Quelques explications sont nécessaires avant de commencer quoi que ce soit : VIDEOCLUB c’est un duo electro-pop français composé d’Adèle Castillon et Matthieu Reynaud, tous les deux âgés de 18 ans. Oui oui, il n’ont pas connu le vingtième siècle et ils viennent remplir ce soir l’Orangerie du Botanique ! À leur compte : tout juste cinq petits titres sur Spotify et quelques vidéos sur Youtube. Cinq titres mais déjà des chiffres impressionnants avec près de 50 millions d’écoutes en quelques mois. Ces chiffres impressionnant doivent cacher quelque chose qui nous a échappé jusque là mais qui a déjà conquis la jeune génération (ce qui ne fait pas de nous des vieux has been, enfin on espère). On prend donc la direction du Botanique pour satisfaire notre curiosité et tenter de comprendre ce qui se passe au Vidéoclub.
Lorsque les lumières s’éteignent définitivement ça se met à hurler de partout. Les cris redoublent lorsque le duo monte sur scène et vient se placer derrières ses synthés. C’est parti pour une heure d’électro-pop nocturne et lumineuse, dans une ambiance de bal de fin d’année. Chaque mot chanté est reprit avec enthousiasme par le public qui n’attend que de pouvoir danser, sauter et frapper dans les mains dès que l’occasion se présente. La régulière utilisation de la guitare par Matthieu apporte un relief mélodique juvénile franchement bien foutu avec la jeune voix d’Adèle.
Le duo alterne ses compositions originales avec quelques reprises dont une version dansante et moderne d’ “Un autre monde” de Téléphone. Titre dont le texte semble toujours faire écho en 2020 chez les jeunes, et les moins jeunes dont nous faisons partie. Rêver et espérer, une légère innocente et de la bienveillance euphorique. C’est tout cela qui se dégage de l’Orangerie ce soir. L’influence d’un état d’esprit combattant et positif à la Fauve n’est pas bien loin, croisée avec la légèreté des mélodies dansantes de Thérapie Taxi et la poésie mélancolique des textes d’Odezenne. La jolie complicité amoureuse du duo sur scène renvoyant à un romantisme insouciant n’y est pas étrangère. Tout comme les pas de danse d’Adèle et l’énergie que met Matthieu à jouer de ses instruments. Du coup on pardonne les quelques hésitations vocales d’Adèle. On aurait presque envie d’écrire que ces petites imperfections rendent l’ensemble encore plus cohérent.