Nous commençons donc notre bilan avec BLANCHE qui a joué aux BELGOFOLIES DE SPA (24/07/2021) cet été, quelques jours à peine après les dramatiques inondations qui ont touché la Wallonie et la Province de Liège. Elle va interpréter chaque titre sous la forme majoritaire d’un piano-voix. Elle aura donné l’impression d’être sur le délicat et ravissant fil d’une émotion très palpable. Comme sur les titres “Fences” et “Empire”, qui révèlent des facettes aussi fragiles que puissantes. Malgré tout, c’est une grande sérénité qui se dégagera de cette prestation. Ce concert fut une véritable bulle de douceur et de délicatesse qui a fait frissonner un public dont le silence religieux était inversement proportionnel à la force de ses applaudissements entre chaque titre. Enfin, voir et entendre Blanche reprendre “Young and Beautiful” de Lana Del Rey avec une belle aisance était comme le signe qu’elle a sa place aux côtés d’autres chanteuses aux brillantes carrières internationales. Notre compte-rendu du concert est à lire ICI.
Encore une femme pour la suite avec POMME aux NUITS SOLIDAIRES (27/08/2021) à la Citadelle de Namur. Il y a des soirs où tout s’aligne parfaitement pour rendre le moment intense, unique et inoubliable. Ce fut le cas ce soir-là où une sorte d’osmose absolue s’est dégagée aussi bien de la scène que du public. Pomme a proposé un concert où sa spontanéité fut tout simplement touchante. Sans grands effets, et sans chichis non plus, elle a embarqué le public dans son univers à part entière, entre lumière et obscurité. Rien ne semblait pouvoir perturber cet échange entre la chanteuse et son public, pas même la pluie ou un problème technique qui fut l’occasion pour elle de se lancer dans une version improvisée de son titre “Adieu Mon Homme”. Ce concert était d’une saisissante élégance sonore et visuelle. Notre compte-rendu du concert est à lire ICI.
Nous prenons ensuite la direction de Bruxelles avec le concert d’ANTOINE FLIPO aux NUITS BOTANIQUE (13/09/2021). Le pianiste du duo electro-jazz Glass Museum s’est échappé le temps d’un projet solo aux airs d’exploration sonore sur tout ce qui tourne autour du piano. Il est venu présenter ce travail de longue haleine à La Rotonde au cours d’un concert qui a pris des airs de laboratoire musical aussi captivant qu’aventureux et audacieux. Jamais il n’a basculé dans l’ennui d’une approche trop technique du son, réussissant ainsi à maintenir une attention, voir même une excitation permanente dans un public très diversifié. Et le public ne s’y est pas trompé car il n’y avait plus une place à vendre, malgré le fait que personne n’avait entendu la moindre note de son projet avant le concert. Sa prestation d’ensemble est à rapprocher de ce que peut proposer le maître du genre qu’est Nils Frahm, dans un registre plus sauvage, pas encore tout à fait maitrisé, où l’homme et ses émotions prennent forme dans chacune de notes et des sons de cette soirée. Notre compte-rendu est à lire ICI.
Nous restons à Bruxelles où nous prenons la direction du CIRQUE ROYAL pour le concert d’Halloween de LOÏC NOTTET (23/10/2021). Avec “Phantomania” c’est plus qu’un concert qu’il propose, c’est un véritable spectacle élaboré pour cette occasion spéciale. Dès la première seconde, le public va ainsi être plongé dans l’ambiance sombre d’Halloween : des lumières tamisées, des déguisements aussi bien sur scène que dans le public et un décor avec des toiles d’araignées, des crânes, des citrouilles, de vieux meubles recouverts de poussière… Le show va être entrecoupé de plusieurs passages théâtralisés introduisant les chansons. Loïc Nottet va aussi en profiter pour revisiter certains de ses titres : “Rosa Maria” avec un instru plus sombre, “Million Eyes” et “Rhythm Inside” dans des versions bien plus musclées. Loic Nottet était bien entendu accompagné de ses danseurs pour une série de corégraphies digne du légendaire clip d’ “Everbody” des Backstreet Boys. Loic Nottet était venu au Cirque pour célébrer Halloween au cours d’une festive Black Celebration. Pari réussi ! Notre reportage photo est disponible ICI.
Le PALAIS 12 a accueilli WOODKID (26/10/2021) pour une soirée entre haute technologie visuelle et artisanat musical. Haute technologie visuelle car son concert était calibré au millimètre avec des projections sur écrans géants qui donnaient des impressions de grandeurs démentielles et un lightshow en adéquation parfaite avec la musique. Cette débauche de technologie était compensée par la présence de 8 musiciens pour accompagner Woodkid. 5 d’entre-eux étant des musiciens classiques (cordes et cuivres), donnant une saveur d’ensemble toute particulière à la prestation de cet artiste qualifié de “néo-baroque”. Rien d’étonnant à l’avoir vu composer des musiques de films ces dernières années. Son concert a alterné les moments d’une délicatesse extrême avec de véritables passages en forme de rouleau-compresseur musical. De quoi scotcher un public aussi attentif qu’enthousiaste, comme sur le titre “Run boy run” qui a conclu la soirée dans une ambiance épique et flamboyante. Notre compte-rendu est à lire ICI.
