On était tenté de faire des jeux de mots volatiles liés au nom de scène de l’artiste mais également à l’image des bourrasques qui frappaient Bruxelles et le Festival des Libertés ce vendredi soir. Une envie vite balayée par l’arrivée de la Tempest.
« Europe is Lost »
Artiste phare du Festival des Libertés, tant ses textes collent aux valeurs de l’organisation qui fêtent sa 12ème édition cette année. Kate Tempest débutait sa prestation par une leçon. Celle d’une artiste qui connaît son audience.
Commencer par son hymne, Europe is Lost et son instrumentale aux sonorités industrielles rassemblent immédiatement la foule en un seul cri d’approbation.
Un bonheur qui ne fait pas écho aux traits de la société froide et manipulatrice décrits par Tempest.
Kate Tempest, seule voix dans la tempête ?
Accompagnée d’une musicienne aux synthés et séquenceurs, plutôt lanceuse de séquences préparées, on aura été envoûté par plusieurs envolées grisantes. Un voyage à l’effet de maïeutique tout comme de l’entièreté du discours de la spoken-word artist. Regard sur notre société, réflexion sur nos identités.
Après avoir enchaîné cinq ou six titres (on en perd la notion du temps), elle annonce : « two more old song, then I’ll play all of my new album (The Book of Traps and Lessons) ». Elle ne nous aura pas menti. Près d’1h40 de flow consistant, de schizophrénie du mot, de déconstruction du monde.
Les beats, tantôt aux allures de hip-hop ternes, tantôt atmosphériques accentuent ou laissent place aux pamphlets de l’artiste londonienne.
« People’s faces »
Dernier titre de l’album, dernier du titre concert. People’s faces. Là où les couples s’enlacent, comme sentant venir l’amour et la distance que peut donner notre Monde.
Toutefois, un sourire accompagné d’un regard aimant et surtout optimiste se lit sur le visage de Kate. Fixant son public de ses yeux perçants, alors que la lumière se fait sur les spectateurs, elle abat son message à répétition : « there is so much peace in people’s faces ».
Cohérence
Acclamée et rappelée par une foule galvanisée, la parolière revient sur scène pour simplement expliquer qu’elle a dit ce qu’elle avait à dire durant le concert. Comprenez qu’elle ne trouve pas pertinent de faire de rappel. Elle remercie toutefois une dernière fois, avec une sincérité évidente, les spectateurs venus en masse (le concert était sold-out).
Lorsqu’elle quitta la scène accompagnée d’une dernière salve emplie de ferveur s’émanant du Théâtre National, on ne pouvait qu’avoir un sentiment d’admiration par rapport à la prestation de Kate Tempest, tout en regrettant qu’elle n’ait pas été accompagnée du band au complet.
Ça nous donne une raison d’aller la revoir !