Une fois n’est pas coutume, l’AB est transformée en véritable temple de la fête et de l’extravagance pour accueillir un des pères fondateurs de la musique électronique :
Giorgio Moroder.
Révélé aux plus jeunes il y a quelques années grâce au morceau Giorgio By Moroder du duo français Daft Punk, il est un acteur essentiel du développement de la musique électronique et disco en Europe.
Giorgio Moroder est derrière parmi les chansons les plus connues des années 70-80 comme I Feel Love, Love To Love You Baby, What A Feeling, Take My Breath Away, etc… Ce génie italien a travaillé avec les plus grands, comme Donna Summer, Cher, Daft Punk, Elthon John, Freddie Mercury, David Bowie, etc… Le concert du lendemain ayant été soldout très rapidement, le patron n’a pas lésiné et nous a rajouté une date la veille de la première, ce qui nous permet d’assister à sa prestation, car c’est la seule double date de sa tournée.
Même si peu de gens connaissent son nom, tout le monde a déjà entendu un morceau composé ou travaillé par Giorgio Moroder. Ce soir ce n’est pas en version Dj Set que se produit l’artiste, car en plus d’être un compositeur hors pair, il est également un ambianceur digne des folles soirées du Studio 54 de Broadway dans les années 70-80. Donc ce soir c’est un band complet qui accompagne la légende, il y a une batterie, des percussions, des choristes, un quatuor à corde, guitare, basse et une multitude de synthés. On peut dire que le maestro est plutôt bien entouré!
Comme on pouvait s’y attendre la moyenne d’âge tourne autour de la quarantaine bien tapée, il reste un peu de place en fosse mais les sièges et balcons sont par contre eux remplis. C’est un public un peu plus âgé que celui qu’on a l’habitude de voir à l’AB mais étant donné l’époque visée, rien d’étonnant.
Après une intro instrumentale déjà monumentale et qui vient vous prendre aux tripes, Giorgio Moroder débarque sur scène sans qu’on le voie arriver et démarre avec une sympathie qui brise la glace d’entrée! Il nous raconte sa petite anecdote sympa à propos de la chanson avec Donna Summer, Love To Love You Baby. L’énorme panneau LED prend tout le fond de la scène et permet une immersion encore plus importante dans les années 80 avec ces visuels et couleurs caractéristiques. Un petit côté kitch complètement assumé et tellement inhérent à l’époque surplombe la salle, accentué par la superbe veste à paillettes verte du chanteur/choriste masculin.
What A Feeling (bande originale du film Flashdance) résonne de ses premiers battements de rythme que le public, en grande partie féminin, s’embrase comme au bon vieux temps. On sent une certaine nostalgie motivante s’emparer de plus en plus du public.
Quelques couples profitent de Take My Breath Away (bande originale de Top Gun) pour danser un petit slow au calme, moment très touchant et assez rare de nos jours. Enchaîné avec un autre morceau du célèbre film avec Tom Cruise, Danger Zone de Kenny Loggins.
Entre certaines chansons l’Italien prend son temps pour nous expliquer tout le processus de création du morceau. Par exemple pour I Feel Love, à l’époque sans les ordinateurs ils ont dû bidouiller des machines gigantesques qui ressemblaient aux machines sur lesquels les téléopérateurs des communications travaillaient. S’en suivent deux morceaux en hommage à deux proches de Giorgio qui sont malheureusement partis trop tôt, David Bowie et Donna Summer.
Ce n’est qu’un enchainement de tubes et de hits plus connus les uns que les autres. A aucun moment de la soirée l’ambiance ne retombe, bien au contraire. Le show ne fait que monter crescendo vers un final en apothéose. Après Hot Stuff, le public est véritablement en délire, alors évidemment quand il demande s’il peut en jouer une dernière petite, une chanson peu connue appelée Call me, le public ne se fait pas attendre pour exploser de plus belle.
C’est sur ce final détonnant que Giorgio et le groupe nous quittent, pour nous donner rendez-vous le lendemain pour son deuxième concert qui sera tout aussi mémorable que celui que nous venons de vivre.
Merci Monsieur Moroder !