encore prouvé qu’il était un dénicheur de talents, que l’on peut se balader de scène en scène à la recherche de ce qui peut nous plaire. Nous avons déjà hâte de voir la programmation de l’an prochain et peut-être des possibles améliorations sur le site.

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