Dernier acte pour notre série d’articles récapitulatifs de l’année 2020. Il est cette fois question de concerts. DES CONCERTS ? EN 2020 ? Oui, il y en a eu, plus qu’on ne le pense d’ailleurs. Raison de plus pour les mettre en lumière. Pas ou peu de grandes communions de masse, mais par contre les organisateurs et artistes ont fait preuve de pas mal d’inventivités et de plans B qui se sont avérés finalement être de très agréables alternatives. Il ne sera pas question ici d’aborder les lives streaming qui correspondent pour nous à une conception assez éloignée de notre idéal d’un concert vivant et de tout ce qu’il peut générer comme émotions et sensations. Toute l’équipe de SCÈNES BELGES s’est creusée la tête et a du faire des choix forcément tragiques. Bonne lecture.
C’est notre rédacteur Jean-Yves qui ouvre le bal. Il aurait aimé pouvoir nous parler d’une petite dizaine de concerts parmi lesquels on retrouve Süeür dans les jardins du Botanique, Tycho à l’Ancienne Belgique, Hooverphonic à la Citadelle de Namur, Charlotte à l’Abbaye de Villers-La-Ville, ou encore de Sum 41 à la Lotto Arena. Mais c’est finalement le concert du duo punk-garage anversois d’EQUAL IDIOTS à l’AB que notre rédacteur a retenu. Nous étions au mois de février et il soufflait ce soir là un vent de joyeux bordel électrique dans la salle. Le COVID-19 nous semblait être encore quelque chose de lointain. C’est pourtant l’un des derniers concerts où il allait être possible de s’en donner “à cœur et à corps joie”, avec pogos, bières volantes traversant la salle et sueur sur fond d’une bande sonore bien nerveuse. Dès le second morceau du concert, la scène fut assaillie de spectateurs cherchant à se jeter dans le public pour s’offrir un ou plusieurs “slams”. Tout ça se déroula avec la bénédiction du groupe, en même temps qu’il balançait ses titres dansants et pogotisant. Le service de sécurité laissa faire avec bienveillance, vérifiant surtout que personne ne se fasse mal. Un concert à l’ambiance bon enfant et pleine d’insouciance, tout le monde étant venu avec la même idée en tête ce soir là : s’éclater à fond et tout donner sur fond de punk-rock “made in Belgium”.
Chez les photographes il y a Fabian qui a particulièrement apprécié le concert de KONOBA cet été à l’Abbaye de Villers-La-Ville.(compte-rendu à lire ICI) C’était seul que l’artiste s’était présenté sur scène alors que la nuit tombait doucement sur le cadre enchanteur de l’Abbaye, les jeux de lumières finissant de rendre l’ensemble majestueux. Il a livré un set où il a alterné morceaux persos, compositions inédites et titres issus du projet “10” avec son pote R.O. Ce set a notamment été marqué par un envoutant morceau joué guitare-voix et sans amplification, profitant de l’acoustique naturelle du lieu. Un instant fragile et intense à la fois. Le concert s’était achevé dans une déferlante de stroboscopes et de beats électros en forme de délivrance avec le tube “Roll The Dice” qui avait fait danser et sauter toute l’Abbaye dans la nuit brabançonne. Il faut également signaler que, plutôt dans la soirée, le jeune duo bruxellois Coline et Toitoine avait livré une première partie de très très haute volée.
On continue notre rétrospective avec Bernard (Administrateur du Site) qui a été voir THERAPIE TAXI au Botanique en début d’année. Le concert avait été annoncé quelques petites semaines à peine avant la date en question. Il constituait une sorte de show exclusif en version intimiste (le groupe remplissant les plus grandes salles françaises) pour y présenter leur nouvel album, “Cadavre Exquis”. L’occasion pour eux de tester leurs titres en version live. Le public avait été chaud bouillant ce soir là. Leur célébrissime “Hit Sale”, en duo avec Roméo Elvis, avait été joué mais sans la présence du rappeur belge. Pas de soucis, une fille du public était montée sur scène pour chanter à sa place et avait bien assuré. Ce concert était d’autant plus marquant que la tournée qui devait suivre n’a jamais pu avoir lieu et que le groupe a depuis annoncé sa séparation qui sera malgré tout fêtée avec la sortie d’un EP, “Rupture 2 Merde” le 8 janvier 2021.
