C’est parti pour le deuxième jour du festival ! Qui cette fois-ci démarre bien plus tôt qu’hier avec des concerts programmés dès 10h30 sur la Mainstage, Temple et Warzone, mais on va se préserver et on débarque un peu plus tard sur le site. Si on veut aller loin, il faut ménager sa monture !
On débarque donc sur la fin du set de Health qui avait l’air vraiment bien mais dont on n’aura pu entendre que les 10 dernières minutes. Enchaînement direct avec Danko Jones sur la Mainstage 2, ça n’a jamais été un grand kiff personnel pour ce groupe et malheureusement notre avis ne changera pas avec le concert d’aujourd’hui. Ils ont pourtant tout pour nous plaire, mais… Mais il y a quelque chose qui ne parvient pas à nous happer lors de leurs performances, et pourtant sincèrement ils donnent tout sur scène. Que voulez-vous, les goûts et les couleurs…
On se dirige donc vers la Warzone pour l’Opium du Peuple, parce qu’il n’y a rien de tel que de démarrer ses journées avec du bon punk ou du métal avec le groupe qui amène la variété au Hellfest. Les Français sont actif depuis déjà 17 ans et leur expérience se fait ressentir sur scène, ils savent bien gérer leur espace et le public. C’est ultra festif et la foule reprend les classiques avec un plaisir non dissimulé. On y va avec Les Corons, Requiem pour un con, Seine Saint Denis Style, etc… Ils terminent avec un medley spécial Hellfest sur l’air de Jean-Jacques Goldman “Quand la musique est bonne” avec du Metallica, AC/DC, Pantera etc… Une sacrée fiesta pour démarrer sa journée de bonne humeur !
Après cette démonstration technique et festive on n’a pas loin à bouger pour retourner du côté industriel / new wave de la force avec Killing Joke sur l’autre Mainstage. Groupe culte de la scène indus / cold wave, les Anglais sont de véritables tête de proue du style, ils ont influencés un tas d’autres formations comme Korn, Ministry ou Fear Factory et musicalement c’est un pied absolu. Par contre niveau communication, pas un seul mot n’est adressé au public, ils enchaînent les morceaux sans aucune pause comme si vous pressiez le bouton suivant de votre chaine hi-fi, le show est froid. Normal pour de l’indus / cold wave me direz vous mais non, pas à ce point. Ça reviendrait au même d’écouter une prestation live quelquonque sur les enceintes du festival. Malheureusement pour eux il fait encore clair du coup le jeu de lumière ne donne pas grand chose malgré que ce soit un de leurs atouts en live.
En plus de la musique, on peut compter le jeux-vidéos dans nos passions, on ne pouvait donc pas louper Dragonforce quand l’occasion se présente ! Les Anglais assurent un show de fou avec de la pyrotechnie, des projections, des confettis, tout est mis en œuvre pour le divertissement et que ce concert soit une grosse fête. Leur speed métal technique régale accompagné de leurs projections complètement épiques. On se retrouve le poing en l’air à sautiller et s’epoumonner pendant les refrains et se laisser emporter par les envolées aussi bien musicales que vocales. C’est totalement épique et réussi. On a droit à leur morceau utilisé dans Skyrim et Guitar Hero évidemment, le groupe a quand même un gros lien avec les jeux vidéos et l’univers heroic fantasy. Petite anecdote concernant le guitariste, il s’est lancé dans des lives sur Twitch pendant le confinement et les bots sont tellement mal codés que sa chaîne s’est faite bannir pour raison de droit d’auteur…. alors qu’il jouait sa propre musique en live !
Allons bon, on enchaîne sans interlude avec le trash de Kreator. Groupe culte également sans lequel bien d’autres n’auraient pas existés, ils reviennent sur le devant de la scène depuis quelques années maintenant. Les riffs sont tranchants et rapides, un régal pour les oreilles. Ce qui est notable aussi c’est la qualité de la voix du chanteur qui peut se permettre encore des envolées parfaitement maîtrisées. On assiste là à une véritable leçon de trash métal comme on les aime, le groupe ne cache pas son plaisir également de jouer avec le public et le faire gueuler. On doit malheureusement partir quelques minutes avant la fin mais quel plaisir ce concert, après la petite déception Killing Joke voilà qui fait du bien !
