Le deuxième jour démarre sous un soleil encore plus radieux qu’hier, la première nuit s’est bien passée et nous sommes relativement reposé pour attaquer cette belle journée. C’est avec un groupe australien qui nous a été conseillé il y a plusieurs mois par un ami, car ils ne passent pas souvent par chez nous, qu’il ne fallait donc absolument pas rater…

Heureusement que nous l’avons fait et que nous avons découvert Karnivool après les avoir ratés de quelques minutes au Graspop le weekend dernier. Que l’exécution est maîtrisée et parfaite, il n’y a absolument aucun micro pourcent de déchet dans ce qu’ils font, grâce à l’excellent son dont on bénéficie au Hellfest, nous avions la clarté d’une salle en plein air en étant assez proches de la scène. Côté setlist on a pris une première claque avec le morceau C.O.T.E qui est sorti assez tôt dans le show. Ce concert était un véritable délice auditif, un récital digne des plus grands, chaque musicien est d’une justesse implacable et ils parviennent à nous séduire au plus profond de notre âme. Nous avons été touchés par la beauté de la performance comme nous ne l’avons plus été sur une découverte depuis des années. La clôture de cette aventure avec le morceau New Day nous emmènera dans une autre dimension qu’il aura été difficile de quitter lorsque les dernières notes ont fini de résonner. Pour tous les amoureux de Tool ou Porcupine Tree, vous vous régalerez avec les albums ou les performances live de Karnivool on vous le garanti !

Enchaînement direct sur l’autre Mainstage avec un groupe que nous avons saigné durant notre adolescence et des années encore après. Les Français de Lofofora sont connus pour ne pas avoir leur langue dans la poche que ce soit via leurs morceaux ou en interview et la scène du Hellfest qui leur était offerte présageait un concert à la hauteur de l’exposition. Ils démarrent ce sacré bazar avec La Chute pour vous mettre dans l’ambiance, chanson toujours d’actualité depuis des années, suivie par Les Gens, tout autant d’actualité… Décidément, Lofofora semble être intemporel, les années n’ont pas d’effet sur le groupe, Reuno à toujours autant d’énergie et de hargne qu’il y a vingt an, la première fois que nous les avons vu. Pareil pour Doudou à la guitare, ils envoient du lourd et pas que musicalement. L’engagement du groupe n’est plus à démontrer et sur l’écran derrière eux s’affiche régulièrement des messages tels que : “Quand c’est non, c’est non !” “Pas d’agresseurs sur scène” “Lofofora nique le R.Haine !” “Le racisme n’est pas une opinion”. Des messages que l’on soutient évidemment et qu’il ne faut jamais cesser de matraquer. Le groupe à d’ailleurs le sens de la mise en scène pour faire passer les messages, après une intervention de deux militantes féministes pour dénoncer les violences subies par les femmes, le groupe enchaîne avec le morceau Macho Blues à la symbolique très forte. Ils nous présentent également quelques nouveaux morceaux sur leur album à paraître le 15 Octobre et n’hésites pas à balancer une petite pique Shaka Ponk et leur tournée “écologique” avec 8 semi-remorques de matos… Ils sont comme ça Lofofora et c’est pour ça qu’on les aime et qu’on continuera d’aller les voir tellement le plaisir pris pendant ce concert nous manque déjà. On emballe tout ça avec Justice Pour Tous en dernier morceau et merci bonsoir les gars, à la prochaine !

La chaleur étant aussi assourdissante que les riffs des Français, nous décidons d’aller nous rafraichir sous les arches qui balancent de l’eau et ça fait du bien croyez nous ! Après nos errances sur la plaine et dans l’espace presse / VIP histoire de croiser quelques personnes et échanger rapidement, on se retrouve avec des amis sur la grande plaine pour la deuxième moitié de Savage Lands, le projet écologiste de Dirk Verbeuren et Sylvain Demercastel et ce fut bien sympathique ! Nous n’oublierons pas d’aller planter un arbre en rentrant.

