Quelques semaines après la sortie de son nouvel album “It’s was only a dream”, KONOBA a rempli l’ancienne Belgique dans sa version box ce jeudi soir. Ce concert était l’occasion de présenter ses nouveaux titres à ses nombreux fans belges. Fans belges car Konoba compte aussi un grand nombre de fans en dehors des frontières du pays. Ce nouvel album est aussi l’occasion pour lui de revenir à un projet plus personnel après sa folle escapade aux quatre coins du monde en compagnie de son pote R.O. et de leur album commun “10”. Le beau garçon s’est entre-temps marié, il y a aussi eu le covid qui a mis pas mal de choses en pause, tout en donnant le temps à d’autres projets et idées de mûrir sereinement. Ce nouvel album en est le fruit et c’est en live qu’on est venu le découvrir.


C’est dans un joli tableau de lumières bleues et blanches que Konoba monte sur scène avec une guitare électrique en bandoulière. Il commence le concert, accompagné d’un bassiste/guitariste et d’un batteur, avec le titre “Mirror” qui est né au début du confinement de 2020. La version du titre jouée ce soir commence en douceur avant de gagner en intensité. Konoba s’offre même un joli solo de guitare bien électrique en fin de morceau. Pour ouvrir la soirée, Konoba prend un virage clairement plus rock et organique à la fois. Un terrain où on ne l’attendait pas forcément mais la surprise n’en est que plus agréable. Suite à ce premier titre, il prend ensuite la parole pour exprimer la joie et l’honneur que cela lui procure de jouer à l’Ancienne Belgique ce soir, citant quelques uns des plus grands artistes qui s’y sont produits depuis des décennies. Il enchaine avec son single “To go” et son tempo entrainant. Konoba privilégie en début de set les autres singles issus de ce nouvel album : “Magic Mellow” et “There’s always something wrong”. Le public a déjà bien eu le temps de se familiariser avec ces morceaux, et réagit avec enthousiasme. Tout au long de la soirée, Konoba alterne entre son synthé pour des moments plus posés et intimes, et une guitare pour des passages plus rythmés et chargés d’un point de vue sonore. Et lorsqu’il a juste son micro en main, il s’en va arpenter la scène pour checker quelques mains aux premiers rangs.

Le scène est relativement épurée mais c’est une ambiance chaleureuse qui s’en dégage malgré tout avec ce grand rideau de velours rouge arrière-plan et ces quelques loupiottes multicolores disposées ci et là. Konoba n’a pas fait les choses à moitié puisque l’ensemble des titres joués ce soir ont bénéficié d’arrangements sur mesure afin de les rendre plus enrobés et travaillés qu’ils ne le sont déjà en version studio. Bien que cela ne soit pas une surprise, on reste malgré tout à chaque fois admiratif par la maîtrise vocale qui est la sienne. Sa voix est un véritable instrument qu’il utilise pour aller chercher des sonorités passant d’un aigu à la douceur parfaite avant de basculer ensuite dans un ton plus rauque et chaud.

Cette soirée à un caractère un peu spécial pour Konoba, heureux de retrouver le public dans des conditions normales. Et pour fêter ça dignement il a fait appel à plusieurs invités : c’est tout d’abord Alex Lucas qui vient interpréter en duo le titre “Hold On” qu’ils ont composé ensemble. Leurs timbres de voix singuliers s’accordent parfaitement sur ce titre groovy et sensuel. Autre invité de la soirée, R.O. va passer quant à lui une petite demi-heure sur scène pour raviver les souvenirs encore chauds du projet “10”. Ce n’est pas moins de 5 titres issus de cet album commun qu’ils vont interpréter ensemble, dont le féérique “Too much too soon”, mais aussi “Till we get there” et ses sonorités plus sombres et électro. Konoba et R.O. se font plaisir et c’est dans une énergie libérée et débridée qu’ils transforment l’AB en dancefloor géant pour le titre “I Could be” et son inexorable montée en puissance électronique qui débouche sur une festive chevauchée électronique. Là aussi, les versions lives de ses titres ont été retravaillées avec l’apport de temps à autre d’une sonorité de guitare électrique qui donne des nuances nouvelles à ces titres.

Konoba ne s’arrête pas en si bon chemin, puisqu’il plonge l’Ancienne Belgique dans l’obscurité totale le temps d’un interlude musical à base de son de la nature. Une discrète loupiotte illumine alors son visage. Il se met à chanter les premières paroles de “All You Need”, titre issu du dernier album et enregistré avec la voix de Charles et les notes du piano de Leo Nocta. Lorsqu’à l’autre extrémité de la scène une autre loupiotte s’allume, c’est pour dévoiler le visage de la jeune chanteuse, alors que le pianiste est lui aussi éclairé par un discret spot blanc. Le trio reproduit sur scène l’ambiance sombre et intime du clip qui accompagne ce titre. Tout au long du concert, Konoba va aussi aller explorer le reste de sa discographie, en alternant les titres de l’album “Smoke and mirrors” (le titre éponyme et l’agréable single “I’m a wolf” en tête) avec ceux du dernier né.

R.O. revient sur scène pour la fin du concert qui s’annonce avec l’incontournable “On our knees”, qui se voit lui aussi discrètement retravaillé dans ses arrangements. Les deux potes enchainent ensuite avec “Roll the dice” dont le beat et le refrain imparables font décoller toute l’Ancienne Belgique. On s’étonne là encore de l’apport de cette guitare électrique sur ce titre pourtant franchement électro. Il y a également une batterie qui vient taper bien fort et qui donnerait presque des airs d’hymne-rock à ce titre calibré pour les dancefloors. Il n’y avait pas vraiment de rappel de prévu (voir la playlist ci-dessous), mais Konoba revient quand même pour interpréter son dernier single “To go” dans une version piano-voix. C’est ce moment fatidique que choisit sa voix pour lâchement l’abandonner en plein refrain. Konoba se rend compte de la défaillance de celle-ci, en rigole et le public se charge de l’accompagner et de le soutenir vocalement pour achever le titre avec lui. Une belle manière de communier et d’échanger avec son public !

On regrette que la sortie du nouvel album de Konoba se soit faite de manière un peu trop confidentielle à notre goût. Cette situation est d’autant plus regrettable au regard du généreux concert (presque deux heures!) qu’il a proposé ce jeudi soir à l’Ancienne Belgique en faisant, une fois encore, toute la démonstration de sa maitrise musicale et vocale avec une setlist variée et bien équilibrée. Konoba nous a fait voyager en serpentant dans les riches contrées de sa discographie, sans nous donner la sensation de tourner en rond ou de nous ennuyer.

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