Direction l’ANCIENNE BELGIQUE pour le concert de GRANDBROTHERS (31/10/2021). C’est un véritable voyage musical qu’on proposé Erol Sarp au piano et Lukas Vogel aux machines. Ils nous ont offert des envolées instrumentales épiques, donnant l’impression d’être transporté par des centaines de Valkyries au travers des cieux illuminés d’Asgard. Et qu’est-ce que ce fut bon de se sentir transporté de la sorte, oubliant la réalité durant la grosse heure et demie du concert, pour ne laisser parler que la musique. Le petit plus de ce live fut la particularité avec laquelle le duo exécute les morceaux : pour la partie rythmique, ce sont des petits marteaux, pilotés par ordinateur et gérés par Lukas, qui viennent frapper des parties du piano sur lesquelles sont installés des micros spécifiques. Couplé à la dextérité de Erol sur les touches noir et blanches du piano, nous obtenons ce savant mélange magique qui nous aura offert un des plus beaux moments musicaux de cette année. La qualité de l’AB se chargeant de rendre l’ensemble tout à fait délicieux. Notre compte-rendu est à lire ICI.
On retourne au CIRQUE ROYAL avec le concert de CLARA LUCIANI (8/11/2021) qui aura fait danser la foule jusqu’au dernier rang des gradins (et ils sont très hauts au Cirque Royal). Elle aura assuré jusqu’au bout un concert très généreux alors que sa voix était en train de l’abandonner. Le public ne s’est jamais fait attendre lorsqu’il fallait reprendre les paroles de ses titres qui se sont révélés être une succession de hits, et ce bien plus qu’on ne le pensait. Son univers musical et visuel entre disco et pop a rendu son concert tout à fait singulier, sans jamais être kitsch ou vieillot. Une très très bonne surprise rafraîchissante qui a démontré toute la sensibilité et le potentiel live que peut développer Clara Luciani, et ce bien au delà des quelques bombes qu’elle a déjà balancés sur les radios depuis 3 ans. Enfin, pour l’anecdote, le public aura repris spontanément “Chef un p’tit verre, on a soif” du Grand Jojo, quelques semaines avant son décès. Un bel hommage avant l’heure. Notre compte-rendu est à lire ICI et notre reportage photo se trouve ICI.
Enfin, il aurait été impossible de passer sous silence le passage de la tornade italienne de MANESKIN cet été au RONQUIERES FESTIVAL (14/08/2021). On avait plus connu une telle hystérie à la suite du Concours Eurovision de la Chanson depuis la victoire des métalleux finlandais de Lordi il y a 15 ans. L’ampleur du phénomène n’est pas comparable car elle vire ici à l’hystérie collective internationale. Avouons-le, avant le concert de Maneskin, le buzz autour de ce groupe nous laissait plus que circonspects, l’étiquette de gagnant de l’eurovision n’étant pas forcément un gage de qualité musicale… Mais après le concert le constat était tout autre: une fraîcheur mêlée à une expérience déjà solide de la scène, une énergie débordante et des tenues à l’esprit punk teinté de 2021, Maneskin n’a eu besoin que de quelques poignées de secondes pour séduire et retourner la plaine de Ronquières envahie par des hordes de fans vénus parfois de loin. La grande communauté italienne de Belgique s’était aussi déplacée massivement pour faire péter une cocotte minute déjà bouillante. Alors oui, ils sont jeunes et n’ont pas encore une discographie débordante, donc oui ils font des reprises (mais à leur sauce, sans se contenter de reproduire à l’identique) mais ça n’empêche que Maneskin est un groupe que nous reverrons sur scène avec beaucoup de plaisir dès que nous le pourrons! Et nous ne sommes pas les seuls puisque leur concert à Forest National en février prochain a affiché complet en 3 petites minutes. Notre compte-rendu est à lire ICI.
Pour la seconde année consécutive nous regrettons d’avoir vu nos agendas respectifs ne pas cesser de se modifier au gré des reports, annulations et reprogrammations de concerts. On a ainsi assisté à un bel embouteillage de concerts du mois de septembre au mois de novembre, on ne savait plus où donner de la tête. Et puis la situation sanitaire s’est à nouveau dégradée avec un effet boomerang dont tout le monde se serait bien passé. Malgré cela, nous considérons que nous avons eu la chance d’assister à énormément de concerts de haute qualité. Cependant, tout comme les artistes concernés, nous avons du composer avec une frustration grandissante à chaque annonce de reports, ou d’annulation pure et simple. Sans cela, nous aurions certainement pu garnir cet article de bien d’autres concerts qui nous auraient mis des claques cette année. Cap sur 2022 maintenant !