On arrive déjà gentiment à la moitié du parcours au BSF avec ce troisième jour de festival. Au programme : du beau monde sur toutes les scènes. On va encore faire le grand écart entre les styles, les ambiances et les âges. Et la pluie, qui n’était pourtant pas attendue, s’est pointée en début de soirée pour ne plus vraiment nous lâcher. Elle n’aura pas réussi à gâcher la fête pour autant, au contraire !
C’est pourtant sous un franc soleil (enfin tout est relatif) que le jeune Lonepsi ouvre les hostilités au Mont des Arts. On en avait entendu du bien alors on est allé se faire notre propre avis. Et c’est pas mal foutu du tout. Le MC, accompagné d’un geek-percusioniste, arrive sobrement sur scène et s’assied derrière son synthé pour jouer quelques notes. Il pose son flow en douceur. Son flow justement, celui-ci évolue quelque part entre rap, chant et déclamation. On entend ensuite des sons de guitares électriques qui viennent avec justesse enrober la mélodie. Dans son style on pourrait le rapprocher de ce que propose un Eddy de Pretto, mais dans une version moins sombre et dramatique, plus posée et mélancolique. Le public ? Une centaine d’ados principalement, très attentifs. L’assistance gonflera doucement mais sûrement tout au long de son set. On l’abandonne avant la fin de son set pour nous rendre à La Madeleine. Mais on aura apprécié ce qu’on aura vu et entendu.
On a rendez-vous à 18h avec les Liégeois d’Ykons. Ils ont relevé le défi d’ouvrir la soirée à La Madeleine comme si ils en étaient la tête d’affiche. Au regard de la chaude ambiance et de la manière avec laquelle l’assistance n’a cessé de gonfler tout au long de leur set, on en conclut que les curieux sont repartis convaincus et convertis. Ils lancent leurs premières nappes de synthés sous des lumières rouges. Les guitares et la batterie viennent rapidement se joindre à cette atmosphère de grands espaces. Et très vite c’est leur nouveau et très réussi single “Silent World” qu’ils jouent. Ils sont accompagnés d’un très beau jeu de lumières, tout en couleurs et contre-jours. Ce ne sont pas les musiciens qui sont mis en évidence mais bien la musique et l’atmosphère qui s’en dégage. Cela nous offre de bien jolis tableaux. Ils alternent ballades pop et morceau pop rock aux mélodies et aux rythmes forcément dansant. La fin de leur set est une véritable montée en tension jusqu’à ce qu’ils envoient leur titre phare, l’imparable “Red Light”. La Madeleine se transforme alors en discothèque. Grosse claque du jour.
Après une bière, on entame l’ascension vers la scène de la Place des Palais où les Gallois des Manic Street Preachers font saigner les guitares. Le son est un peu déséquilibré, mais la prestation d’ensemble est correcte. La voix de James Dean Bradfield est magique et délicieuse pour les tympans. Le tout avec en fond de scène un paysage de campagne vallonnée et ensoleillée. Celui-ci nous fait curieusement penser au fond d’écran de Windows XP. Ils enchainent leurs tubes pour le plus grands plaisirs de leurs fans massés aux premiers rangs. Les autres écoutent et profitent tranquillement de leur rock à tendance brit-pop. Mais déjà quelques gouttes se font sentir. Normal, ces gens viennent du Royaume-Uni.
A 20h45, et sous une vraie pluie qui mouille, ce sont les Belges d’Hooverphonic qui arrivent sur la scène de la Place des Palais. Après un premier morceau aux accents de trip-hop, Alex Carlier prend la parole en français et en néerlandais pour expliquer qu’ils ne peuvent jouer qu’une heure alors du coup çà sera un concert en forme de “best-of”. Très bien ! Leur nouvelle chanteuse, Luka Cruysberghs (lauréate de The Voice van Vlaanderen en 2017 et à peine agée de 18 ans) , est vêtue d’une longue cape noire, qu’elle troquera ensuite pour une robe de soirée rouge pétant. Sa présence scénique met du relief et de la chaleur à la prestation d’ensemble du groupe que l’on a souvent connu très (trop) réservé sur scène. Leurs nouveaux titres se veulent plus pop et dansants que leurs précédentes productions. Ce qui peut paraître surprenant venant d’Hooverphonic. Mais la sauce prend ! Tout comme sur leurs anciens titres comme “Mad About You”, “Jackie Cane” et “Amafli” notamment.
Et c’est toujours sous la pluie que le dinosaure de la musique électronique des années 70 et 80 qu’est Giorgio Moroder et son band montent sur la scène. Ils transforment la Place des Palais en discothèque à ciel ouvert avec boules à facettes et tout le bazar en deux temps trois mouvements. Alors on va être honnête, lui ne fait pas grand chose, planqué derrière ses machines, mais le show proposé est malgré tout d’une belle qualité : musiciens, chanteuses et chanteurs, choristes, danseuses. Un vrai show disco-rétro en forme de best-of des plus grands hits que l’Italien a composés tout au long de sa carrière. Il (son band donc) nous fait même le plaisir de nous interpréter le titre “Giorgio” sur lequel il avait collaboré pour le dernier album de Daft Punk (en 2013 déjà). Mais c’est surtout la machine à hits qu’ils vont envoyer qui va nous faire danser jusqu’au bout de la soirée : les bandes originales de “Flash Dance”, de “The Full Monty”, de “Midnight Express” et de “Top Gun” (où tout le monde se prend dans les bras dans un slow général), “On The Radio” et “I Feel Love” de Donna Summer, “Call Me” de Blondie, etc. Tout ça sous une pluie où le light show se réfléchit dans les gouttes qui tombent du ciel. Ça en jette !
Les plus téméraires, que la sécurité doit gentiment ramener vers la sortie en fin de soirée (bon d’accord on en faisait partie), iront continuer à danser jusqu’aux petites heures dans les bars et discothèques de la ville. Repos !
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