La programmation des Francofolies ce samedi avait des allures de grand écart.
Miki et sa pop moderne au service de messages intimes et percutants, générationnels qui a fait mouche.
Charles tout en puissance et force de frappe qui, après sa prestation de Wertcher, a fait sienne la scène Baloise devant un public plus que conquis.
Essyla et son univers entre ombres et lumières en ouverture de la scène Proximus.
Et puis, le merveilleux Ben Mazue sur la Rapsat pour un voyage au fil de ses albums. Dans un décor tropical, avec des projections hyper travaillées sur l’écran en fond de scène, c’est accompagné du groupe liégeois « Just Vox », que Mazué a offert aux spectateurs spadois une balade dans l’intime universel. Avec son flow unique, il a déroulé la palette des émotions, des sentiments, des accidents, des joies, des peines, de la vie en un mot. La vie qu’il veut dévorer, comme il encourage le public à le faire : « Ce concert n’existera qu’une fois, vivons le à fond ». Il illustre ses chansons avec une anecdote, un contexte, comme lorsqu’on est avec des amis et que l’on dit « Pour le petite histoire » et qu’on enchaîne avec un pan de sa vie.
Avec une énergie et une pêche que l’on ne pourrait deviner à la première écoute de ses albums, il a éclairé le ciel menaçant de ce samedi. Un moment suspendu, authentique, un cadeau.
Colt avait aussi pour mission d’offrir aux francofous un concert dont on se souviendrait. En leur donnant carte blanche, les organisateurs ont fait une totale confiance au duo bruxellois, fort de son passage remarqué lors de l’édition 2024. Et ils ont fait bon usage de cette liberté en proposant un concert inédit dont nous retiendrons l’incroyable duo avec .. Ben Mazué.
C’est sur la Rapsat qu’était très attendu le phénomène Julien Doré. On connait le chanteur, sa fantaisie, sa simplicité, son sens esthétique, sa folie.
Et il n’aura pas déçu. Tout de blanc vêtu, il ouvre son set en jouant avec le public qu’il surprend avec un jeu de caméra projetant son image sur grand écran alors qu’il lui tourne le dos, une forme de dédoublement entre gros plans et silhouette. Parcourant ses plus grands titres repris en chœur par les spectateurs très nombreux, il s’amuse de la météo, des VIPs installés en terrasse du Vandervalk ou aux fenêtres de l’hôtel. Il n’a pas failli à sa réputation d’ambianceur lors de la reprise des « Démons de minuit » ou du désormais célèbre « Les crocodiles » qui transformera l’esplanade de la Rapsat en une chenille géante. Doré est définitivement un artiste feel good.
La soirée de ce samedi se terminait de manière originale avec Henri PFR. Un DJ Set sur la scène principale était un pari risqué que le belge a relevé haut la main et avec un sourire immense. Il a réussi à transformer la Rapsat en boîte de nuit à ciel ouvert. Et les étoiles s’en souviendront longtemps.