On poursuit cette escapade dans nos souvenirs avec notre rédactrice made in France qui n’est autre que Solenn. Elle aurait aussi aimé parler de tous les fabuleux concerts auxquels elle a assisté cette année, comme SchoolBoy Q à l’AB, DRAMA au Witloof, Grace Carter au Bota, Lyna au VauxHall, Suzane aux Nuits Bota et on en passe… Elle aura finalement jeté son dévolu sur le concert de TWO DOOR CINEMA CLUB, datant de l’époque pré-confinement. L’époque où aller à un concert, et y danser comme jamais constituait encore la routine. Quelle nostalgie, quand on y pense.Two Door Cinema Club, c’était LE concert good vibes de l’année. Une Ancienne Belgique pleine à craquer, une ambiance de folie, une énergie dingue… Pour le coup, le rendu “live” des morceaux (la plupart connus dans des publicités!), était cent fois meilleur que le format digital. Les cuivres résonnaient à la perfection, les musiciens étaient rayonnants, et on a adoré redécouvrir certains morceaux sous un côté funky, à la limite de l’improvisation. On aurait presque dit que les membres du groupes avaient joué ce concert comme si c’était le dernier avant longtemps. Oh, wait.
Le choix a été très compliqué pour notre rédactrice Fanny : peu de concerts sur l’année signifie que chacun d’eux laisse un souvenir quasiment inoubliable. Et c’était totalement le cas avec la prestation de Country Cooking et Big Horse en février au Zik-Zak à Ittre. C’est l’un des derniers concerts où le public, grâce au son rock’n’roll et rockabilly des deux groupes, a pu se déchaîner et danser toute la nuit. Rendez-vous sur CE LIEN pour la review complète qui vous permettra de comprendre à quel point cette soirée fût exceptionnelle. Début mars, le Centre Culturel de Lessines nous a permis de découvrir Jake La Botz dans une ambiance cabaret-concert : nous étions tous assis autour d’un repas fait maison, dans une petite salle qui comptait une vingtaine de tables. Le contexte parfait pour découvrir cet artiste blues-folk americana et son magnifique album « They’re Coming For Me ». Précisons aussi que Jake La Botz a tous les talents : il a notamment joué dans Rambo et Animal Factory. Après le 2ème confinement, en juillet, c’est à l’Abbaye de Villers-La-Ville que la magie du live a repris. Quoi de mieux que ce cadre magnifique, à la tombée de la nuit, pour profiter et vibrer au son de la folk belge du groupe BARNILL BROTHERS. Ce duo, entouré de quelques musiciens, venait présenter son nouvel album sorti en février « A Better Place ». Beaucoup d’émotions, un arrangement instrumental inspiré des plus grands artistes folks américains et une harmonie de voix qui ont permis au public de se laisser emporter et vibrer durant tout le concert. Le souvenir d’un début d’été plein d’espoir et de douceur…
C’est avec Cédric (Responsable des accréditations) qu’on achève cet article et cette improbable année 2020. Il aurait pu vous parler du concert “best of” toujours aussi efficace d’Editors au Sportpaleis, du concert merveilleux de Balthazar dans un Cirque Royal bondé, mais non ! Il fait le choix de revenir sur le concert presque intimiste donné par CHARLIE WINSTON à La Ferme du Biéreau à Louvain-La-Neuve début février. Dans ce “monde d’avant”, la ferme était pleine à craquer et le grand Charlie avait emmené les spectateurs à travers l’ensemble de son répertoire, des classiques aux inédits. Un moment suspendu, avec l’impression d’avoir ce chanteur (habitué des grandes scènes) en représentation dans son salon… Un moment suspendu.
Cédric nous parle aussi de festivals pour cette année 2020. Certains organisateurs ont malgré toutes les contraintes présentes réussis à mettre en place “des choses”. Ce fut le cas de l’équipe de l’INC’ROCK FESTIVAL qui a su se réinventer pour passer en format “covid-proof” avec mesures adhoc, public assis, service à table et des artistes tous aussi motivés qu’heureux d’être là. De Juicy à Delta, en passant par Kid Noize, Grandgeorge ou encore Typh Barow, ces deux derniers s’étant mutuellement invités sur scène le temps d’un duo lors de leurs concerts respectifs. Et comment ne pas oublier le concert complètement débridé et sauvage d’un Cali incapable de rester plus de deux chansons de suite sur scène, descendant régulièrement dans le public avec un masque de protection sur le visage, avant de terminer son concert lors d’un duo avec Saule, improvisé quelques heures à peine avant le concert. Il n’est pas certain que sans le covid, nous aurions assister à un concert aussi sauvage de sa part. Nos différents compte-rendus de l’Inc’Rock Festival 2020 sont à lire ICI (premier jour) et LA (deuxième jour). Il y en a eu pour tous les goûts et, la météo plus ensoleillée aidant, ce fut une franche réussite qui nous aidera bien à tenir le coup en ce long hiver…
L’équipe de SCÈNES BELGES vous souhaite déjà un très bon réveillon à toutes et tous. On vous souhaite aussi déjà UNE TRÈS BONNE ANNÉE “MUSICALE” 2021 ! Oui on a jugé bon de spécifier le caractère musical de nos bons vœux, on est pas assez fou pour souhaiter autre chose en 2021. Malgré tout on maintient le cap du positivisme dans la tempête !