Place au spectacle grandiloquent des Californiens de Steel Panther ! Il ne faut surtout pas les prendre au sérieux, d’ailleurs nous ne sommes pas sûrs que tout soit joué en live… À part leurs vannes entre les morceaux évidemment. Ça fait un sacré paquet d’années que Michaël Starr, Satchel, Styx et Spyder (le bassiste remplaçant Lexxi Foxx) sont sur les routes et nous font bien marrer avec leur humour potache. Côté musical, nous sommes sur de grands classiques du glam heavy metal, avec même une petite vanne sur Def Leppard. À côté de ça, le groupe sort ses plus grands classiques de leur discographie avec Asian Hooker, Death To All But Metal, Just Like Tiger Woods ainsi que la magnifique balade Weenie Ride interpretée pour une jeune femme du public montée sur scène pour son plus grand plaisir et sans pudeur. C’est du vu et revu, mais c’est toujours un plaisir que de passer une petite heure avec eux et de se marrer grassement une bière à la main.

Ensuite nouvelle découverte du jour avec Polyphia, un groupe qui nous a interpellé sur album et on se demandait vraiment ce que ça pouvait donner en live. Car les propositions sont vraiment très intéressantes et partent dans tous les sens ce qui a tendance à beaucoup nous plaire. Malheureusement ici en live ça ne nous a pas captivé, on a beaucoup aimé l’écouter en fond, mais pas de manière attentive comme pourrait le nécessité ce type de musique. Un jazz metal avant-gardiste qu’on verra peut-être une prochaine fois en salle, mais là ça n’a pas matché. Place à l’un des virtuoses de la guitare des temps modernes, Monsieur Tom Morello ! Le guitariste à plutôt pas mal de compositions à son actif et des groupes en veux-tu en voilà. Il va donc piocher parmi tout ce beau catalogue, mais en plus nous gratifie de reprises des MC5 avec le très bon Kick Out The Jam. Des morceaux de Rage Against The Machine évidemment et le sublime Like A Stone de Audioslave en hommage au cher Chris Cornell. C’est un bon show dans l’ensemble qui ravira tout le monde, même si on aurait aimé avoir un véritable chanteur sur certains morceaux qui paraissaient un peu vide avec juste la voix du public.

Direction la tente Altar pour aller voir Amorphis, groupe très mélodique et intense que nous avons vu par le passé. Mais absolument impossible de trouver un endroit où le son était correct pour une fois. Ça manquait cruellement de la grosse caisse de la batterie, du coup on bouge vers une valeur sûre : La Valley ! Nous ne connaissons pas du tout le groupe qui y joue, nous n’avions pas prévu d’aller les voir, ils ne sont pas prévus dans notre planning, mais bon… C’est ça les festivals, si quelque chose ne vous plaît pas sur une scène, il y a pléthore d’autres offres ailleurs sur le site. On se fait donc complètement absorbé par une grosse demie heure du set de Acid King, ils nous sortent des riffs “Sabbathien“, des gros breaks qui casse la nuque, la filiation est plus qu’évidente et quel bonheur de faire une découverte pareille.

Nous terminons la journée à la maison avec ces bons vieux stoners de Fu Manchu. Rien de nouveau sous le soleil artificiel balancé par les américains, les riffs sont archi lourds, l’échauffement de la nuque sur le concert précédent était bien nécessaire. Le groupe confirme son statut de tête d’affiche et vu l’accueil réservé par le public c’est tout à fait mérité. On voyage sur les routes du désert Californien au volant d’une Cadillac décapotable les cheveux au vent. D’habitude on ferme pas mal les yeux pour ce genre de concerts afin de nous laisser guider par notre imagination mais on avoue que cette fois-ci le show light de la Valley nous a bluffé ! Ça fuzz à toute berzingue pour les vétérants du stoner !

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