On file donc vers la Warzone pour Milencollin, un bon vieux groupe de punk qui a émergé au début des années 90. On en profite pour se prendre un petit Hot Dog du Bronx, un hot dog avec du cheddar fondu coulé par dessus. Pas mauvais mais surtout très gras, impeccable pour se réchauffer et tapisser l’estomac en vue de la soirée. On évite par contre soigneusement le menu un tantinet hors de prix du demi poulet frites pour 15€ ou bien les quatres pauvres pommes de terre accompagnées de 2 morceaux de viande pour la somme coquette de 15€ également. Il n’y a pas que dans les groupes qu’il faut sélectionner avec parcimonie ce que l’on souhaite consommer.
Retour dans notre terre promise de la Valley pour la digestion avec le duo Earth. Par contre leur style musical est assez compliqué à décrire, on va dire un bon mix de Doom, Drone et Psyché. Mais le mieux pour vous est surtout de les découvrir en live car même si sur album c’est déjà très bon, sur scène ça décuple de dimension. Petit incident technique sur le 5eme morceau, petit pause qui nous fait redescendre un peu du nuage sur lequel on était. Ce qui nous permet de constater que c’est pas mal le déluge dehors. Pensée aux fans de Ministry et ceux qui patientent pour Alice Cooper qui doivent déguster. On est bien nous a l’abri et au chaud dans la Valley. Cependant ce qui se passe sur scène n’est pas foufou visuellement, les lumières ne servent qu’à éclairer pas de jeux foudroyant. Pas beaucoup d’échanges entre les morceaux non plus mais par contre on sent qu’ils sont content d’être là et de jouer au Hellfest, contrairement à d’autres aujourd’hui. Donc pour ce qui est du visuel on ferme les yeux et on se laisse transporter par l’imagination que la musique nous procure.
Le temps a été clément avec nous et la drache bien belge tombée ce soir a Clisson s’est estompée pour la fin du set de Alice Cooper, on va donc en profiter une bonne vingtaine de minutes. Le temps d’assister au solo de batterie et des guitaristes avant le final dantesque avec School’s Out dans lequel il imbrique une partie de Another Brick in the Wall de Pink Floyd, classique parmi les classiques. De ce qu’on a vu de sa performance Vincent Furnier envoie encore du grand spectacle grandiloquent. Le maître du shock rock est encore à l’œuvre et vaut le déplacement, pourvu que ça dure !
Et puis biiiiim la grande claque dans ta face avec Nine Inch Nails ! Trent Reznor et sa bande frappent très fort dès le premier titre avec Mr. Self Destruct suivi par Wish. Woaw… Déjà deux titres et on en prend plein la face. Si vous voulez l’opposé de Earth visuellement voilà vous avez Nine Inch Nails. Un jeu de lumière tout simplement bluffant, on reste littéralement la bouche ouverte devant ce show millimétré avec la musique. On accompagne ça d’un son d’une qualité sans reproche et voilà vous obtenez une prestation à 100% réussie, le genre de truc qu’il ne faut absolument pas rater. La réputation live du groupe n’est plus à faire, mais au travers des années ils ne deçoivent jamais et même si ce n’est pas la première fois qu’on les voit, ils nous scotchent à chaque fois encore plus. Malgré la fatigue et le froid qui commence à s’installer en cette fin de soirée, on ne peut s’empêcher de gigoter sur les rythmes effrénés de l’indus puissance mille du groupe. Avoir un résultat aussi incroyable visuellement et musicalement n’est pas donné à tout le monde, Trent Reznor maîtrise ces domaines à la perfection et continue de nous le démontrer années après années. Clap de fin du show avec leur balade Hurt qui termine ce concert d’une très belle et douce manière. On est terrassé et terriblement heureux après tout ça, qui rentre très certainement dans le panthéon des dix meilleurs concerts auquel j’ai pu assister au travers des années. Merci au festival de les avoir fait venir et merci au groupe de fournir une prestation pareille !
Et puis il y a les autres concerts qu’on n’aura vu qu’en partie comme A.A. Williams qui même en trois morceaux a réussi a nous subjuguer, les choix horaires ne sont vraiment pas facile… Ou bien le vaillant Dave Mustaine de Megadeth dont on n’aura vu que la moitié du set mais quelle pêche ! Les visuels et le show light étaient bien puissants mais la fatigue et l’humidité ont pris le dessus. Comme dit au début de l’article, il faut savoir ménager sa monture si l’on veut tenir sur l’ensemble du festival.