Une nuit étoilée, un doux mais chaleureux feu de camp et quelques plaids, voilà ce dont vous avez besoin pour vous plonger dans le chaleureux univers folk de ce duo belgo-belge qui vient tout juste de sortir son premier album, “A better place”. Album enregistré par Jan Chantrain (déjà aux manettes pour Balthazar et Gabriel Rios notamment). C’est à cette occasion que BARNILL BROTHERS, qui ne sont pas frères d’ailleurs, nous propose une release party en plein cœur de Saint-Gilles, au sein du Centre Culturel Jacques Franck. De quoi réchauffer les corps et les esprits en toute intimité, et ainsi faire oublier l’abominable météo de ces derniers jours.
La salle est pleine lorsque le duo monte sur scène, accompagné d’un batteur et d’une contre-bassiste. En silence et en toute simplicité ils prennent leurs guitares et débutent avec les premières notes du titre “Carry me home”. Leurs voix s’accordent avec délicatesse sur des accords et des notes de guitares acoustiques qui s’échappent doucement pour se répandre dans la salle. Le batteur vient quant à lui rythmer tout ça avec des percussions qui sonnent comme des murmures. Idem pour la contre-basse qui apporte une légère et discrète présence à l’ensemble. Et tout cela se déroule dans une ambiance tamisée des plus apaisante et chaleureuse, avec un grand tapis et une discrète lampe accompagnée de son abat-jour posés sur scène.
C’est avec cette même simplicité et humilité que le duo s’adresse au public entre les titres pour exprimer sa joie d’avoir pu concrétiser la réalisation de ce premier album et surtout d’y donner vie sur scène. Et pour cette première ils ont invités une violoncelliste de l’Orchestre Symphonique de Flandre. Car oui Barnill Brothers est caractérisé par le fait que la frontière linguistique et culturelle entre la partie francophone et néerlandophone du pays devient inexistante, pour en tirer le meilleur (l’un étant francophone, et l’autre néerlandophone). Et tout cela se passe le plus harmonieusement du monde. L’apport du violoncelle apporte une sensibilité lumineuse à leurs morceaux. Tout comme les quelques notes d’harmonica que l’on entend ci et là et qui nous renvoient aux compositions les plus intimistes et fragiles d’un Bruce Springsteen. Un second invité, Douglas Firs (qui s’est occupé de la production artistique de l’album), vient également poser ses doigts sur le clavier d’un piano le temps de quelques morceaux. Bien que la musique folk puisse parfois paraître minimaliste et caricaturée à des types qui viennent poser des mélodies et des accords complexes avec leurs guitares acoustiques, Barnill Brothers réussi à apporter quelque chose de complet, d’accessible et d’agréable à l’oreille dès la première écoute. Une musique sans prétention, sophistiquée, mais sans être élitiste.
En cours de set, ils nous livrent également une reprise en mode “berceuse” de l’épique “Show must go on” de Queen. Dans le même ordre d’idée, le duo et ses musiciens se rassemblent en version “débranchée” autour d’un seul et même micro longue portée, quand ils ne nous livrent pas un morceau en version presque a cappella. Le groupe revient pour un rappel avec deux titres dont “Reverie” où une guitare, un piano et une mélodie au parfum de la Nouvelle-Orléans font voyager l’assistance.
La musique de Barnill Brothers nous rappelle instantanément un autre duo ô combien mythique que constitue Simon & Garfunkel, de par la fragile délicatesse de leur composition et de leur interprétation. Leur musique est définitivement faite pour s’écouter en toutes circonstances, aussi bien au coin du feu d’une cheminée en hiver qu’au coin d’un autre feu, mais à la belle étoile durant une nuit d’été. La magie doit plus que probablement aussi opérer lorsque la brume d’un matin d’automne ou de printemps vient recouvrir la torpeur des campagnes et des forêts du plat pays.
SETLIST – Centre Culturel Jacques Franck – 29/02/2020
Carry me home – Red lodge – I won’t try – Another man – Grace – Show must go on (Queen cover) – Childhood dreams – Favorite bastard – Reverie – Back in the middle – All the way back home – House of cards – Nowhere near – On each other’s side – Eternal morning – The only answer – Reverie