Le charismatique Mat Bastard et son groupe SKIP THE USE étaient de passage à Bruxelles ce dimanche soir pour présenter leur nouvel album “Past & Future”. C’était également l’occasion de présenter la nouvelle mouture du groupe avec un nouveau batteur et un nouveau bassiste. On a rangé le clavier au placard en route. En effet, après deux premiers albums qui les ont portés jusque dans les plus grandes salles de France le groupe s’était séparé. Ils sont donc de retour et c’est une AB Box bien garnie qui a fait la fête avec eux.
Mais avant tout ça place à Elvis Black Stars en première partie. Le trio Belge balance son power rock abrasif. Aussi bien sur les mélodies que les sonorités on accroche pas mal, avec l’impression qu’un puissant rouleau-compresseur va nous embarquer quoi que l’on fasse.
Skip The Use prend le relais à 21h pile, instant où les lumières s’éteignent. Certains groupes se déplacent avec des murs d’écrans géants mais les Skip The Use se déplacent quant à eux avec un impressionnant mur de lumières en fond de scène. Au dessus de celui-ci on retrouve le nom du groupe lui aussi illuminé. Les membres du groupe prennent place sur scène dans une tempête de lumières blanches et de flashs. C’est avec le titre “Lead or follow” extrait du dernier album qu’ils débutent le concert. Mat Bastard rentre en scène et tout de suite, comme à son habitude, se met à danser et gesticuler dans tous les sens. De toute façon c’est bien simple on ne lui a pas mis de pied de micro, il ne serait quand même pas quoi en faire. Il n’est pas toujours simple d’exister quand le leader du groupe est aussi démonstratif mais le nouveau batteur et le nouveau bassiste semblent malgré tout trouver leur place au sein du groupe et sur scène.
L’ambiance et le groupe décollent vraiment au deuxième morceau avec “People in the Shadow”, extrait du premier album. Ils enchaînent ensuite avec “Nameless World” et ses sonorités reggae. Encore quelques autres titres dans la même veine issus du dernier album et ensuite on part pour du rock ‘n’ roll pur et dur. L’acoustique de l’Ancienne Belgique fait encore des merveilles avec une puissance de frappe sonore qui ne perd pas les subtilités et nuances musicales, aussi sauvages qu’elles soient. La reformation de Skip The Use a entraîné un durcissement du son et on l’apprécie très agréablement. C’est ainsi qu’ils se font plaisir en fin de set avec un reprise du mythique “Killing In The Name” des Rage Against The Machine.
Mat Bastard prend le temps d’interagir et discuter avec le public entre les titres, il chambre notamment la Belgique sur la coupe du monde (non on a pas le seum et de toute façon tout le monde sait très bien qu’elle était pour nous). Il prend aussi le temps d’expliquer qu’un des buts du groupe est de nuire à l’extrême droite et explique la fierté que le groupe a d’avoir un public si diversifié. C’est l’heure du titre “Marine” qu’il dédicace ce soir au Vlaams Belang. Un petit peu plus tard dans le show il fait monter ses deux filles sur scène pour leur faire un câlin et pour ensuite danser avec elle sur “Ghost”. Elles ont quand même un petit peu l’air de se dire “qu’est-ce que papa est encore en train de foutre ?”. Parce que oui leur père est une véritable bête de scène et tout ça semble inné et instinctif chez lui, sans calcul. Il nous sert un passage ragga bien viril sur ce même titre qui les a fait connaitre du grand public
La débauche d’énergie est impressionnante et visuellement ça claque sévèrement avec ce mur de lumière digne d’une grosse production américaine. Tout ça est très communicatif et la machine à tubes de Skip the Use fait son effet sur le public. Mat Bastard le sollicite régulièrement pour chanter, pour crier, pour danser, pour traverser la salle de gauche à droite tous ensemble, etc. Et tout le monde se prête au jeu avec enthousiasme, quelques bières se perdent en chemin.
Ils reviennent pour un rappel avec notamment le titre “Au bout du doigt”, chanté en Français mais surtout avec ses sonorités électroniques. Skip The Use ne nous y avait pas habitué mais le résultat est plutôt bien foutu. Et pour conclure tout ça Mat Bastard envoie “Bastard Song” pour une dernière jolie raclée punk. La nouvelle mouture de Skip the Youse est certes différente du combo originel mais elle n’en demeure pas moins aussi percutante au minimum. Skip The Use prouve qu’il est possible de proposer un gros show viril et festif avec un visuel qui en met plein la face sans pour autant se prendre pour ce que l’on est pas ou basculer dans les artifices inutiles. Et c’est tout à leur honneur !