SANDOR c’est un peu comme l’eau qui dort. Il faut s’en méfier car au moment où elle va se réveiller ça va faire voler deux trois trucs en l’air. C’est comme ça que la Suissesse est venue envoyer deux-trois uppercuts synthétiques et abrasifs à La Rotonde du Botanique en ce lundi soir. On l’avait rencontrée il y a quelques mois (pour lire son interview c’est par ICI) à l’occasion de la sortie de son premier album éponyme. Derrière ce personnage qui peut sembler discret et réservé au premier abord se dévoile une femme dont l’essence est faite de sensibilité et de détermination. On est allé vérifier tout ça lundi soir.
Premier constat en arrivant dans les serres du Botanique : pas de première partie pour ce soir. On rentre donc directement dans le vif du sujet. Et c’est parti pour une heure de synthwave à tendance pop et rock très électrique. Synthwave mais pas rétro pour autant, ni même rétro-futuriste. Plutôt moderne et actuelle dans l’absolu. Sandor est accompagnée de deux musiciens penchés sur leurs synthés et leurs machines. La demoiselle quant à elle alterne entre chant et guitare, électrique bien évidemment. En fond de scène des panneaux en formes de néons, qui rappellent la pochette de son album, s’illuminent et changent de couleurs au cours du set.
Et c’est avec le très tendu et sombre “Le Mur” que Sandor monte sur scène dans un contre-jour lumineux assez bien foutu. Le mur en question est sonore ce soir : clair mais puissant, presque écrasant par moment. Et c’est ce qui permet d’y entendre distinctement ses textes poétiques mais sans détour. Comme sur le très sexuellement explicite et sulfureux “Tu disais” qui lui a valu quelques censures sur les ondes fm. Morceau qu’elle finira en version épurée pour que chacun puisse bien saisir ses mots et leur sens.
Avec sa voix chaude et sensuelle cette synthwave qu’elle nous propose n’a rien de froid ou rigide du coup. Elle se veut presque disco sur un titre comme “Ange Gardien” par exemple. Disco agrémentée de riffs de guitares. C’est une impression d’intensité et de grandeur qui se dégage à la vue et à l’écoute du trio et de son lightshow dynamique et méticuleusement travaillé. Mais pas que, le ton se veut plus poser et introspectif sur un titre comme “Bar de Nuit”, où Sandor nous livre ses confidences de désirs et d’amour. Idem avec son titre “Je ne sais pas parler” dont le clip est disponible depuis quelques jours.
En rappel, Sandor revient pour un dernier “Au Revoir” plein de mélancolie. Elle remercie chaleureusement le public avant de quitter la scène. La Rotonde peut retrouver sa douce torpeur d’un lundi soir après cette prestation dense, puissante et épurée (sans minimalisme cependant).